La Dernière Eclipse – Minimum Vital, Overhead au Salem (33 Le Haillan)

La Dernière Eclipse – Minimum Vital, Overhead au Salem (33 Le Haillan)
Minimum Vital - Overhead
2024
Palabras De Oro

La Dernière Eclipse – Minimum Vital, Overhead au Salem (33 Le Haillan) le 28/09/2024

La Dernière Eclipse

À l’instar de nombreuses associations promouvant le rock progressif sous toutes ses formes, Eclipse a tiré sa révérence, mais surtout un feu d’artifices musical sous la forme d’un dernier concert organisé au Salem réunissant deux formations éminemment sympathiques : les locaux Bordelais de Minimum Vital et les Finlandais d’Overhead. Une formidable dernière étape, prélude à sa dissolution sous l’égide de son président, Fabrice Bessellere, qui revient sur les grandes heures de la trentaine d’années d’existence d’Eclipse, à la fin de cette chronique.
Les raisons de cette dissolution/disparition sont connues. Il suffit de tendre son oreille dans les festivals et concerts à taille humaine pour très vite comprendre que celles-ci sont liées à l’inflation des coûts, à l’usure des bénévoles, au manque de médiatisation de la musique alternative, à l’impact post-covid, au vieillissement du public et à la concurrence des grosses cylindrées genre Ticketmaster, Drouot et autres Spotify qui drainent l’argent de fans éblouis par des stars surcotées et hors de prix (exemple : The Last Domino Genesis). Ainsi, cette année, la grande messe germanique du Night Of The Prog ainsi que le Prog En Beauce baissent également le rideau pour les mêmes raisons alors que le Ready For Prog se remet tout juste d’un gros coup de grisou. Malgré une communication active sur les réseaux sociaux et envers la « grande famille du prog », seule une cinquantaine de pékins répondront à l’appel d’Eclipse pour une soirée de nouveau déficitaire (malgré un PAF à seulement 10€), bien que les prétentions financières de la part des deux groupes de l’affiche fussent très raisonnables. Il faut, par ailleurs, se poser la question de la solidarité entre associations pour se soutenir mutuellement et qui n’apparaît pas être au niveau de ce qu’elle pourrait être, vu leur faible représentation à cette soirée au regard des invitations lancées. Fort heureusement, Clair Et Obscur y était lui ! Malgré tous ces nuages, les gars et les filles d’Eclipse ont voulu que cet ultime show soit radieux. L’émotion submerge Fabrice et son auditoire lorsqu’il lance la soirée. Il remercie le Salem sans qui la clé aurait été mise sous la porte depuis bien longtemps, les deux groupes qu’Eclipse avait déjà fait tourner en début de carrière et qui lui rendront au centuple ce soir-là. Il salue l’impulsion initiale donnée à Eclipse par George Pinilla, l’ancien président de l’association. Fabrice a également des mots attendris pour nos chers amis progueux disparus et pour l’équipe bénévole actuelle qui l’assiste afin de conclure en beauté cette Dernière Eclipse.

La Dernière Eclipse band1
Le redoutable défi de lancer musicalement cette soirée est relevé haut la main par le talentueux quatuor Minimum Vital. Ils sont expérimentés pour avoir écumé les scènes des Amériques et d’Europe pendant une carrière entamée il y a une quarantaine d’années. Clair Et Obscur a même publié une anthologie du groupe en trois articles. La mayonnaise prend direct avec un public immédiatement conquis par la sarabande « médiévalo-latine » en grande partie instrumentale qui constitue le style de musique du groupe. Cette gaieté folle et enlevée est communicative. Elle donne la banane à tout le public, les musiciens n’étant pas en reste. Les doigts de Thierry Payssan volètent vertigineusement sur les touches de ses claviers (les samplers ne sont pas légion) alors que son frère Jean-Luc dégaine des arpèges magiques de sa guitare ponctués de grands coups de pied dans le vide marquant des tempi qui font mouches. Eric Rebeyrol, le bassiste de toujours et Charly Berna, le batteur, canalisent efficacement toute cette folie par un groove solide qui fait régulièrement taper du pied et claquer des mains. Minimum Vital n’est pas du genre à se complaire dans une zone de confort. Ce ne sont pas moins de neuf titres inédits sur les douze du set qui sont joués. Une sorte de répétition live, prélude à un nouvel album qui doit sortir… on ne sait trop quand, leur label Musea ayant également des problèmes financiers. Si un crowfunding pour une auto-production est lancé par le groupe, n’hésitez-pas à y apporter votre dîme. En effet, les inédits joués ce soir sont accrocheurs en diable. « Tarentelle » et « King Gürü », fort justement mis à l’honneur dans la chronique d’Air Caravan par votre serviteur, font un pas de plus vers ce délire ambiant. Les parties de twin guitare/clavier sur des rythmes médiévaux font parfois penser à du Wishbone Ash ou Mike Oldfield. Le chant, qui n’est pas prédominant, est une sorte d’espéranto ponctué d’onomatopées ! Incompréhensible… si ce n’est d’eux-mêmes, mais au service d’un rythme trépidant. Cette heure de concert à couper le souffle passe comme une lettre à la poste. Minimum Vital était vraiment le groupe idéal pour transformer une veillée funèbre en une joyeuse fête musicale et interactive avec un public qui n’attendait que ça.

La Dernière Eclipse band3
Cependant, cette soirée magique a bien failli se terminer en queue de poisson avec une malédiction des transports qui s’abattit sur le groupe suivant. Overhead avait prévu d’arriver la veille du show. C’était sans compter avec l’annulation de leur vol Amsterdam / Bordeaux remplacé par un TGV Amsterdam / Cd Gaulle. Ensuite, le surbooking du vol de remplacement CDG / Bordeaux obligea le guitariste Jaakoo (surnommé « Frog » dans les tribulations figurant sur la page Facebook d’Overhead), sa compagne, une guitare et deux méga valises (dont la précieuse flute d’Alex) à se rabattre sur un TGV CDG / Bordeaux. Puis l’annulation de leur location de voiture à Bordeaux suite à leur retard fut encore un sale coup. Bref, la team « avion » arriva au Salem le jour même vers 17h alors que « Frog » ne fut à pied d’œuvre qu’une heure avant le show, votre serviteur ayant troqué son habit de chroniqueur pour celui de taximan afin d’assurer son transfert au Salem dans les délais ! On imagine aisément le stress intégré par le groupe et le risque pour la qualité de leur prestation avec, notamment, des balances bancales sans Jaakko. Il faut croire que les Finlandais sont d’un flegmatisme à faire pâlir les Anglais. Après quelques mots émus prononcés par Frédéric Daragon, ancien vice-président et trésorier d’Eclipse, ils montent sur scène, frais comme des gardons et avec beaucoup d’assurance. Seul Alex Keskitalo, leur frontman, paraît fatigué, se frottant régulièrement les yeux pendant le show.

La Dernière Eclipse band4

Pourtant, lui, tout comme ses comparses, nous délivre une prestation digne de l’évènement. Pas moins de treize morceaux épiques sont joués pour 2 h 30 de show nous amenant jusqu’à 1 h 30 de la nuit… époustouflant ! Alex s’exclame « Oh boys ! » à la vue des photos datant du concert d’Overhead déjà joué pour Eclipse en 2007, sous-entendu, « ça ne nous rajeunit pas ». Le groupe modifie sa setlist pour démarrer en douceur avec « Metaepitome », un pavé à tiroirs de vingt minutes tiré de l’album éponyme. Immédiatement, les cinq Finlandais démontrent leur savoir-faire en matière d’alliance subtile entre technicité et mélodie, ainsi que leur capacité à enchaîner les changements de rythmes ; témoin cette accélération impulsée par la flute et la pédale métronomique de la grosse caisse de Ville Sjöblom ou l’incorporation de quelques growls en fin de titre. Leur dernier et sixième album, Telepathic Minds, est ensuite mis à l’honneur (il le sera six fois dans la setlist) avec « War To End All Wars », un mid tempo grandiloquent qui cogne… sur le sujet qu’il traite sur fond d’images vidéo d’avion se désintégrant. Pour « Haidenspark », on retient sa partie instrumentale très rocky avec une joute flute/guitare affriolante qui anime tout le monde. Alex présente longuement chaque titre, comme si, à chaque fois, il nous mettait dans une sorte de confidence. « Planet Of Disorder » est tour à tour sautillant ou dramatique avec une contribution importante de sa section rythmique formée de Ville Sjöblom (batterie) et Janne Katalkin (basse). Ce dernier hoche sans cesse la tête les yeux fermés, un peu à la Steve Rothery. « Pilot’s Not Fit To Fly » et sa sympathique rythmique chaloupée de bossa nova démontre que le groupe a continué à explorer de nouvelles pistes dans son dernier LP. Mikko Patama nous gratifie au passage d’un solo de clavier très fin. L’étrange « To The Madness » est joué sans sa « Method… » et constitue, avec le planant puis musclé, « Tuesday That Never Came » un prélude divertissant au second pavé progressif de la soirée : l’impressionnant « Telepathic Mind ». Il faut dire que l’album a été encensé par la critique (y compris par mon collègue Thierry Folcher sur C&O) et a lancé Overhead dans la cour des grands. Les tableaux se succèdent inlassablement et il m’apparaît que le jeu de batterie de Ville se muscle singulièrement, un peu comme s’il donnait un second souffle au groupe. Mikko rythme les changements d’ambiances tandis que Jaakko passe constamment des riffs aux soli sans sourciller. La flute d’Alex rappelle forcément celle d’Ian Anderson et délivre le même plaisir. Son chant bardé d’effets vocaux rend fou le préposé à la console de mixage. L’incursion du frontman dans le pit renforce la symbiose avec le band. Efficace !

La Dernière Eclipse band2
Ensuite, le quintet enchaîne directement avec sa seconde partie de show, sans même prendre une pause. Quelle santé ! Le sautillant « Butterfly’s Cry » relance astucieusement le concert dans une atmosphère à la Jethro Tull alors que « Ghosts From The Future » contraste avec son ambiance mystérieuse et inquiétante. Terminer par « Dawn » (« Aube ») pour le crépuscule d’une association paraît sonner ironiquement. Il est vrai que le groupe affectionne ce titre en fin de show, comme lors du Crescendo 2022. Pour ma part, j’aurais préféré quelque chose de plus enlevé comme « Alive », un titre que je kiffe grave, afin de finir sur une note plus gaie. Jaakko rencontre des problèmes d’ampli pendant le morceau (ahhhh ! Ce Karma qui le poursuit). Ses compères meublent sans broncher durant quelques minutes. Ça rend quand-même le titre interminable malgré un final épique lors duquel Alex s’agenouille religieusement. Je continue à penser que « Dawn » en fin de récital est une petite faute de goût. Fort heureusement, après une courte pause, Overhead revient déposer la cerise sur le gâteau en nous proposant une dantesque cover du « 21st Century Schizoid Man » de King Crimson. L’intro nous amène sur une fausse piste : celle du riff de « Iron Man » de Black Sabbath, qui a été malicieusement suggéré par Janne, son bassiste. Il est vrai qu’il y a un air de ressemblance entre les deux. Il se fait tard et la nuit est déjà bien avancée. Pourtant, les cinq zykos ne sont pas épuisés par cette performance de 2 h 30 de musique presque ininterrompue et nous ne sommes pas lassés non plus.

La Dernière Eclipse band6

Le public adresse une reconnaissante ovation au groupe pour avoir contribué à ce que l’enterrement d’Eclipse soit de première classe. Pourtant, une certaine tristesse amère est sous-jacente quand on prend conscience que ce coup d’arrêt est représentatif d’une époque dont les valeurs évoluent à une vitesse folle dans le monde d’aujourd’hui. Eclipse termine son baroud d’honneur la tête haute, en transmettant la flamme (normal en cette année de J.O.) à l’association nancéienne, Arpegia, dont son représentant, Chris Bertin, avait fait le déplacement jusqu’à Bordeaux. Je terminerai en rappelant que seuls cinquante fans se sont déplacés : les absents récurrents ont, une fois de plus, eu tort.

https://www.facebook.com/EclipseAssociation
http://www.minimum-vital.fr/
https://www.facebook.com/minimumvital
http://www.overhead-band.com/band.html
https://www.facebook.com/overheadband
https://www.facebook.com/SalemBarConcert
https://www.facebook.com/people/Arpegia/100083384464764/

Setlist Minimum Vital :
– « En Galice » (inédit, présent sur le live Minnuendo 2021)
– « Tarentelle » (Air Caravan)
– « Ordo Danielis » (inédit)
– « Danse Villageoise » (inédit)
– « Las Estrellas » (inédit)
– « Bery Roak » (inédit)
– « Godzilla » (inédit)
– « King Gürü » (Air Caravan)
– « La Chapeloise » (inédit)
– « Danse Cornue » (inédit)
– « Celtïk Retrouvé » (inédit)
– « La Tour Haute » (Les Saisons Marines)
Setlist Overhead :
– « Metaepitome » (Metaepitome)
– « War To End All Wars » (Telepathic Minds)
– « Haydenspark » (Haydenspark)
– « Planet Of Disorder » ( Telepathic Minds)
– « Pilot’s Not Fit To Fly » ( Telepathic Minds)
– « To The Madness » (We’re Not There After All)
– « Tuesday That Never Came » ( Telepathic Minds)
– « Telepatic Minds » ( Telepathic Minds)
«  Butterfly’s Cry (Metaepitome)
– « Ghosts From The Future » ( Telepathic Minds)
– « Dawn » (Metaepitome)
– « Iron Man / 21st Century Schizoid Man » (cover Black Sabbath/King Crimson)

 

 

Interview du Président d’Eclipse FABRICE BESSELLERE

Bonsoir Fabrice, peux-tu brièvement présenter à nos lecteurs l’Association Eclipse, son histoire et son action dans le milieu de la musique progressive depuis ses débuts en 1992 ?

En novembre 1986, sous l’impulsion de George Pinilla, naquit à Bordeaux une association à but non lucratif sous le nom d’Ugum spectacle. Depuis, cette association (sous différents noms : Highland concert, Prog33 et en 1992 Eclipse) a continué à promouvoir le rock progressif à Bordeaux et sa région.

Dans quelles circonstances as-tu été amené à en prendre les rênes ?

En 2003, après le deuxième Festival Eclipse à Orthez, George a annoncé qu’il cessait son activité et donc sa présidence au sein d’Eclipse. Souhaitant poursuivre l’activité de l’association, c’est à ce moment que je suis devenu président.

Quelles en ont été les grandes dates et évènements ?

• 1992 : la création d’Eclipse
• Les quatre festivals que nous avons organisés : Sarlat 2000, Orthez 2002 et 2003, Lormont 2004.
• En 2004, l’association a failli disparaître à cause du festival de Lormont qui avait engendré un déficit important. Mais grâce à un apport financier personnel et à l’arrivée de nouvelles personnes au sein de l’asso, nous avons pu poursuivre l’aventure.
• En 2009, le concert de Marillion.
• Enfin, en 2024, cette Dernière Eclipse.

Quels sont les principaux groupes qu’Eclipse a réussi à attirer dans la région de Bordeaux ?

Sans conteste notre fait d’arme le plus important fut l’organisation du concert de Marillion en 2009. Mais n’oublions pas les grands moments que furent les venues de Porcupine Tree, Riverside, Pendragon, IQ, Arena, The Pineapple Thief, Sylvan, Rpwl, John Wetton, Spock’s Beard, The Flower Kings, Camel, sans oublier de nombreux groupes locaux à qui nous avons donné leur chance et j’en passe.

Comment avez-vous réussi à gagner la confiance des « grosses pointures » ?

Malgré le fait que nous étions « amateurs », tous les groupes louaient notre grand professionnalisme, mais surtout le fait que nous aimions ce que nous faisions. Nous n’étions pas motivés par l’appât du gain. Nous nous mettions en quatre pour mettre les groupes dans les meilleures conditions. Le plus beau des compliments nous est venu du Tour manager de Marillion nous déclarant qu’il préférait travailler avec nous plutôt qu’avec de gros tourneurs. À l’heure qu’il est, j’ai encore du mal à parler de nous au passé.

Qu’est-ce qui a amené l’association à décider sa dissolution ?

Il y avait déjà un petit moment que nous y pensions. La fréquentation des concerts assez basse ces dernières années en est en grande partie la cause, entraînant des déceptions et une certaine lassitude. Mais il y a eu aussi la covid, le Brexit (augmentation des coûts pour les groupes anglais donc des cachets demandés) et peut-être le vieillissement de notre public. Dernièrement, Nick Barrett (Pendragon) me disait, en effet, qu’il ne pourrait plus tourner comme avant. C’est un constat qui s’applique à d’autres groupes, ce qui a accéléré notre prise de décision.

En dehors de celle subie par Overhead ce soir qui s’est finalement bien terminée, quelles ont été les pires galères que vous avez rencontrées ?

La dernière Eclipse fut, effectivement, pas mal dans le genre, en raison des difficultés de transport rencontrées par Overhead, indépendantes de leur volonté, bien sûr !
Lors du second Festival Eclipse d’Orthez, il y a eu 3 soirs de concerts. Le premier soir était un tremplin, tout s’est bien passé. En revanche, dès le premier jour du festival, il a fait très chaud. Lors du show du premier groupe (Mangala Vallis) la moitié des éclairages ont cessé de fonctionner. Notre explication fut alors que la console lumière était en surchauffe. Je la débranche et traverse la salle, au milieu du public, ma console dans les bras pour la mettre « au frais » dans un camion frigo! En fait, après une analyse plus poussée, c’était un bloc de puissance qui avait lâché. Tout est rentré dans l’ordre le lendemain, mais pour ce premier jour, on a dû faire avec la moitié des lumières prévues. Eh oui, organiser des concerts, c’est aussi devoir gérer les aléas !

Pour rester positif, quels sont tes meilleurs souvenirs et moments de fierté qui resteront présents dans ta mémoire ?

Sûrement l’organisation des Festivals Eclipse, 4 au total, même si pour certains, le résultat fut décevant en termes de fréquentation. Tout installer de A à Z, vivre souvent pendant deux voire trois jours avec les techniciens, les groupes, remarquer la solidarité entre les différents intervenants quand il y avait un souci… Toutes ces choses, le public ne le voit pas, mais c’est très important. Sans oublier la satisfaction de donner du plaisir aux gens ! Les 4 festivals que nous avons organisés (même 5 si l’on compte l’anniversaire d’Eclipse au BT59) furent des moments de bonheur et de partage inoubliables.
Et un deuxième, sans hésitation, celui de Marillion. Qu’une petite structure comme la nôtre puisse organiser ce concert 19 ans après le dernier passage de Marillion à La Médoquine (1990) à Bordeaux fut la réalisation d’un rêve inimaginable. De plus, ce 30 janvier 2009 fut magique avec des musiciens et une équipe technique adorables. La cerise sur le gâteau, lors du soundcheck : Steve Rothery est descendu de scène pour se placer en face de nous et nous balancer le solo de « The Great Escape » ! Moment à jamais gravé dans la mémoire de ceux qui étaient présents.

Comment as-tu vécu cette Dernière Eclipse ?

Plusieurs sentiments m’ont animé durant ce dernier concert : l’angoisse devant les soucis d’Overhead, l’exaltation toujours présente quand on organise un show, la fierté que tout se passe finalement bien, la déception du peu de public et de l’absence de certaines figures du milieu (même invités), une grande émotion suite à certains messages réconfortants reçus, le discours de Frédéric, enfin et surtout, le partage avec le public présent. Maintenant, je ressens de la tristesse, car je sais le vide que la fin d’Eclipse va laisser dans ma vie.

Que devient ton émission de radio UGUM du jeudi soir sur 02radio.fr ?

Oui bien sûr, je vais continuer d’animer l’émission de radio UGUM (Un Groupe Une Musique) le jeudi soir à 21h sur la radio web O2radio pour passer des groupes connus et en faire découvrir qui le sont beaucoup moins.

Bien que tu ne sois pas musicien, as-tu des projets personnels en rapport avec la musique en perspective ?

Je vais continuer à m’occuper bénévolement des lumières pour les groupes Altesia et Esthesis, tant qu’ils feront appel à moi, ainsi que peut-être pour d’autres groupes qui seraient intéressés. Certains membres d’Eclipse seront disponibles pour apporter leur aide bénévole lors de concerts sur Bordeaux. À ce titre, la page Facebook d’Eclipse restera ouverte (contrairement au site internet qui a été fermé), afin que nous puissions encore être contactés si besoin.
La musique fait partie de ma vie et je ne me vois pas tout arrêter, surtout après tout ce que j’ai pu vivre grâce à Eclipse.

La Dernière Eclipse band5

Pour finir, je veux adresser un grand merci à toutes les personnes, dont tu fais partie, qui nous ont soutenus durant toutes ces années ! Prog on!

Merci Fabrice, mais je tenais également à te féliciter pour tout ce que tu as pu apporter, au travers d’Eclipse, à la musique progressive, et à remercier également tous les autres bénévoles de l’association, encore dévoués ce soir pour faire de cette Dernière Eclipse une merveilleuse fête musicale qui restera dans les mémoires de tous ceux qui ont eu le bonheur de la vivre.

4 commentaires

  • Gallice François

    Je suis debout face à la scène au premier rang d’un public bien trop clairsemé. Overhead se met en place, Alex et Jaakko entament l’intro de Metaepitome, un simple guitare-voix. Soudain, contre toute attente, à l’insu de mon plein gré, les larmes me montent aux yeux et s’écoulent longuement sans que je n’y puisse rien : émotion, beauté de l’art, nostalgie ? Et le grand monsieur peu démonstratif que je suis ordinairement se laisse aller à apprécier ces pleurs qui sont aussi un grand bonheur. Alors bravo aux musiciens et un grand merci à Fabrice pour nous avoir fait vivre pendant trente ans des instants d’une telle intensité.

    • Palabras De Oro

      Merci François pour ce commentaire plein d’émotion. Moi-même, je fus submergé par des sentiments contradictoires: la fierté pour Éclipse de sortir par la grande porte et la tristesse de sa disparition inéluctable. Merci également de nous lire.

  • Yann Carduner

    Excellente chronique c’est une date qui aurait pu me tenter mais j’étais en Suède ce weekend pour le festival Progressive Circus avec entre autres Agusa ,Ozric Tentacles(vu aussi à Copenhague)et Moon Safari (Paatos aussi,brillant).Oui une association Prog qui cesse c’est triste ,oui il y’a aussi des gens qui ne font plus l’effort de venir à des concerts mais le public existe.J’aimerais pouvoir faire plus de spectacles et je ne me plains pas bien au contraire mais j’ai aussi des limites financières en tant que bénéficiaire de l AAH .Bon courage,à mon niveau je fais ce que je peux parler et relayer

    • Palabras De Oro

      Merci de nous lire. Une des causes de désaffection est effectivement l’inflation de la vie en général, car pour le prix des places, 10€ au Salem, c’était donné.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.