TOPS / FLOPS de l’année 2020 – Le Palmarès de Clair & Obscur !

Tops / Flops de l’année 2020 – Le Palmarès de Clair & Obscur !

Top 10 2020

Ladies & Gentleman. Le moment que vous attendiez tous. Le moment que certains redoutaient le plus. Le moment de l’année où tout tremble, où tout s’arrête. Celui qui réveille en vous des démons insoupçonnés, qui vous donne la hargne, le « quoooooooooooooooi ? Dis moi pas qu’ils ont mis cette m**** en top 1 cette année ? », le « ouiiiiiii, je suis d’accooooooord, ils sont fabuleux, c’est merveilleuuuuuuuuux », le « c’est cela ouiiii »,  le « put*** j’en ai rien à… » Bon là, je dis stooooop ! Faut savoir mettre le holà, ça suffit maintenant. Un peu de tenue. Donc, je reprends. Le moment tant attendu est arrivé. Non, ce n’est pas la fin de la Covid… C’est notre Top / Flop annuel, celui qui vous met tellement en joie que vous ne pouvez vous empêcher de commenter (voir les autres années). Et d’ailleurs nous vous remercions pour cela. Ne vous en privez pas ! Cette année 2020 est particulière, mais elle n’a pas été avare en albums d’exception. Si vous les avez ratés, ne cherchez plus, ils sont ici. Faites-vous plaisir, écoutez-les ! Et dîtes-nous ce que vous en pensez !

Fred Natuzzi pour la rédaction

Fred Natuzzi

Tops

Arman Méliès Basquiat's Black Kingdom

1. Arman Méliès – Basquiat’s Black Kingdom

L’album que j’attendais depuis dix ans. Un album ultime d’île déserte. Fabuleux.

2. Animal Triste – Animal Triste

Animal Triste redore le blason du rock et produit un album où il n’y a rien à jeter. Et j’adhère pleinement à leur philosophie.

3. Arman MélièsRoden Crater

Deux Méliès en une année (et le troisième arrive en février 2021). Un opus électronique de haute volée.

4. Pendragon – Love Over Fear

Peut-être le meilleur album du groupe. Rien que ça.

5. Neil Young – Homegrown

Un classique de Neil Young finalement relâché après 45 ans de captivité.

6. Agnès Obel – Myopia

Une belle introspection avec des jeux sur les sons, Agnès Obel mystique et fascinante.

7. Sufjan Stevens – The Ascension

Un opus inégal mais avec la patte Stevens incomparable et inégalable

8. Akim Amara – Oublier Wellington

Superbe interprétation d’Akim Amara pour cet album / spectacle qui vous hante longtemps après son écoute.

9. Secret Machines Awake In The Brain Chamber

Rien que pour le retour de ce groupe, je le mets dans mon top ! Mais en plus, c’est un très bon album qui montre qu’ils n’ont rien perdu de leur originalité.

10. Flyingdeadman – The Night

Du post rock français à tendance cinématographique qui se hisse aussi haut que les cadors Explosions In The Sky ou Mogwaï.

 

Mentions spéciales:

Blackfield – For The Music

Mark Lanegan – Straight Songs Of Sorrow

The Chainsaw Blues Cowboys – The Magnificent Seven Part 1

Pure Reason Revolution – Eupnea

Herman Düne – Notes From Vinegar Hill

Long Distance Calling – How Do We Want To Live ?

Anna Von Hausswolff – All Thoughts Fly

Steven Von Till – No Wilderness Deep Enough

The Pineapple Thief – Versions Of The Truth

Jakko M Jakszyk – Secrets & Lies

 

Flops

L’année 2020 Covid qui a tout flingué, et surtout la culture française (les artistes, la scène, mais aussi les restaurateurs et cafetiers).

Julien Doré – Aimée

Je l’ai aDoré avant. Mais ça, c’était avant. Avant Aimée, que je n’aime pas. Mais pas du tout du tout. Plus rien à voir musicalement, et surtout plus rien à dire. Quel gâchis.

Tim Bowness – Late Night Laments

On s’ennuie ferme.

Ayreon – Transitus

Rien de nouveau sous le soleil, toujours la même recette. Même les Flower Kings ont fait un effort cette année en sortant un double album écoutable !

 

Jérémy Urbain dit Jéré Mignon

Tops

Anna Von Hausswolff All Thoughts Fly

1. Anna Von Hausswolff – All Thoughts Fly

Solennel, intime et expressionniste. Un album qui marque. L’ALBUM de l’année.

2. Imperial Triumphant – Alphaville

Complexe et avant-gardiste. Ce que le metal extrême peut proposer de mieux.

3. Oranssi Pazuzu – Mestarin Kynsi & Dark Buddha Rising – Mathreyata

La Finlande est un pays à part. Le psychédélique en est un art. Que ce soit du black expérimental ou du doom/drone, ces deux albums nous plongent dans les tréfonds de l’esprit.

4. Steve Von Till – No Wilderness Deep Enough

Une rêverie hors du temps. La solitude ça a aussi du bon.

5. Déluge – Ægo Templo

Suite parfaite après 5 ans d’attente. Il existe des perles qui apparaissent comme ça entre violence, rancœur brute et exploration de soi aérée.

6. Ulcerate – Stare Into Death and Be Still

Plongée dans un vortex hermétique aussi hypnotique, froid qu’intense. La version dark de Interstellar.

7. Emma Ruth Rundle & Thou – May Our Chambers Be Full

L’album qui m’a autant fait pleuré qu’il m’a donné envie de fracasser mon mobilier. Plus qu’un album, un spectacle vivant.

8. Arman Melies – Basquiat’s Black Kingdom & Roden Crater

Merci Fred pour ces deux albums renversants. Créativité et crainte de l’artiste devant sa toile et sa démarche.

9. Human Impact – Human Impact 

Le noise-rock dans ce qu’il a de plus claustrophobe. Unsane est mort, vive Human Impact !

10. Envy – The Fallen Crimson

J’ai retrouvé mon âme de jeune adulte. Introspectif et gargarisant.

 

Mentions spéciales (et parce que je suis aussi chiant qu’un temps de pluie):

Ulver – Flowers Of Evil

Moins surprenant mais foutrement addictif et peu importe les critiques.

Wrekmeister Harmonies – We Love To Look At The Carnage

Déambulation sonique comme je les affectionne. Si c’est un dernier spasme du groupe, celui-ci est impérial dans son intimité et son intensité cachée.

Agnès Obel – Myopia & Hilary Woods – Birthmarks

Si le confinement était résumé à deux albums, ce serait surment ces deux-là.

Spectrale – Arcanes

Plongée ambient/folk dans des cartes de tarot. Jodorowski peut en être fier.

Igorrr – Spirituality & Distorsion

Plus le temps passe et plus j’apprécie l’univers façonné de Gauthier Serre, entre les Monty Python et le metal extrême sans frontière.

Mark Lanegan – Straight Songs Of Sorrow

Peut-être imparfait et trop long mais trop de morceaux de bravoure pour qu’on ne l’oublie.

Et une pensée pour toutes ces sorties dont je n’ai pas eu le temps ou le courage de m’attarder d’avantage mais que je me dois de saluer.

Paysage d’Hiver – Im Wald

Vingt ans de carrière regroupés en deux heures, chapeau l’artiste.

Akhlys – Melinoë

Le disque de black metal occulte par excellence. Parfait en ces temps troublés.

Aho Ssan – Simulacrum

Le disque électronique exigeant que j’attendais.

Arno Boytel – Dream Time Machine

Machine à remonter dans le temps. Durant un instant, j’étais à Woodstock !

 

Flops

Non pas de flops. Déjà, sortir un album en ces temps qui court revient de l’exploit aussi je ne défoncerai pas de porte ouverte. Par contre…

La possible mort de disquaires indépendants, dédiés corps et âme à leur passion…

Les annulations, après multiples reports, de concerts…

La mort lente d’une part culturelle qui nous anime… Et peut-être même de la Culture elle-même…

Et comme toujours, et cela a encore plus d’actualité. Communautaristes de tous poils, propagandistes, complotistes de merde sans connaissances, pseudo-experts de mes deux, médias incultes et opportunistes de tous bords, ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE !!!!

À ceux-là, je vous invite cordialement à me rejoindre au sein de mon lieu de travail (l’hôpital en oncologie médicale) pour vous apprendre la vie que vous refusez de voir…

 

Rudzik

Tops

Pure Reason Revolution Eupnea

1. Pure Reason Revolution – Eupnea

Un « phénix » que l’on n’attendait plus avec en particulier l’incroyable titre « Silent Genesis » dont les sonorités électro continuent à me donner des frissons de plaisir. Ah ce duo vocal à la fois tranquille et torturé !

2. Pain Of Salvation – Panther

Presqu’aussi une résurrection pour la bande à Daniel Gildenlow, en-deçà sur ses derniers albums et qui dégaine une fabuleuse goupille versatile dont la dernière salve est le formidable « Icon ».

3. Lazuli – Le Fantastique Envol De Dieter Böhm 

Le fleuron du prog français mésestimé par nos médias abscons (doit on gardera le préfixe « abs » ?) reconnu et admiré hors de nos frontières.

4. Altesia – Paragon Circus

Un remarquable opus de metal progressif qui repose les bases du genre sur notre territoire.

5. 7 Weeks – Sisyphus + What’s Next

Du stoner grunge rock Limougeaud très versatile avec même quelques incursions dans le prog.

6. Caligula’s Horse – Rise Radiant

Un cri de ralliement pour la survie de l’espèce humaine de la part des chevaleresques Australiens.

7. The Pinneapple Thief – Versions Of The Truth

Le groupe a réellement trouvé un second souffle et surtout du coffre musical.

8. Madis – Sea Of Tranquility

Enfin un digne héritier du Jean-Michel Jarre des débuts. Son étrange silence radio ne m’a pas permis de le chroniquer. Dommage… surtout pour lui !

9. The Tea Party – Black River

Du Rock revival 70’s aux parfums orientaux à déguster pas seulement à l’heure du thé.

10. Mercury Tree – Spider Milk

Un bordel de fausses notes et de fausses intonations savamment orchestrées et élevées au niveau d’un art musical à part.

Mentions spéciales (des surprises made in France qui m’ont fait m’évader et ont frôlé mon top 10):

Minimum Vital – Air Caravan

Grandval – Descendu Sur Terre

Esthesis – The Awakening

Celestial Burst – The Maze

Tamikrest – Tamotaït

Conscience – In The Solace Of Harm’s Way

Dust Lovers – Fangs

 

FLOP 5 (Comme d’habitude, c’est une notion toute relative chez moi, car quand je n’aime vraiment pas, je zappe très vite et j’oublie.)

Neal  Morse – Sola Gratia

Une déception supplémentaire pour un musicien plus occupé à prêcher « sa bonne parole » qu’à se réinventer.

Airbag – A Day At The Beach

Après un The Greatest Show On Earth très prometteur et un Disconnected en roue libre, pas de sursaut pour A Day At The Beach. C‘est une déception devant le manque de saveur d’un album qui recycle toujours les mêmes idées. La palme revient à l’insupportable rythmique de six notes digne d’un cours de musique pour un gosse de quatre ans qui perdure pendant l’interminable « Megalomaniac ».

Avandra – Skylighting

J’avais bien aimé leur premier album Descender que j’ai chroniqué, mais celui-ci est touffu avec une production brouillonne.

Deep Purple – Woosh !

Malheureusement, plus rien à tirer de ce groupe mythique et c’est très difficile d’écrire ça quand on mesure ce qu’on leur doit.

Pendragon – Love Over Fear

Beaucoup trop mou et lissé, mais il est vrai que mon album préféré d’eux est le puissant Passion.

Coup de gueule 2020

Les annonces de reformation de Genesis avec l’espoir déçu de replonger à 5 dans leur répertoire prog des débuts et qui se résumera à une tournée pop à but… très lucratif. Heureusement qu’il y a Genesis Revisited de Steve Hackett, c’est moins cher et bien meilleur.

Thierry Folcher

Tops

Pendragon Love Over Fear

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Autant 2019 fut pauvre en musiques progressives marquantes (oui je sais IQ…), autant 2020 nous a fourni de fort belles choses. Pendragon, LogoS, Lazuli, Airbag, Wobbler, Fish, The Pineapple Thief…etc et que des albums de haut niveau. 2020 s’est révélée particulière dans bien des domaines mais la musique en est sortie grandie et plus sincère. Une belle année musicale, c’est déjà ça.

Top 10 :

1. Pendragon – Love Over Fear

Le meilleur album prog de 2020 ? Je ne suis pas le seul à le penser. Nick Barrett très inspiré nous offre un tourbillon de musique absolument délicieux. La guitare de « Water » vaut à elle seule les lauriers de la consécration.

2. The Jayhawks – XOXO

Un album lumineux où l’univers des Jayhawks est complètement réinventé. Un pari audacieux qui se transforme en pièce maîtresse.

3. Kat Edmonson – Dreamers Do

Un charme fou. Complètement intemporel et superbement interprété par une petite souris qui sait vous aguicher et vous amener vers vos plus touchantes émotions.

4. Wobbler – Dweelers Of The Deep

Leur cinquième album et certainement le plus abouti. Un petit chef-d’œuvre.

5. Bibio – Sleep On The Wing

Un court album magique aux sonorités parfois improbables mais pleines de chaleur.

6. LogoS – Sadako E Le Mille Gru Di Carta

Un des plus touchants concept de toute l’histoire du rock progressif.

7. Magic Bus – The Earth Years

Voyage réussi vers des terres psychédéliques nostalgiques et positives.

8. Jonathan Wilson – Dixie Blur

Ce retour vers ses racines sudistes surprend mais séduit immanquablement.

9. Brieg Guerveno – ‘Vel Ma Vin

Un changement de direction risqué mais qui se transforme en franche réussite.

10. Eels – Earth To Dora

Une recette sucrée et amère toujours efficace.

 

Mentions spéciales:

Jean-Pascal Boffo – Le Jardin Des Rêves

Skinshape – Umoja et Arrogance Is The Death Of Men

Ane Brun – After The Great Storm et How Beauty Holds The Hand Of Sorrow

 

Flops :

COVID-19

Pour nous tous et plus spécialement pour les gens du spectacle, ceux qui nous apportent joie et bonheur.

Côté albums, pas vraiment de Flops mais quelques bof, bof, bof…

Steve Howe – Love Is

Tame Impala – The Slow Rush

Rick Wakeman – The Red Planet

The Flower Kings – Island

 

Découvertes 2020 :

I Think You’re Awesome & Taïga String Quartet – Suite To You And Me

Association réussie de l’Indie Jazz et d’un quatuor à cordes.

Andrea Laszlo De Simone – Immensità

Le renouveau de la pop italienne.

 

Christophe Gigon

Tops

Fish Weltschmerz

1. Fish – Weltschmerz

Fish met un terme à sa carrière solo pour le moins cahotique. Le meilleur (Vigil In A Wilderness Of Mirrors, son premier effort en solo en 1990) aura côtoyé le pire (Fellini Days en 2001). Heureusement, Weltschmetrz est un excellent album, produit avec classe par l’inégalable Calum Malcom.

2. Mark Kelly’s Marathon

Première échappée en solitaire pour le claviériste de Marillion. Pour un coup d’essai, il s’agit d’un coup de maître ! Entouré de musiciens très fins, Mark Kelly nous prouve que c’est bien lui l’architecte sonore des meilleurs moments de Brave ou de Marbles, du quintette d’Aylesbury. Le chanteur engagé donnera les poils aux amateurs du Peter Gabriel actuel. Et les guitaristes sont excellents ! Comme toujours, Mark Kelly reste discret, humble mais il est un maître.

3. Pattern Seeking Animals – Prehensile Tales

Un nouveau super-groupe qui vise d’autres objectifs que ceux de la flamboyance creuse. Pattern Seeking Animals ne joue pas le jeu d‘un Liquid Tension Experiment ou même d’un Transatlantic. Cet avatar de Spock’s Beard compose de vraies chansons, mélodiques et variées. Une véritable bouffée d’air frais !

4. Lazuli – Le Fantastique Envol De Dieter Böhm

Le meilleur groupe français de rock progressif ? Probablement tant la carrière sans faute de cette formation du sud de la France force le respect. Si ce groupe chantait en anglais, il connaitrait le succès d’un Peter Gabriel ou d’un Radiohead.

5. Pendragon – Love Over Fear

Le dernier disque de la bande à Nick Barrett prouve que l’on peut être et avoir été. Il s’agit peut-être même de leur meilleur disque. Artwork de qualité époustouflante !

6. Jean-Louis Murat – Baby Love

Le Murat de l’année, plutôt disco pour le coup, fera danser dans les chaumières. Sa pochette rose bonbon mettra du baume au cœur pour cette fin d’année compliquée.

7. Simon Collins – Becoming Human

Le fils de Phil Collins sait jouer de la batterie, des claviers et chanter, comme son papa avant. Il sait également composer et s’entourer de fines gâchettes comme Robin Boult (Fish, Howard Jones) ou Dave Kerzner avec son excellent projet Sound Of Contact. Becoming Human est son quatrième album solo.

8. Lonely Robot – Feelings Are Good

Evidemment, John Mitchell, seul maître à bord de son projet Lonely Robot, ne révolutionne pas son style à chaque album. Loin s’en faut ! Mais ce quatrième disque prouve, s’il en était besoin, quel excellent guitariste-chanteur il est. Pas étonnant qu’il soit demandé chez Arena, Frost*, Kino, It Bites, Fish, John Wetton et on en oublie sûrement !

9. Jakko Jakszyk – Secrets & Lies

Le dernier chanteur et guitariste en date chez King Crimson nous propose un disque de King Crimson sous son nom à lui, pourtant nettement moins vendeur, il faut bien l’avouer ! Entouré d’une partie des membres du Roi Cramoisi, Jakko Jakszyk nous rappelle qu’il est bien plus qu’une simple pièce rapportée par Robert Fripp.

10. Neal Morse – Sola Gratia

Ce qui est intéressant dans ce 4563789ème album de Neal Morse est qu’il l’a écrit, composé, joué et arrangé entièrement seul pendant le confinement de ce printemps. Le DVD qui accompagne cet album est, à ce titre, absolument fascinant : on y voit l’incroyable maîtrise de tous les instruments du bonhomme qui se permet même le luxe de se filmer en pyjama et coiffé comme l’as de pique. Un témoignage déprimant de l’inégalité des dons octroyés à la naissance.

 

Mentions spéciales:

Tea & Symphony-English Baroque Sound 1968-1974

L’exigeant label anglais Ace Records, spécialisé dans les compilations luxueuses et de haute qualité, comblera les passionnés. Les curateurs maniaques de cette écurie de haute voltige ont concocté toute une série de doubles albums magnifiques et thématiques. Tea & Symphony-English Baroque Sound 1968-1974 a pour but de prouver qu’ « Eleanor Rigby » aura fait bien des émules en Albion. Une des meilleures anthologies sur le sujet. Un must !

English Weather

Toujours chez Ace Records, Bob Stanley et Pete Wiggs (de l’excellente formation britannique Saint-Etienne) ont pris en charge cet ouvrage essentiel pour tout amoureux de la musique qui avait cours en Angleterre au tournant des années 70 : Caravan, Van Der Graaf Generator, Camel et autres Matching Mole. Prise de son et mastering aux petits oignons !

Occasional Rain

Décidément, Ace Records nous gâte. Toujours sous l’égide des compétents Bob Stanley et Pete Wiggs, cette compilation (à la pochette hautement improbable !) nous ramène à une période de tous les possibles musicaux : on y rencontre Yes, Traffic, Cressida, Moody Blues ou les trop méconnus Shape Of The Rain. Comme toujours chez Ace Records, livrets luxueux qui fourmillent d’informations capitales.

 

Flops:

Blackfield – For The Music

Que reste-t-il du duo mélodique Blackfield ? Aviv Geffen, qui n’est surtout pas mauvais dans ses attributions. Mais il s’agit d’un disque solo plutôt que du véritable sixième disque de ce qui était à l’origine un duo éblouissant.

Whitesnake – Love Songs (2020 Remix)

David Coverdale est vieux, il prend donc le temps de ressasser son passé en produisant des compilations thématiques inutiles destinées avant tout au marché américain.

Yes – The Royal Affair Tour

Enregistré live au Hard Rock Café Hotel de Las Vegas avec seul Steve Howe comme membre d’origine. Ce n’est ni mauvais ni ridicule. Aucun titre de cette captation n’a cependant été écrit après 1980. Quel est le but de ces sorties répétées ? Tout le monde a bien une idée.

Renaud, « Corona Song »

Renaud, toujours à terre, trouve le moyen d’inhumer ce qui lui restait de capital-sympathie. Pitoyable.

Genesis The Last Domino ?

La tournée de trop ? Le dernier domino ? Le dernier loto ? Phil Collins ne joue plus de batterie, ne chante plus très bien et ne se déplace plus trop non plus. De plus, il porte des pantalons de survêtement sur scène. Peut-on compter sur Tony Banks le rieur et Mike Rutherford le chien battu pour assurer le show ? Home elderly by the Sea

 

Lucas Biela

Tops

Pinl Machines Say Goodbye To My Little Friend

Sans ordre de préférence:

Pink Machines – Say Goodnight To My Little Friend

L’album est sorti le 23 décembre 2019, date à laquelle le top 2019 était bouclé. J’en profite donc pour le faire passer dans le top 2020. Oeuvre d’un seul homme où le grindcore côtoie le punk-pop dans une ambiance festive pleine d’humour et de refrains accrocheurs.

Opus Symbiosis – Fata Morgana

Un autre mélange ici, le néo-prog combiné à la synth-pop, chez ces Finlandais qui nous régalent avec leurs compositions lumineuses et fraîches.

Brigid Mae Power – Head Above The Water

De la folk qui lorgne vers la british folk du début des années 70, mais avec une fraîcheur toute contemporaine et quelques touches discrètes de country avec les interventions du violon et de la slide guitar.

Moses Sumney – Græ

2ème album pour cet ovni de la pop/soul arty et baroque. Il confirme tout le talent de cet Américain aux origines ghanéennes, dont les acrobaties vocales continuent à nous surprendre sur fond de musique savamment arrangée.

Crossbow Suicide – Inbred Retardation

Du death/grind avec une touche de death suédois à la Entombed (en même temps, vous me direz, ils sont suédois…). Ca a beau être leur premier album, les trois affreux ont chacun un CV plus long que le bras. Cela expliquerait pourquoi cet opus se hisse parmi les plus grandes productions dans ce domaine : une voix très convaincante, une batterie qui sait varier les tempos, un guitariste qui sait créer une ambiance poisseuse.

Riki – Riki

Où italo-disco et synthpop se donnent rendez-vous dans un maelstrom de rythmes et de mélodies surannées très typées 80’s, mais ô combien délicieuses. Par une artiste venue du post-punk (tiens, un autre genre qui a fait florès dans les années 80.

Cirith Ungol – Forever Black

Le retour inespéré (plus d’une génération !) d’un des pionniers du heavy metal épique. L’esprit des débuts est conservé, et, ce qui peut paraître surprenant pour son âge (64 ans), Tim Baker continue à nous pétrifier de sa voix, tel le regard de Méduse.

Circles Around The Sun – Circles Around The Sun

Un monde enchanteur où se mélangent disco, jazz-rock, funk et synthés «planants», dans l’esprit très westcoast d’un Steely Dan qui ferait un voyage dans l’espace.

Moses Boyd – Dark Matter

Un batteur de jazz qui maîtrise de nombreux langages musicaux, r’n’b, afrobeat, hip hop, et trip hop. Il nous le prouve avec un premier album solo où des chanteurs talentueux l’entourent et où les couleurs sont bien plus vives que ne le laissent suggérer le titre et la pochette de l’album.

Rekhabelsah – A Wandering Messiah

Un premier album où le piano de Sylvain Papotto mène la danse dans ce trio de rock noir suisse. Passant de la lumière à l’obscurité avec force et émotion, c’est un groupe qui se pose en digne successeur des Nick Cave, Tindersticks ou 16 Horsepower, mais avec une identité bien propre.

Et là, vous allez me dire : «Mais t’es con, t’as chroniqué des albums cette année et tu n’en mentionnes aucun dans ton top 10». Et moi de répondre : «Patience, ce ne sont que 10 albums parmi tous ceux que j’ai aimés, et ils ne sont pas classés par ordre de préférence. Voici donc la suite».

Annihilator – Ballistic, Sadistic

Du rythme, des riffs et des solos. Du grand Annihilator, quoi !

Zann – Music To Remember

De l’ambient qui oscille entre clair et obscur. Un des grands albums d’ambient de l’année.

Zanov – Chaos Islands

L’architecte de la musique électronique «Berlin School» à la française, qui reste avec ce nouvel opus dans la lignée des fresques sonores qu’il produit depuis la 2ème moitié des années 70.

DarkTribe – Voici L’Homme

Du power metal qui nous vient de France. Une belle maîtrise vocale (comme il se doit dans ce genre) sur des mélodies bien travaillées (comme il se doit également dans ce genre).

Grandval – Descendu Sur Terre

Deuxième album pour cet ancien chroniqueur de Clair & Obscur, passionné de langue française et de rock progressif. Pas étonnant donc que ses deux passions se retrouvent dans cette nouvelle cuvée, à boire sans modération si vous avez l’habitude d’étancher votre soif à l’auberge d’Ange.

Flops :

Fish – Weltschmerz 

Des morceaux qui se traînent en longueur, entrecoupés de chansons pop sans intérêt. Il était grand temps que M. « Kayleigh » raccroche les crampons !

Hecla – In A World Of One’s Own

Essayez de trouver un semblant d’âme dans la musique « djent » de cette formation (comme de nombreuses autres dans ce domaine), vous vous heurterez à un mur. C’est trop convenu, ça ne décolle jamais et on perd son temps.

Panzerballet – Planet Z

Une musique sans queue ni tête, où chacun tire la couette de son côté pour montrer combien il maîtrise son instrument. Cet album donne l’impression d’un groupe qui s’échauffe avant un concert, ce qui est bien dommage au vu des nombreux prestigieux batteurs invités.

Tom Doncourt & Mattias Olsson – Tom Doncourt & Mattias Olsson’s Cathedral

La rencontre de deux musiciens ayant chacun été membre d’un groupe culte dans le giron progressif (Tom Doncourt avec la formation US 70’s Cathedral, et Mattias Olsson avec le groupe suédois Änglagård). On ne sait pas trop si ces deux-là voulaient prouver qu’ils savent chacun jouer d’une multitude d’instruments, mais le résultat sonne comme une pâle copie de King Crimson, même si à de rares moments, quelques étincelles font briller nos pupilles.

Osees – Protean Threat

Aussi connus sous le nom The Oh Sees. Quelques notes d’humour, mais les morceaux de cette galette psych/garage sont d’une monotonie rarement égalée.

 

Pascal Bouquillard

Tops

Jack O The Clock - No Outlet volume 1

1. Jack O The Clock – No Outlet Volume 1
2. Jack O The Clock – No Outlet Volume 2

Une musique qui parle à la tête et au cœur c’est tellement rare ! Une musique qui n’a pas besoin de gros son et de décibels pour faire mouche. Les vrais descendants des Genesis et Gentle Giant du temps de leur splendeur, et ils sont américains ? C’est vraiment une surprise !

3. Rïcïn – ​Nereïd

Une petite française qui tient la dragée haute à une colonie de princesses pop telles que Björk, Kate Bush ou Tori Amos, c’est déjà pas courant ; mais si en plus elle mélange si bien les genres au point d’en démordre avec les classiques et les contemporains « dits sérieux » qui cachetonnent sur France Musiques ? Alors là, chapeau bas Madame l’artiste !

4. Mercury Tree – Spidermilk

Cet album de Mercury Tree va te « zapper la PRAM » et te laver les oreilles au point ou toute future musique insipide devienne littéralement douloureuse et insupportable. Tu seras prévenu.

5. Yellowjackets & WDR Big Band – Jackets XL

Les dieux du jazz et de la fusion à mon humble avis de néophyte en matière de groove ternaire. Cet album ne vaut pas « Greenhouse » mais aucun album ne vaut « Greenhouse » et puis d’abord il est sorti en 1991, alors il est hors concours.

6. Dirty Loops – Phoenix​

Les musiciens les plus techniques que je connaissent et pour une fois que la technique n’est pas soporifique, ça vaut la peine de le noter, non ? Et puis Michael Jackson réincarné en suédois, je ne sais pas pour vous, mais moi, l’idée me fait marrer !

7. Big Big Train – Grand Tour 

Du beau prog, poli, polissé et bien assaisonné vaut bien qu’on le remarque, ce que je fais humblement. Pour plus de détails, retrouvons nous entre les lignes de ma prochaine chronique qui leur sera consacrée.

8. Wobbler – Dwellers Of The Deep

Du prog old school, « à la manière de », si c’est bien fait, j’apprécie !

9. Terje Rypdal – Conspiracy

Un touche à tout comme je les aime celui là. Tu as vu Heat de Michael Mann ? Les larmes de guitares, c’est lui ! De QED parfaitement contemporain à If Mountains Could Sing, très jazz en passant par After The Rain, très mélancolique, quand Terje y verse, point tu ne tergiverses.(c’est plus fort que moi…)

10. Vennart – In The Dead Dead Woods

J’aime tellement cet artiste – et sa tronche de premier de la classe qui va aussi bien à sa musique que des tresses blondes de « Gretchen » à un portrait de Mohamed Ali – que j’inclus ce nouvel album à cette sélection. Mais ne t’y trompe pas, ami, et va de ce pas écouter Demon Joke.

Flop:

Donald Trump: Nommé « Loser de l’année » par le journal Allemand Spiegel. La seule chronique que je pourrais, à la rigueur, lui concéder, c’est une bonne rectocolite hémorragique.

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