Annihilator – Ballistic, Sadistic
Silver Lining Music
2020
Lucas Biela
Annihilator – Ballistic, Sadistic
La carrière en dents de scie de l’engence thrash metal Annihilator nous laissait perplexe quant à une nouvelle offrande en ce début d’année 2020. Après des débuts plus que prometteurs (les cultissimes Alice In Hell et Never Neverland), le talentueux guitariste / compositeur Jeff Waters a en effet expérimenté avec d’autres styles tels que l’AOR et l’indus, sans jamais toutefois atteindre la créativité de ses débuts.
C’est en se recentrant sur ce qu’il fait de mieux, à savoir des riffs orageux, des solos à donner le vertige et des rythmes galopants qu’il a su donner un second souffle à son groupe. Même si l’ombre d’Alice In Hell plane sur ses dernières productions thrash metal, c’est toujours un immense plaisir d’entendre les ingrédients qui ont fait d’Annihilator un des groupes les plus respectés dans le monde du thrash metal.
Avec un nouveau batteur (le très bon Dario Alessandrini, de près de 30 ans le cadet de Jeff Waters), le dernier opus d’Annihilator en date, Ballistic, Sadistic, ne décevra pas les amateurs de vitesse et de virages serrés. Comme il nous y avait habitué par le passé, Jeff a repris les rênes du chant, sa voix hargneuse collant bien à l’atmosphère tempétueuse de son bébé. Parcouru de fulgurances thrash bien percutantes, cet album n’en est pas moins ponctué de moments plus tire-larmes, comme les éclaircies de « Psycho Ward », « One Wrong Move » ou de « Lip Service ». Par ailleurs, même si cet album est marqué par une alternance de vitesse alicienne et de modération neverlandienne, c’est le fantôme de « Knight Jumps Queen » du 3ème opus de la formation canadienne, Set The World On Fire (l’album auquel a participé l’actuel batteur de Dream Theater, Mike Mangini) qui hante « Lip Service ». Mais les clins d’œil chez Annihilator sont monnaie courante, et il ne faut ni s’en étonner ni s’en offusquer.
Même s’il ne surprendra pas (ce n’est d’ailleurs pas ce que recherchent les amateurs de thrash metal old school), ce nouvel album satisfera largement les fans de la première heure, ainsi que tous ceux qui sont en quête de riffs ravageurs. Un grand bravo à Jeff Waters qui a su se ressaisir pour continuer à porter fièrement le flambeau d’un thrash metal de qualité.