Neal Morse – The Restoration, Joseph: Part Two

The Restoration, Joseph: Part Two
Neal Morse
Inside Out Music
2024
Fred Natuzzi

Neal Morse – The Restoration, Joseph: Part Two

Neal Morse The Restoration

Chose promise, chose due ! La seconde partie de Joseph est sortie quelques mois après la première, The Dreamer. Ce feuilleton musical nous conte l’histoire de Joseph, victime de la jalousie de ses frères, et The Restoration reprend donc au moment où nous l’avions laissé, au fond du trou ! Neal a repris une partie du cast mais a aussi diversifié les intervenants. On retrouve ici Ross Jennings, Nick D’Virgilio, Alan Morse, Ted Leonard, Eric Gillette (qui ne chante toujours pas, sauf pour des chœurs), Bill Hubauer, Jake Livgren, Matt Smith, et bien d’autres… Du beau monde au service d’un opus qui lorgne plus sur le rock progressif que le musical, et c’est tant mieux. Tout comme The Dreamer, The Restoration envoie du lourd, guitares en avant, et nous emmène avec fluidité et brio naviguer sur cette histoire biblique que l’on n’a pas besoin de connaître pour prendre plaisir à l’opus. Alors, arrive-t-il encore à nous surprendre le père Morse ? Non, évidemment. Quoique, à certains moments, l’intervention de tel ou tel instrument ou bien une partie instrumentale vont nous faire dresser l’oreille et se dire qu’une fois encore, le travail de Neal peut nous donner des choses surprenantes. Rien de révolutionnaire bien entendu, mais avec ces 2h20 minutes tout compris, ce projet est… pharaonique ! D’où lui vient une telle inspiration, Dieu seul le sait ! (oui, c’était facile). Trêve de jeux de mots et plongeons dans cette suite, je sais que vous trépignez d’impatience…

Retour de la mouche en intro de « Cosmic Mess », la plus mauvaise idée de l’album, surtout qu’elle se fait fracasser les ailes, avant une brillante partie instrumentale, très progressive, pour lancer un morceau rock assez direct. Quelques cuivres et une partie plus « comédie musicale » pour rappeler les origines du disque plus tard, et l’on est plongé dans un déluge de musique qui donne le sourire. « My Dream » commence avec des harmonies vocales comme sur les disques de D’Virgilio, Jennings, Morse. Eh bien, cela tombe bien car nous retrouvons nos trois vocalistes ensemble pour un court titre heavy rock. « Dreamer In The Jailhouse » est porté Ross Jennings, et là encore il tire son épingle du jeu avec sa voix sensible et douce. Il est secondé par Jake Livgren à la voix plus agressive. Musicalement, il ne se passe pas grand-chose, le tout est plutôt agréable grâce aux mélodies vocales. On est entré dans une phase assez narrative, preuve en est l’enchaînement avec « All Hail » à la construction intéressante où la batterie resplendit. On alterne différentes ambiances, types de chant et soli, bref un morceau qui se démarque. « The Argument » nous refait le coup de l’hommage à Gentle Giant, un gimmick prog qui amuse, mais qui est maintenant trop utilisé pour convaincre. « Make It Like A Breeze », après une intro avec trop de claviers (mais y en a-t-il jamais assez en prog?), retrouve un Ted Leonard en forme dans un titre dynamique, mais qui reste narratif.

Neal Morse The Restoration Band 1

Dernière partie du disque avec « Overture Reprise » qui, comme son nom l’indique, reprend l’ouverture du premier opus en moins d’une minute pour enchaîner avec « I Hate My Brothers », titre rock direct et pêchu, bien fichu, avec cuivres et sax et sa partie aérienne à la fin. « Guilty As Charged » revient à la narration, mais possède heureusement un très beau thème joué avec un ensemble de cordes. Puis « Reckoning », heavy et partagé par différents chanteurs, assez réussi. « Bring Ben » reprend le gimmick Gentle Giant (eh oui, encore !), « Freedom Road » joue un peu plus sur le terrain de l’émotion. Neal Morse m’étonnera toujours dans la facilité qu’il a à développer des parties instrumentales qui emportent tout par leur portée emphatique. Des fois il en fait trop, et des fois ça marche, comme ici ! « The Brothers Repent / Joseph Revealed », retrouvailles des frères, mélange les genres et fait intervenir des rythmes latino en plein milieu des sept minutes du titre. Le chant est habité, chacun apportant son intensité à son personnage. Pas de pause et enchaînement avec « Restoration » et son solo de piano flirtant avec le jazz latino ! Là aussi le chant est plein de lyrisme et la seconde partie du titre est réjouissante, surtout lorsque arrive l’intervention de Talon David, superbe chanteuse qui nous manquait. On arrive au final avec « Everlasting », joyeux morceau foutraque aux multiples soli, marqué par des rythmes brésiliens ! C’est la fête ! Et puis, il faut bien conclure cette fresque épique. C’est « Dawning Of A New Day » qui s’en charge. Bien évidemment, le morceau porte la marque de fabrique de Neal Morse et comporte les passages obligés de toute chanson de fin chez lui.

Neal Morse The Restoration Band 2

Alors, est-ce que The Restoration est plus réussi que The Dreamer ? Je ne pourrais répondre à cette question tant les deux opus sont cohérents et fluides. En tout cas, il n’y a pas d’effet de surprise. Ce qui est certain, c’est que les allergiques à la musique de Neal Morse n’ont aucun intérêt à se pencher sur ce nouvel effort, tandis que les aficionados se réjouiront de la prolifique récolte donnée par ce sacré personnage du prog !

https://nealmorse.com/

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