Verdun – The Cosmic Escape Of Admiral Masuka

The Cosmic Escape Of Admiral Masuka
Verdun
2011
Head/Throatruiner Records

Verdun

La vie est noire. Elle est dégueu, elle pue, c’est un gros cadavre, au mieux un mollard dans un coin de caniveau. Ça fait chier mais c’est ce qu’on préfère. Allez, on est tellement plus inventif et versatile quand c’est glauque, sans un poil d’espoir. Ça le fait bien et on ne veut jamais se l’avouer. Certains en font leur commerce, l’opportunisme au coin de la télé, on en bouffe. Chez nous, en France, on a, d’un côté, l’humour, pas toujours fin, et de l’autre la plongée en bathyscaphe dans la merde humaine. Dans les deux cas, on est champions et en haut de liste, noblesse oblige. Verdun, c’est la gifle que tu n’attendais pas. La dinde aux marrons truffés de plombs. L’amateur de glauque quand y voit la pochette, il y va et il a raison en plus. On a le patrimoine, l’ambiance et la couleur. Trois titres, trois dégradés qui vont du gris d’égout légèrement estompé au noir polluant, style Soulages art brut qui éclabousse, Leatherface en peintre expressionniste. Une fresque qui sent bon le terreau allongé en somme, des titres qui prennent le plaisir salopard de t’accrocher pour ne plus débander, une bonne voix qui s’égosille et ce p’tit groove, m’dame, de riffs ralentis, un délice j’en conviens. Et comptez pas sur moi pour vous faire de la métaphore guerrière de 1917, l’homonyme du groupe suffit à lui-même. Par contre, on passera le peigne sur ce souffle psychédélique noiraud tout droit sorti des mines. Pas celui qui fait voir les couleurs de l’arc-en-ciel tout nu dans un champ, plutôt la trop longue descente quand tu manques d’air, la suffocation sans la perte de conscience en prime. Et ça manque pas dans le litron, m’dame, je sais de quoi je parle, surtout qu’on évite le piège du larsen à tout va-je-te-comble. Ce dont je parle, c’est d’un EP et ça a plus de gouaille que moult albums post-Eyehategod. C’est le redressement productif et intransigeant qui laissera ses traces dans plusieurs années encore. Et que de l’accordéon filtré drone termine l’ensemble, c’est la moindre des choses, une raison de plus d’apprécier le ralentissement de toute trace de c’te boule puante, vie, société, train-train. Verdun, c’est plus qu’à suivre, c’est à encourager.

Jérémy Urbain (8/10)

http://verduntheband.tumblr.com/

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