Unsane – Wreck

Wreck
Unsane
2012
Alternative Tentacles

Unsane – Wreck

Ayé ! Tu es content ? Tu l’as fait ? Comme un gros goret, tel que tu es. Ouais, c’est ça… Regardes un peu le chantier que t’as foutu, demi-bouse ! Il va t’en falloir du temps et de la patience pour nettoyer ça. Comme si tu en avais encore la force après t’être acharné de la sorte. Bah, après tout, il l’avait cherché cet enfoiré. Tu te l’étais dit pendant ta convalescence, hein ? Pendant qu’on te réapprenait à chier ailleurs que sur toi, à boire sans t’étouffer, et, qu’enfin, tu te rendais compte que ta tronche ne serait plus jamais la même. Oh, peut-être que ce con méritait ce que tu lui as fait subir, question de point de vue. Ta vengeance de pignouf, tu l’avais millimétrée au poil. T’avais rien laissé au hasard. De la bâche au crochet de boucher en passant par les gants Mobalpa. Tu te sentais plus fort que Hannibal Lecter et la famille Firefly réunis. Tu t’étais dit qu’il fallait que ce soit cinématographique. Un pur « Devil’s Reject » en somme. Leatherface, c’est pour les minettes.

Non, toi, il fallait que ça cogne, que ça en jette. Pourtant, t’as commencé en douceur. T’es revenu à ce club. Ce con, il était là, comme si de rien n’était, pelotant une meuf qui n’en demandait pas tant. Avec ta barre, tu lui as gentiment explosé le crâne. T’es pas allé fort, avoue. Juste ce qu’il faut pour qu’il s’écroule et que tu le foutes dans le coffre de ta caisse pourrie pendant que cette fille hurlait. T’étais excité, n’est-ce pas ? T’as du t’arrêter pour reprendre ton souffle, tes mains tremblaient. Ah… T’aimais pas ça. Et l’autre, il gueulait, qu’il allait défoncer ta mère. Laisses moi rire ! T’as stoppé, ouvert le coffre, ta barre a encore parlé. Son nez ressemblait à un pruneau confit. T’as lié ses mains avec du barbelé, et scotché sa bouche. Enfin tranquille. Puis t’es arrivé dans cette grange après des heures de route. Tu l’as installé, d’abord sur un tabouret, mais… C’est pas ma faute putain ! Il tenait pas ! C’est pour ça que t’as utilisé le crochet ? Pour le suspendre comme un quartier de bidoche ? Remarques, c’était pas encore un steak à ce moment là. Tu lui as montré ta photo d’avant. Tu lui as intimé de te regarder dans ton unique œil, lui pressant les joues à lui faire sortir sa langue, tandis qu’il crachait du sang.

Et après ? N’importe quoi. Tu t’es laissé emporté, c’était brouillon, mal fait. Tu voulais faire esthétique, c’était juste pathétique. J’avais honte. L’autre, il couinait comme une truie, chialant comme un nouveau-né, implorant ta miséricorde. Rien à foutre, connard ! Tout y passa, le burin, les pinces, le chalumeau, le marteau et je ne sais quoi encore. Mieux que le sexe.Un vrai porc ! Un boucher blindé de whisky n’aurait fait mieux. Et là maintenant, regardes toi ! Non mais, vises moi ça ! Assis sur cette chaise, hagard, couvert de sang. T’as allumé la malbac, celle de la victoire. T’as mis un peu de musique pour que ça fasse cool. Là, c’est une ballade, assez chiée. Tu rigoles de la situation. Tu te fous de ce qui va suivre. C’est tellement bon, ce calme après la rage. Il aurait presque pu être un pote, ce morceau de barbaque.

Tu montes le son. On dirait CE groupe, ce putain de groupe qui jouait ce soir là… Ce soir là… Hé ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi tu ris comme ça ? Ha Ha Ha Ha ! Mais oh… Ha Ha Ha Ha Ha ! Mais arrêtes !! Stop ! Arrêtes je te dis !! Arrêtes !! Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha Ha….. Haaaaaaa…Haaaaaaa…Haaaaaaa…

Jérémy Urbain (7,5/10)

http://www.unsanenyc.com/

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