Ujjaya & Space Megalithe : un trip live mystique et cosmique !

SM Ujjaya

Ujjaya & Space Megalithe en concert dans la Crypte du Martyrium, Paris, le samedi 21 février 2015

Ujjaya et Space Megalithe, deux noms qui ne parlent probablement pas à bon nombre de mes concitoyens. Et pourtant, Hery Randriambololona, alias Ujjaya, et Space Megalithe sont excellents dans leur domaine respectif, à savoir l’ethno-ambient et la musique électronique progressive. Découverts grâce à Clair & Obscur en ce qui me concerne, ce sont des univers en construction et emplis d’onirisme que nous proposent ces artistes. Tout excité que je fus d’assister pour la première fois de ma vie à un concert de musique ambiante/planante, je pousse avec enthousiasme la porte entrouverte de la crypte du Martyrium dans le quartier pittoresque de Montmartre. Hery m’accueille avec une bonhomie chaleureuse, et me conduit au cœur du lieu. Je fais connaissance de Sylvie Hamon et de Stéphane Fougère (des webzines Traverses et Ethnotempos), puis je croise un certain Yves Potin, lui aussi artiste électronique/ambient, avec qui j’entame un brin de causette. J’apprends qu’il a été très bien accueilli, sous le sobriquet jazzcomputer.org, par la critique du site de référence Progarchives, avec lequel je collabore depuis sa création en 2004. Je sympathise ensuite avec un garçon barbu qui répond du nom de « fils des étoiles » sur soundcloud, et qui compose de la musique « Chillout ». Nous rejoint ensuite un de ses amis, Iurii Gagarine, DJ à ses heures perdues et qui verse dans le psybient. Bref, tout un microcosme de musiciens gravitant autour de la musique électronique est présent ce soir !

Ujjaya live 2

Il est 19h30, et Hery va se changer pour que son apparence colle à son univers. Nous sommes une vingtaine dans le lieu de culte, et dans une ambiance de recueillement, c’est une pièce ethno-ambiante de 45 mn qui nous attend. Sur des boucles synthétiques émanant d’ordinateurs portables posés à même le sol, le shaman des sons planants joue l’un après l’autre de tous les instruments l’entourant, trop nombreux pour tous les nommer. C’est ainsi qu’on comprend mieux comment il arrive à mimer le souffle du vent, le chant des oiseaux et les chutes d’eau. L’objectif est en effet de donner un aspect « vivant » à une musique qui, par son côté cosmique, nous fait réfléchir sur la place de l’homme dans l’univers, en même temps qu’elle nous transporte dans des endroits insolites.

Ujjaya live 1

Le point d’orgue arrive avec ces notes de clavier soyeuses qui embaument l’atmosphère d’un délicat parfum nostalgique. La guitare électrique est d’ailleurs dans le même registre, convoquant un onirisme des plus envoûtants. Durant son spectacle, on est en premier lieu impressionné de voir le sympathique musicien manipuler autant d’instruments hors du commun les uns à la suite des autres, sans s’emmêler les pinceaux dans l’ordre dans lequel ils interviennent. Ensuite, il ne s’agit pas d’un simple happening sans queue ni tête, mais bien d’une histoire où des éléments cosmiques et terrestres nouent un dialogue entre eux. A l’image des espaces dans lesquels ces éléments évoluent, la trame s’étire en longueur assurant une certaine cohésion entre l’espace et le temps. On a un pincement au cœur quand Hery a fini son show, tellement on a été conquis.

Le magicien des sons ambiants nous confie que pour cette soirée, il a condensé une pièce de 6 heures en 45 minutes, ce qui rend sa prestation d’autant plus admirable. Un moment magique donc, avant que le duo Space Megalithe ne nous enchante à son tour. Le temps que les deux acolytes finissent leurs réglages, Hery en profite pour annoncer le show de Iurii Gagarin la semaine suivante « Live Love Create ».

Space Megalithe live 1

Puis c’est vers des mondes galactiques et planants que nous emmènent Christophe Barbier et Jean-Claude Gil. A nouveau, c’est de terres ambiantes que sortent des grandes constructions séquencées qui nous hypnotisent. Les chants de baleine ont pris le relais de ceux des oiseaux paradisiaques d’Ujjaya. On s’envole pour 1h de poésie électronique sans voir le temps passer.

Space Megalithe live 2

A l’issue de cet hommage au héros de la Berlin School, Edgar Froese (l’influence du meilleur Steve Roach est également palpable), c’est une improvisation fort bien ficelée et qu’on jurerait composée, qui emplit pendant un quart d’heure encore l’atmosphère monastique. Le public a été subjugué par les effluves spatiales pleines de majesté et de raffinement des Space Megalithe, un duo qui excelle tout particulièrement dans l’exercice du live, de loin le meilleur contexte pour découvrir leur musique et leur univers !

Le concert fini, me voilà à parler musique avec Hery, qui a des goûts tout aussi éclectiques que les miens, mais que j’ai du mal à convertir à ABBA. Je repars avec un CD des Space Megalithe, 2 CDs d’Ujjaya, dont un qu’Hery m’a gracieusement offert, en sus d’un DVD d’une des ses performances, pour me remercier de ma chronique de son magnifique « De Retour« .

Lucas Biela

Photos : Boris Lelong

https://www.facebook.com/Ujjaya.ethno.ambient/

http://mowgli9.wix.com/spacemegalithe

 

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