The D Project – Making Sense

Making Sense
The D Project
2014
Ozeta Productions

The D Project – Making Sense

Projet solo de Stéphane Desbiens, guitariste du groupe Sense, The D Project se fend aujourd’hui de son quatrième album studio après « Shimmering Lights » en 2006, « The Sagamartha Dilemna » en 2008 et « Big Face » en 2011. Autant l’annoncer d’entrée de jeu : « Making Sense » est une fort belle réussite. Bénéficiant de la présence d’invités de luxe, comme Dominique Leonetti (Lazuli) et Sean Filkings (ex Big Big Train), le trio canadien couvre un large éventail de styles à travers huit compositions magistralement produites. Dès le morceau d’ouverture « Rearview Mirror », le ton est donné : la grande inspiration est au rendez-vous et le combo signe un vibrant hommage au meilleur King Crimson. Après une introduction inquiétante interprétée au piano classique, une guitare frippienne à souhait fornique à tout va avec un saxophone inspiré qui se faufile au travers de tout un changement de tonalités, sur fond de rythmique martelée. Les parties vocales sont, quant à elle, littéralement habitées. Sacrée mise en bouche en vérité !

Par la suite, Stéphane Desbiens (chant, six-cordes et claviers), Mathieu Gosselin (basse et backing vocals) et Jean Gosselin (batterie) calment quelque peu le jeu avec l’éminemment floydien « Making Sense » qui aurait largement mérité sa place sur « The Division Bell ». Place ensuite à l’excellent « What Is Real », qui mélange avec brio electro et metal, avant que « Nothing Here Is Innocent », aux synthétiseurs tour à tour emphatiques puis jazzy et aux dissonances savamment contrôlées, vienne nous rappeler les grandes heures de feu Kalaban. « Missing Star », qui lui succède, est une pièce bucolique aérant fort à propos une œuvre jusqu’alors furieusement électrique. Chanté par Sean Filkings et, sur le final, par Dominique Leonetti, ce titre fait preuve d’une fraîcheur des plus réjouissantes, avec une mention spéciale décernée aux superbes parties de violon interprétées par Marie Pier Gagné.

« Spanish Castle » ne manquera pas, pour sa part, de séduire l’auditeur avec ses atmosphères romantiques et ses parties de guitare très jazz évoquant le Fugu de « Harmonia Maudit« . Petite baisse de régime avec « Dagger », à la mélodie lisse et appliquée à forte coloration commerciale (refrains faussement musclés, parties instrumentales bridées, etc…). Cette cuvée 2014 s’achève cependant en beauté avec les dix minutes du magistral « Out Of Range, Out Of Line » qui font souffler une agréable brise printanière et mettent en exergue la notion de liberté musicale. A l’arrivée des courses, « Sense » tire brillamment son épingle du jeu et constitue une indéniable réussite. Well played, guys !

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.thedproject.com/

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CD disponible chez George’s Shop :
http://www.shop33.net/

 

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