Lunear – Many Miles Away
Auto-production
2018
Christophe Gigon
Lunear – Many Miles Away
Après une introduction instrumentale digne de Pink Floyd (le logo du groupe semble d’ailleurs calqué sur la pochette de Dark Side Of The Moon), le voyage en territoire mélodique peut commencer, pour le plus grand plaisir de nos oreilles, encore toutes étonnées d’entendre qu’en France aussi, pop peut rimer avec exigence et qualité. Même si le chant (fort bien assuré par Paul J. No et Sébastien Bournier) se présente dans la langue de Shakespeare, ce trio est bien né en France. Certes, aucun de ces trois musiciens n’en est à son coup d’essai. On a même déjà parlé du projet du batteur Seb –Sousbock–, sur notre site. Alors, à quoi ressemble cette pop mélodique « à la française » ? Et bien, beaucoup aux disques de Porcupine Tree (leur période pop classieuse, avant qu’il ne donne dans le metal pour ados) dans ces moments les plus calmes (« In Between » ou « A Last Time For Everything »), à Marillion (période Hogarth) ou même aux travaux les plus fins du mélodiste Laurent Voulzy. Naturellement, l’influence du mentor Steven Wilson se remarque jusque dans les moindres détails de production (« Heaven ? » et ses faux airs de « Permanating »). Mais il existe des influences plus honteuses n’est-ce pas ?
Les dix compositions qui constituent ce premier album autoproduit sont de toute beauté et ne sombrent (presque) jamais dans les lourdeurs d’un rock progressif téléphoné. Les soli de guitare savent se faire discrets pour mieux servir le climat de la chanson. Car il s’agit bel et bien de chansons (On est en France tout de même !). Il s’agit de petites (ou plus longues) perles pop bien ciselées comme autant de camées polis et affinés avec goût (« Don’t Be Scared », que l’on croirait interprétée par le touchant Mikael Akerfeldt d’Opeth). La production, si elle n’est jamais clinquante (Ce n’est pas 90125 de Yes non plus !), apparaît comme parfaitement maîtrisée et équilibrée. Même si le groupe est « débutant », l’écart ne semble pas si grand avec les ténors du genre que restent The Pineapple Thief, Gazpacho, Anathema ou…Steven Wilson.
Attendons le second album pour réussir à rédiger un article sans jamais écrire le nom de…Steven Wilson. Laissons donc le temps au trio de digérer ses influences, tant musicales qu’esthétiques. Alors nous pourrons écrire tout un article sur Lunear en ne parlant que d’eux. La marque des grands. Patience mais assurance.
Bonjour,
Excellent! j’aime beaucoup ce mix de pop et de rock progressif. J’ai d’ailleurs acheté le CD.
ça se rapproche d’un groupe US, « ART IN AMERICA », qui a récemment sorti un cd nommé « cloudborn » et qui exceptionnel et je pèse mes mots. Je sais que vos lecteurs ne sont pas avares de recommandations et que vous ne pouvez pas tout entendre, mais à l’occasion, ça mérite un détour.
Bonnes fêtes à toute l’équipe et tous mes encouragements pour continuer vos chroniques que j’apprécie beaucoup.
Amicalement
Bonjour,
Merci beaucoup, au nom du groupe, pour avoir acheté le disque. Ça nous touche sincèrement.
Bonnes fêtes de fin d’année.
Sébastien de Lunear