Live Report Monkey3 au Sludge Festival à Savigny le Temple le 27 Avril 2024
2024
Alain Massard
Live Report Monkey3 au Sludge Festival à Savigny le Temple le 27 Avril 2024
La ville de Savigny le Temple a organisé son festival de Sludge, le second du nom, avec pas moins de cinq artistes répartis sur deux scènes pour éviter les temps d’attente entre montage, équilibrage et balance. Pour info, parmi ceux qui vont passer avant Monkey3, on notera les Maudits, un band de rock post metal bien pêchu ainsi que le stoner de Witchorious déjà chroniqué sur notre site. Au chapitre des impondérables, notons un problème technique de remontée d’odeurs qui va semer un peu la zizanie durant le show, bien que n’entamant en rien la folie furieuse des musiciens. Le rock c’est ça aussi : se sublimer et passer outre.
Mais concentrons-nous sur le set des Monkey3 qui, en cette occasion, livraient leur première prestation de leur nouvelle tournée européenne où ils défendent leur nouvel album Welcome To The Machine. Monkey3, c’est ce groupe suisse qui délivre du stoner rock instrumental surpuissant. Il a su se démarquer de ces genres musicaux pour proposer une musique très personnelle créant une ambiance singulière. C’est surtout une formation inclassable qui a la réputation d’emmener très loin ses auditeurs lors de chaque concert. Donc « j’étais là » comme dans la célèbre publicité sur le sucre.
Trois titres du dernier album sont joués dans un set calibré pour ce festival donc plus réduit que sur la tournée. « Ignition », avec son intro typée floydienne, jette l’entame sur l’air retravaillé de « Rencontres Du 3e Type », avant un break qui rappelle les notes du fameux « Animals ». Retour en 2013 pour « Icarus » issu de The 5th Sun, avec déjà onze ans au compteur pour ce morceau qui est idéal pour faire monter la sauce stoner et oublier un tant soit peu les fameuses résurgences du RER proche renvoyées en pleine salle. Un air de fin du monde qui va finalement bien avec le son apocalyptique diffusé ce soir. « Kali Yuga » et « Collapse » s’enchaînent, l’un versant dans un style métronomique, hypnotique avec la guitare de Boris, l’autre faisant un clin d’œil aux maîtres psychédéliques que sont Pink Floyd. L’intro est planante et tout en douceur permettant d’admirer le toucher de Walter, en maîtrise de la puissance avec un rendu percussif jouissif magnifié par une stéréo d’un autre temps. C’est l’un des moments forts de ce set avec sa montée crescendique orgasmique, suivie d’un break de basse de Jalil qui assure déjà comme un chef. Et que dire de Db qui s’évertue à sortir, d’un côté, des volutes de fumée de sa vapote, de l’autre, des notes étincelantes provenant de ses claviers. À noter que les trois titres joués sont ceux-là même qui ne sont pas disponibles sur la plate-forme Bandcamp, une occasion de se rattraper pour le rare fan écervelé n’ayant pas encore tout écouté. « Through The Desert » de l’album Beyond The Black Sky de 2011 vient conclure efficacement le set. Au départ, le vent m’a fait penser à « Once Upon A Time In The West », mais les airs orientaux qui se devinent rectifient mon tir. Ce titre surfe sur un air très connu de Led Zeppelin en proposant aussi un break planant contemplatif. Bon, un festival implique des règles de gestion du temps aussi, nous n’aurons pas droit à la cover du légendaire « Once Upon A Time In The West », mais plutôt à un pincement de cœur à l’allumage de la salle, car pas de rappel.
Pour la peine, je vais au stand pour alpaguer l’un des musiciens. Je tombe sur Boris prêt à discuter quelques instants et à poser avec la désormais célèbre casquette d’un groupe Facebook pour la postérité (c’est mon truc !). Il faut rire et la musique sert à cela, un moment intense qui laisse le fan abasourdi. Le rappel, ça sera finalement le retour avec l’un de mes fils pour discuter à bâtons rompus des souvenirs de cette soirée mémorable.
https://www.monkey3official.com/
https://monkey-3.bandcamp.com/album/welcome-to-the-machine