Leprous – Melodies of Atonement

Melodies of Atonement
Leprous
Inside Out Music
2024
Palabras De Oro

Leprous – Melodies of Atonement

Leprous Melodies Of Atonement

Champagne ! Leprous nous a une nouvelle fois gâtés en cette défunte année 2024 avec Melodies of Atonement. Il faut dire que chaque sortie des Norvégiens comporte son lot d’évolutions, digérées toujours avec beaucoup de bonheur. Cette fois-ci, les violons et cordes diverses ainsi que les millennial whoops qui proliféraient depuis plusieurs albums ont été singulièrement dégraissés. Le groupe semble par moments tenter un retour vers le metal, mais assez partiellement.
Sa musique se montre plus rooty et se recentre sur des rythmiques tour à tour pesantes ou très groovy. Si chaque opus de Leprous est un peu une fête pour moi qui raffole des groupes à potentiel évolutif élevé, je suis un peu plus circonspect pour ce Melodies of Atonement. Oserais-je l’avouer ? J’ai, par moments, ressenti un peu d’ennui à l’écoute de cette galette.

Leprous Melodies Of Atonement band1
À vrai dire, je la scinderai en trois parties. Les quatre premiers titres montrent le côté lourd et massif des rythmiques du groupe avec ce traditionnel alliage ambivalent entre le plomb et la frénésie des deux guitares rythmiques. Un air de « déjà entendu » plane sur « Atonement » dont les couplets renvoient à l’étrange et interminable « The Sky Is Red » de Pitfalls. Les riffs sombres et bendés associés à une petite mélodie de claviers créent une ambiance de bande son d’un film d’épouvante pour « My Specter » alors que « I Hear A Siren » nous plonge dans les tréfonds de la noirceur des mélodies du combo. On note toujours la capacité de la formation à créer ces montées en puissance génératrices d’un stress musical éprouvant et dramatique. À partir de « Like A Sunken Ship », une large place est donnée à la basse de Simen Daniel Børven pour initier des cadences groovy, même si la lourdeur revient régulièrement appesantir le propos, avec quelques growls en prime. « Limbo » accentue cette ambiance chaloupée en couplant la section rythmique avec trois notes de synthétiseur envoûtantes, Einar Solberg prenant des accents vocaux pop. On se prendrait à remuer du popotin sans s’en rendre compte, ce qui est inédit depuis le début de l’album. « Faceless » joue dans le même registre avec un chant et des chœurs toutefois plus incantatoires, confinant au gospel sur le final. Cette partie de Melodies of Atonement est clairement la plus intéressante et étonnante, car il n’est vraiment pas évident de plaquer sur ces mouvements de balancier diablement entraînants des accords de metal sombre. Les trois derniers titres ralentissent la cadence. Leur enchaînement en fin d’album a contribué à créer en moi ce sentiment d’ennui précité. Si « Starlight » est une pesante ballade calibrée Leprous, avec des parties très cool de slide guitare, elle traîne un peu en longueur. « Self-Satisfied Lullaby », avec ses chœurs religieux baignés de groove, démarre sympathiquement, mais sombre assez vite dans une langueur apathique qu’une renaissance pop impulsée par la guitare de Tor Oddmund Suhrke ne suffit pas à racheter totalement. Enfin, le processionnel « Unfree My Soul » et son refrain plaintif et tripant aurait mérité un peu plus de concision au lieu de comporter un pont interminable.

Leprous Melodies Of Atonement band2
Suis-je devenu trop exigeant avec cette excellente formation norvégienne qu’est Leprous ? C’est possible, car Melodies of Atonement a le grand mérite de continuer à élargir brillamment la palette artistique du groupe. La large part laissée au groove au cœur de la galette est une vraie réussite. Pourtant, je n’ai pas pu me départir de ces effluves de lassitude qui m’ont envahi sur le dernier tiers de leur rejeton, même après plusieurs écoutes attentives. Faites-vous votre propre opinion. Loin de vouloir exprimer un sentiment de déception, je vous encourage à y poser une esgourde attentive, car Melodies of Atonement continue à écrire les pages de gloire de ce groupe hors norme qu’est Leprous.

https://leprous.net/
https://www.facebook.com/leprousband

 

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