D’Angelo And The Vanguard – Black Messiah

Black Messiah
D’Angelo And The Vanguard
2014
RCA Records

D’Angelo And The Vanguard - Black Messiah

Michael Eugene Archer, alias D’Angelo, est un artiste qui prend son temps. Bien qu’évoluant depuis 20 ans dans le circuit de la musique, sa discographie n’est en effet guère prolifique. Cependant, « Black Messiah » n’étant que le troisième album de notre américain, il n’empêche qu’entre-temps ses deux prédécesseurs ont été certifiés disques de platine. Et c’est là qu’on comprend mieux cette logique qui nous semble « lymphatique » de prime abord. Ainsi, tel un fromager qui affine sa production, D’Angelo met du cœur à l’ouvrage tout en veillant à ce que le résultat soit optimal. La démarche est payante, puisque non seulement la qualité est au rendez-vous, mais également le succès. Et qu’est-ce qui attire donc le public vers la musique de cet artiste ? Eh bien, c’est cette capacité à créer sa propre recette avec des ingrédients pourtant disponibles en grande quantité dans le commerce.

Ainsi, sur des tempos tour à tour hip-hop et funk, l’ami américain nous intrigue avec ses prestations vocales toutes plus farfelues les unes que les autres. Son chant est nasillard et éberlué, avec moult voix de tête dans des chœurs qui nous étourdissent, comme à la grande époque du doo wop et de la soul. Il se rapproche en ceci du petit Prince, devenu grand à force d’originalité. Par ailleurs, accordant beaucoup d’importance aux variations dans les intonations, il prend un malin plaisir à exploiter les multiples possibilités de sa voix, en restant néanmoins dans un registre « Black Music », comme en témoigne le fantaisiste « Sugah Daddy ». Il s’agissait ici probablement de rendre hommage à Bobby McFerrin.

D'Angelo Band

En outre, qu’elle soit le fait d’une boîte à rythmes ou d’une batterie, et agrémentée d’une basse bien ronronnante, la section rythmique est élégante et entraînante, sans être invasive ni assommante. Entre celle-ci et le chant, un piano, une cithare, une guitare rythmique, des cordes ou encore des cuivres viennent créer du « liant », l’ensemble étant fixé aussi efficacement et durablement qu’avec de la colle glue. Grâce à ses multiples références issues aussi bien de la Black Music que du rock (mâtiné de funk tel Funkadelic ou encore Sly and The Family Stone), ses acrobaties vocales et la diversité des rythmiques, D’Angelo sait nous captiver et nous inciter à revenir aussi souvent que possible dans son univers.

Avec ce troisième essai, le petit prodige de la neo-soul continue à donner ses lettres de noblesse à un mouvement musical qui se veut apporter un nouveau souffle à la soul par le biais d’une approche musicale et vocale plus moderne.

Lucas Biela (10/10)

https://www.facebook.com/dangelo

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