Rosalyn – Single Mother
No Sun Records
2018
Christophe Gigon
Rosalyn – Single Mother
Premier essai (il s’agit d’un E.P.) en solo pour le Suisse Frédéric Aellen, connu pour son travail de chanteur et guitariste du projet The View Electrical. Les fans de rock acoustique mélodique seront servis et surpris que la voix de l’artiste ressemble beaucoup à celle de Yogi Lang de RPWL, groupe allemand très estimé des amateurs de pop classieuse planante. L’ambiance générale des quatre titres magnifiques de ce disque balance entre pop attendue (Coldplay, Saybia), compositions acoustiques rythmiquement travaillées (Elbow, Damien Rice) et ritournelles de six-cordes de toute beauté (Ray Wilson). De faux airs du meilleur Pink Floyd achèvent de donner un goût très agréable à la musique de Rosalyn.
Il est en effet difficile, pour une première galette, d’être perçue per se, sans aucune référence aux influenceurs habituels. Mais Rosalyn possède de solides atouts, outre la voix de Frédéric Aellen, dont on a déjà parlé. La prise de son et le travail sur les textures semblent très réfléchis et le produit fini se positionne à des milliers de kilomètres de la démo vite expédiée d’une jeune formation énervée et excitée. On sent, même sur cette production inaugurale, une maturité qui s’affiche dans chaque choix de production. Le son, du reste, est à l’image du choix de pochette : d’une simplicité luxueuse. Ce printemps, Rosalyn a proposé son premier album All your Silences. On se réjouit de l’écouter afin de revenir vous en parler, ici-même. Si le plat principal s’avère aussi consistant que le hors-d’œuvre, peut-être pourra-t-on affirmer que le futur de la pop mélodique, jusqu’alors prévue pour les sujets de sa Gracieuse Majesté, pourrait bien appartenir à des Suisses.
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