Lunatic Soul – Walking On A Flashlight Beam

Walking On A Flashlight Beam
Lunatic Soul
2014
KScope

Lunatic Soul Walking

Le musicien polonais Mariusz Duda, plus connu en tant que chanteur et bassiste du groupe de metal progressif Riverside, revient aujourd’hui avec son projet solo Lunatic Soul, ceci trois longues années après la sortie d' »Impressions », un opus entièrement instrumental constitué de chutes de studio des deux premiers albums de son projet parallèle. Poursuivant avec un visuel monochrome (après le noir et le blanc, c’est ici au tour du bleu de se tailler la part belle), on retrouve à nouveau à ses côtés Wawrzyniec Dramowicz (qui sévit par ailleurs au sein du groupe de thrash metal Destruction depuis 2010) derrière les fûts. Les parties de claviers sont désormais assurées par Mariusz en personne, Maciej Szelenbaum n’ayant pas été reconduit. Une enthousiasmante musique du monde est ainsi à nouveau drapée dans des atours dark ambient, le tout étant agrémenté de-ci de-là de quelques passages rock. Sur le plan vocal, à côté de son organe chaud et à coupler le souffle, Mariusz semble expérimenter davantage qu’avec Riverside (les accents fragiles d’une voix agonisante sur « Shutting Out The Sun », le chant d’accompagnement vocoderisé sur « Cold », les vocalises haut-perchées en même temps que la voix de velour sur « Gutter »).

Lunatic Soul Studio

Tout au long du disque, des atmosphères tourmentées alternent avec des moments plus sereins. Mariusz nous explique en effet que ce CD est un concept où l’ambiance sombre symbolise un personnage dans sa solitude quotidienne tandis que les séquences plus légères dépeignent son univers imaginaire. Les sons stridents qui reviennent de temps à autres, soutenus par un glockenspiel, peuvent être rapprochés de la pochette où des étoiles brillent dans le ciel. Depuis le contrasté « Sky Drawn In Crayon » jusqu’au hanté « The Fear Within » en passant par le puissant « Cold » avec son motorik beat et le rythmé « Gutter », Mariusz Duda ne cache pas son amour pour les sons ambiants et les musiques du monde.

Le sublime titre éponyme vient cependant nous rappeler qu’il vient bel et bien du monde du rock progressif, et croyez-nous, des larmes vont couler le long de vos joues à l’écoute des nappes de guitare clôturant « Walking On A Flashlight Beam ». « Treehouse », avec son côté pop très prononcé, peut apparaître hors propos dans cet agencement d’ambiances pensives, mais c’est là que nous devons nous rappeler que le concept porte sur un personnage rêveur et donc que verser un peu de miel sur des sables mélancoliques n’est en rien déplacé.

Coulant de source telle une rivière rencontrant cependant quelques obstacles sur son passage, la musique de Lunatic Soul est un long voyage à travers les tourments d’une âme isolée et les merveilles de son monde imaginaire. Cette oeuvre est certainement le fruit d’un artiste sensible, qui a mis toute son cœur dans son projet ambitieux.

Lucas Biela & Bertrand Pourcheron (9/10)

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