Live report Velvet Grip + Greyfox Conspiracy + Hunted By Elephants au Dublin Castle de Londres le 10 février 2024

Titre: Live report au Dublin Castle de Londres le 10 février 2024
Auteur: Velvet Grip + Greyfox Conspiracy + Hunted By Elephants
Date de sortie: 2024
Chronique de: Lucas Biela

Live report Velvet Grip + Greyfox Conspiracy + Hunted By Elephants au Dublin Castle de Londres le 10 février 2024

Souhaitant faire profiter à mon frère d’un concert avant son départ pour le pays d’Ingmar Bergman, je recherche ceux qui pourraient nous intéresser. Je tombe sur un groupe dont le nom m’intrigue : Hunted By Elephants. Je l’écoute pour me familiariser avec leur univers et je suis conquis : du bon vieux heavy rock à la Uriah Heep, Whitesnake ou Thin Lizzy. D’autres groupes sont annoncés en première partie. D’abord, on note la présence de Greyfox Conspiracy, qui ressemble à un mélange d’AC/DC et d’Accept. Ensuite, participe également Velvet Grip, proche du Tool des débuts avec un côté shredding par l’apport des tonalités virtuoses de la guitare.

Le concert doit se dérouler au Dublin Castle, nom curieux pour un pub, mais dont l’origine remonte à sa fréquentation par des travailleurs irlandais dans les premiers temps de son existence. Cependant, ce sont d’autres événements qui ont forgé sa réputation. En effet, à la fin des années 70, c’est sur les planches de la scène du pub qu’un groupe alors inconnu du nom de Madness fait ses débuts (autant de musiciens sur une scène aussi petite peut néanmoins interroger…). Une décennie plus tard, la scène accueille quelques futurs fers de lance de la britpop, Blur en tête. Et enfin, la décennie suivante voit Amy Winehouse s’y arrêter à plusieurs reprises.

A l’heure où le concert doit démarrer, nous franchissons les portes de la salle située à l’arrière du pub. Cependant, nous voyons les Greyfox Conspiracy faire les balances (non, il ne font pas les mouchards, mais les réglages de matériel). Le son nous surprend par son volume. Je fais même remarquer à mon frère que si les groupes jouent aussi fort, on pourrait quitter la salle… Il n’en fut rien, autrement, vous ne seriez pas en train de me lire. Nous avons encore une demi-heure devant nous, l’occasion de prendre le temps de déguster nos consommations, avant que le temps ne prenne l’occasion de nous faire vibrer sur des sons heavy. Quand vient le moment de savourer ces sons, ce sont les rythmes alambiqués du batteur des Velvet Grip qui attirent mon attention. Cependant, mon frère porte davantage son attention sur le guitariste (« on dirait James Murphy »). En effet, aussi bien par le look que par le jeu de guitare, il est difficile de s’ôter de la tête l’image de ce guitar hero qui s’est fait connaître en prêtant ses services à la crème du death metal (Obituary, Death, Cancer…). Autre point d’attention : les différentes influences musicales qui transparaissent à travers l’apparence des protagonistes de la formation. On a vu le look de thrasher/shredder du guitariste. Mais le chanteur et le batteur semblent plutôt sortis d’une session d’enregistrement d’album grunge des années 90, là où le bassiste nous plongerait plutôt dans l’univers country/southern rock d’un groupe de l’Alabama. Mais l’habit ne faisant pas le moine, on est loin d’avoir un syncrétisme de ces différents courants. Comme mentionné plus haut, on serait plutôt dans une sorte de grunge / metal alternatif à la Tool avec des accès virtuoses à la guitare, bref des compositions qui ne stagnent pas. Le chanteur prévient cependant que sa voix est un peu étrange (« wacky » est le mot qu’il emploie). Effectivement, pour qui connaît les autres performances du groupe (via YouTube ou en live), la voix n’était pas au niveau. Mais cela ne nous a pas empêché d’apprécier le set d’un groupe prometteur qui prévoit de sortir un album en courant d’année, selon M. « Wacky Voice » lui-même.

Revoilà les Greyfox Conspiracy pour assurer le relai. Avec leur dégaine de mercenaires tout droit sortis de westerns spaghetti et arborant une plume dans leur chapeau, on pourrait s’attendre à du southern rock mâtiné d’americana. En fait, on est submergé par du blues-rock à la AC/DC (c’est particulièrement vrai dans les riffs bien gras) avec ce grain si détonant dans la voix de Greyfox Growl (on pourra penser à Udo Dirkschneider, ancien d’Accept). Avec leurs hymnes à dodeliner de la tête et taper du pied, Greyfox Conspiracy sont une des grosses surprises de la soirée. En effet, les singles YouTube ne m’avaient pas autant convaincu que la performance scénique dont il est question ici. M. Growl me signale que le groupe tourne effectivement souvent dans des festivals, y compris en France. Cela expliquerait leur aisance sur scène et la qualité de leur prestation. Avant de quitter les lieux, le chanteur charismatique me remet un CD 2-titres du groupe. Ainsi sa musique pourra être diffusée sur la webradio que je gère.

La tête d’affiche, Hunted By Elephants, clôt la soirée. On retrouve là l’hétérogénéité des Velvet Grip dans le look des membres. Loin des atours gothiques du guitariste (retirez les lunettes noires aux membres des Sisters Of Mercy et vous y êtes), le côté redneck du clavier nous donnerait presque l’illusion d’un concert de stoner. Ensuite, on retrouve chez le chanteur cette décontraction que Robert Plant présentait sur scène avec Led Zeppelin. C’est encore plus de décontraction que l’on note chez le bassiste avec ce côté emocore ou post-hardcore dans le minimalisme vestimentaire. Enfin, le batteur, avec sa chemise Hawaï remporte la palme de la décontraction. Avant de se mettre derrière les fûts, on le voyait présenter non sans humour les premières parties, avant de rejoindre le public pour profiter avec lui des prestations respectives. Avec ses camarades de jeu et sur des compositions originales, même si fortement imprégnées de leurs influences, il nous replonge dans l’époque bénie du hard rock. Le groupe nous offre en effet une prestation de qualité avec un chanteur à la voix puissante, des riffs rageurs, un rythme entraînant, des solos de guitare aguichants, et des sonorités de clavier vintage.

Malgré un son trop fort, qui pouvait entraîner une saturation des voix, les groupes proposés ont donné le meilleur d’eux-mêmes (à l’exception de M. « Wacky Voice » cependant). Il serait intéressant de voir comment chacun évolue, et si un passage par le Dublin Castle les promet au même avenir que les vedettes en devenir accueillies par le passé en cette salle.

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