Live Report Palatine + H-Burns + Animal Triste au Hangar d’Ivry, le 17 novembre 2023
17 novembre 2023
Sandra Benyachou
Live Report Palatine + H-Burns + Animal Triste au Hangar d’Ivry, le 17 novembre 2023
On se retrouve ce 17 novembre au Hangar d’Ivry Sur Seine pour une des soirées du Festi’val de Marne. Le Festi’val de Marne, c’est une trentaine de concerts sur une vingtaine de jours dans différentes salles du val de marne. Pour cette 37ième édition la programmation est alléchante ! Cette soirée démarre avec Palatine, groupe de folk rock français fondé en 2015. Il est composé de quatre membres, Vincent Ehrhart-Devay (guitare, autoharpe et chant), Jean-Baptiste Soulard (guitare et chœurs), Adrien Deygas (basse et contrebasse) et Toma Milteau (batterie). Après un premier EP, Bâton Rouge, en 2016, le groupe sort son premier album, Grand Paon De Nuit, en 2018. En 2021, le groupe sort un EP, Talismanie, puis un nouvel album en 2023, Phantômaton, chez Yokanta records. Le combo entame le concert sur des airs à la fois rock et reggae, ils chantent en anglais et en français. Les premiers morceaux, plutôt doux, ne m’emportent pas immédiatement, ni la voix du chanteur. En pleine découverte, je suis bien incapable de vous citer les morceaux joués. Je passe à côté des titres car le public est enjoué et ravi du live. Les dernières chansons sont beaucoup plus rock et donnent la pêche. Ils sont musicalement très bons. Certainement un groupe à écouter et à découvrir avec plus de précision et d’assiduité.
Le deuxième plateau accueille H-Burns, de son vrai nom Renaud Brustlein, auteur, compositeur et interprète de folk rock américain à la française. Il nous offre cette année un 9ième album, Sunset Park (titre inspiré du roman de Paul Auster), un magnifique voyage californien. L’album est d’ailleurs nommé au premier tour des victoires de la musique. C’est toujours un réel plaisir de voir H-Burns sur scène, et ses musiciens sont vraiment de qualité. Ils entament ce live par le superbe morceau « Blue Lights » du dernier album, qui nous plonge immédiatement dans l’univers d’influence américaine de l’artiste. Puis « New Moon » du même opus. Le groupe nous embarque dans l’univers à la fois doux et rythmé de Sunset Park tout en intégrant subtilement d’anciens morceaux comme « Silent Wars » et « Night moves » mais aussi « Tigress », le titre ultime de 2019 toujours implacable en live ! Il est indéniable que les cuivres, présents sur le dernier album, de Benjamin Lantz, manquent terriblement sur le titre « Morning Flights » par exemple, mais l’enthousiasme des musiciens nous fait plonger dans ce concert sans vouloir en repartir. Les voix d’H-Burns et Ysé se marient à la perfection nous offrant des moments de douceurs, et des envolées rythmiques. En milieu de set list , « Late Bloomers » séduit en live comme sur l’album et nous plonge dans l’adolescence, l’insouciance… Nous avons droit à une belle conclusion avec le titre « Movies » de toute beauté, avec une première partie assez douce et une fin plus électrique, une composition très riche et des paroles remplies d’émotion. Ce live est essentiellement composé de titres du dernier album, tout en intégrant de superbes morceaux plus anciens. Un très bon moment passé dans une belle atmosphère et une salle enthousiaste.
Place au dernier show de ce festival avec Animal Triste. Fort de leur deux albums, ils envoient du lourd pour leur dernier concert de l’année 2023. Ce combo de potes Rouennais, bien connu maintenant des lecteurs de Clair & Obscur, est bien en place sur scène et en très grande forme ce soir là. « Machine Love » nous plonge dans l’ambiance, suivi de « Out Of Luck », deux morceaux magnétiques et envoûtants bien mis en valeur par un jeu scénique des six animaux maîtrisé comme jamais. Les sons purs et intenses ainsi que la voix charismatique du chanteur Yannick Marais nous transpercent le cœur et les sens. Le rock d’Animal Triste nous fait nous sentir vivants, c’est un vrai défoulement, un vrai plaisir de vivre l’instant. La reprise du Boss « Dancing In The Dark » est toujours présente et aussi plaisante. Puis déferlent « Afterlife », « With Every Bird », le groupe au son puissant et intense nous plonge dans une certaine euphorie et nous invite à nous abandonner complètement. Le show ne permet aucun souffle, on ne veut d’ailleurs aucun répit tant c’est bon ! Animal Triste me replonge quasiment à l’adolescence (j’agis sûrement ainsi durant tout le concert) tant ils me rappellent les groupes fétiches que j’écoutais en boucle tel The Doors, Nick Cave ou Joy Division et son ambiance spectrale.
Le combo nous propose ensuite « Sky Is Something New », un titre à l’univers sombre, torturé, et magnifique qui nous absorbe immédiatement. Ensuite, « Vapoline » se montre hypnotique et somptueux avec Yannick en parfaite réincarnation de Jim Morrison : un de mes titres préférés sans aucun doute. « Tell Me How Bad I Am » impressionne toujours pour ses parties de guitare qui se superposent avec efficacité. « Mary Full Of Grace » apporte sans nul doute la grâce, la noirceur et une énergie maîtrisées, un sublime morceau. Survient enfin « Darkette », un somptueux titre, toujours attendu dans la setlist d’Animal Triste, un passage de l’obscurité à la lumière. Il aura, sans nul doute, manqué « Play God » pour combler totalement notre bonheur. Au lieu de ça, le groupe nous offre en rappel le très beau « Diamond Dreams » comme pour nous remettre de nos émotions en nous offrant de nouvelles sensations, plus douces.
Animal Triste, c’est du rock qui fait un bien fou, un univers travaillé, intense, un son ample, fort et surtout un Yannick Marais au sommet avec une intensité vocale remarquable. On se délecte d’avance du troisième album à venir en 2024.
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