Esse – Sans Ciel
Autoproduction
2017
Christophe Gigon
Esse – Sans Ciel
Sébastien Bournier s’est fait plaisir – tout en testant le logiciel « ProTools » – en enregistrant ces reprises, réarrangées pour l’occasion. Le Français, connu pour son travail sous le nom de Sousbock, est d’ailleurs sur le point de proposer le premier album de son nouveau projet, Lunear, dont la vidéo officielle « In Between » impressionne, sur Youtube, les amateurs de pop ciselée (Marillion, Steven Wilson, Elbow ou Radiohead). En plus de ces formations « sérieuses », il s’est permis une sorte de repos du guerrier musical en proposant des versions revisitées de titres classiques issus de la bonne pop music française ou anglaise.
Si l’on pardonnera le jeu de mot passable du nom de groupe factice et du titre du disque (« essentiel »), il reste bon de souligner que cette douzaine de pistes forme un bagage musical important pour la formation musicale du natif de Montpellier.
A l’instar de Fish avec Songs from the Mirror (1993), Sébastien Bournier paie sa dette envers les artistes qui lui ont donné l’envie de se lancer dans la musique. Les influences tiennent sur deux pieds : le rock anglais à tendance progressive (Marillion, Mike Oldfield, etc…) et la pop française de qualité (Goldman, Souchon et Cie). Ainsi, Sans Ciel offre un panorama franco-anglais des idoles du bonhomme.
« Commun Accord » de Jean-Louis Aubert ouvre le bal, dans une version très ralentie et épurée. Suivent :« Solsbury Hill » de Peter Gabriel (version piano), « I’ve Just Seen A Face » des Fab Four, « The Roof Is Leaking » de Phil Collins, « My Iron Lung » de Radiohead, « Why Worry ? » de Dire Straits, « Happy Returns » de Steven Wilson, « Compte Pas Sur Moi » de Jean-Jacques Goldman, « S’Asseoir Par Terre » d’Alain Souchon, « Real Tears For Sale » de Marillion. Et, pour conclure en beauté, une version étonnante d’ « Afterglow » de Genesis, précédée d’une introduction tirée de « Watcher Of The Skies ».
En « bonus track », on relèvera le fantastique « medley » « Tubular Bells » / « Solsbury Hill », malicieusement renommé, pour l’occasion, « Solsbury Bell and Tubular Hill », remixé par le petit génie et ami Julien, au talent fou, qui a produit des dizaines (vraiment !!) d’albums, pour la plupart instrumentaux. Il est un très grand admirateur de Mike Oldfield et publie régulièrement ses disques sous le nom Trust No One. On aura l’occasion d’en reparler. Certes, la production artisanale et l’accent plus français qu’anglais (sans que ce soit réellement choquant, avouons-le) risquent de rebuter les mélomanes audiophiles, fous des rééditions 5.1 des albums de Pink Floyd. Mais n’oublions pas que Sébastien Bournier a « construit » ce disque tout seul, avec son ordinateur. Par contre, cette collection sympathique s’avérera idéale pour battre vos voisins de camping dans un « blind test » entre amateurs éclairés.