Arman Méliès au Théâtre De La Ville, 25 Septembre 2020
Fred Natuzzi
Arman Méliès au Théâtre De La Ville, 25 Septembre 2020
En mars dernier, Arman Méliès devait nous offrir la présentation de sa trilogie d’albums, sans que nous ne connaissions ni Roden Crater ni Basquiat’s Black Kingdom. L’annulation due au Covid a donc rebattu les cartes et c’est donc ce vendredi 25 septembre que le concert a été reprogrammé au superbe Théâtre de la Ville. Alors qu’en mars le public n’avait pas d’attente particulière, ne connaissant pas les albums, il n’en est plus de même en septembre ! Ceux qui aiment les atmosphères synthétiques et aériennes attendaient beaucoup de Roden Crater, ceux qui adorent les guitares tranchantes voulaient du BBK à foison. C’est mal connaître Arman qui a préféré offrir un panel des trois albums, ainsi que quelques anciens morceaux triés sur le volet. Frustration pour les uns, enchantement pour les autres, c’est toujours cela lorsque l’on propose non pas un mais trois albums à quelques mois d’intervalle ! Avec Arman et sa superbe guitare electro acoustique qu’il n’a quasiment pas lâché de tout le concert et son look américain (normal, pour une trilogie américaine), nous retrouvions le fidèle Antoine Kerninon à la batterie, prouvant une nouvelle fois la diversité de son jeu dans ces atmosphères à la fois différentes et complémentaires, le multi instrumentiste Adrien Daoud au saxophone (géant, comme d’habitude) et aux claviers, le nouveau venu Marc-Antoine Perrio à la guitare qui s’est extrêmement bien imprégné des mélodies d’Arman, et enfin, last but not least, Darko à la guitare, l’ami de longue date venu prêter main forte lors des moments d’ardentes intensités.
Bien sûr, ce sont les chansons du troisième volet, Laurel Canyon, prévu pour janvier, qui intriguaient. Découvrir des titres inédits n’est pas toujours facile pour le spectateur qui doit prendre un certain temps avant de « rentrer » dans ces chansons. Laurel Canyon, c’est le berceau de la folk américaine en Californie. « Avalon » qui ouvrait le bal, entrait de plein pied dans le sujet, et sa folk forcément surprend par son contraste d’ambiance avec les précédents opus. On retrouve le Méliès du premier album solo, plus doux dans le chant, porté par ses paroles. Ce n’est pas un hasard si « San Andreas » et « Néons Blancs Et Asphaltine », extraits de son premier album, viendront ponctuer le set. Une boucle temporelle qui sous-tend les origines des chansons d’Arman. Pour celles et ceux qui ont suivi la tournée Vertigone, « Modesta » n’est pas une nouveauté puisqu’Arman la chantait en guitare voix de temps en temps. Ici, le nouvel arrangement surprend et il faudra attendre l’album pour l’apprécier véritablement. Autre inédit qui n’en est pas un, « La Soif » qui a gardé l’arrangement de 2016. Ce titre n’est ni plus ni moins qu’un single en puissance, apte à passer sur les radios les plus raffinées. Un délice.
« Météores » continue à dévoiler la veine folk de Laurel Canyon, suivi par le fabuleux titre éponyme qui monte d’un cran le curseur de l’intensité. Suivra « Riding With Death » de BBK qui emporte tout sur scène, tout comme, plus tard, « Le Voyant ». BBK en live, c’est incandescent et transcendant, aussi l’album mériterait d’être interprété en intégralité. Pour s’en remettre, « Une Promesse » est lui aussi un grand moment du futur opus, suivi par un « Roden Crater » éblouissant. L’album sera aussi représenté par un « Gran Volcano » de circonstance. La surprise du chef que personne n’attendait, c’est la reprise de Maissiat, « Le Départ », qui s’inscrit très bien dans le set. Enfin, « Constamment Je Brûle » confirme la puissance de ce titre extrait de Vertigone. En rappel, Arman reviendra seul à la guitare pour « En Nous La Vie », sublime moment de douceur échappée de Casino. Rien ne finit, comme il le chante, et c’est un doux retour à la vie musicale qu’il nous a offert dans l’écrin du Théâtre de la Ville.
On pourra toujours dire qu’il manquait un titre de plus de Roden Crater et de Basquiat’s Black Kingdom pour satisfaire les appétits les plus avides de son mais le concert tel quel a bien tenu ses promesses. En mêlant d’anciennes chansons aux nouvelles chantées, la boucle est bouclée et l’attente de Laurel Canyon n’en est que plus exarcerbée. Un concert découverte plein de surprises, une bien belle soirée.
Set List
Avalon
Modesta
San Andreas
Météores
Laurel Canyon
Riding With Death
Néons Blancs Et Asphaltine
Une Promesse
Roden Crater
Le Départ
Le Voyant
La Soif
Constamment Je Brûle
Gran Volcano
Rappel :
En Nous La Vie
https://www.facebook.com/armanmelies/
Photos: Mélanie Lhote
Vidéo youtube: Gnac17
Hey !
Mais bien sûr que je connaissais ton blog aussi 😉
On a forcément dû se croiser dans les salles obscures, c’est trop drôle !
A bientôt en concert je l’espère. Pour le moment ça me semble compromis…