Accordo Dei Contrari – AdC

AdC
Accordo Dei Contrari
2014
AltrOck Productions

Accordo Dei Contrari – AdC

L’origine de ce combo italien remonte au printemps 2001 à Bologne avec la réunion du guitariste Alessandro Pedrini, du claviériste Giovanni Permeggiani et du batteur Christian Franchi. Ce trio de musiciens est épris d’une même passion pour la fusion et l’hybridation stylistiques et souhaite ouvertement mélanger l’héritage progressif du King Crimson des seventies, le jazz-rock et la musique classique du vingtième siècle (avec une prédilection pour Messiaen et Stravinsky). Travaillant d’arrache pied à la confection d’un répertoire original, le groupe multiplie alors les concerts ce qui va rapidement lui permettre de se forger une réputation dépassant largement les frontières de sa province d’origine. En 2003, le bassiste Daniele Piccini fait son apparition alors que le gratteux Alessandro Pedrini met les voiles. Peu de temps après, Accordo dei Contrari est rejoint par Marco Marzo à la guitare et par Vladimiro Cantaluppi au violon. Son premier disque, intitulé « Kinesis », est enregistré en 2006 sous la forme d’un quatuor, le père Cantaluppi s’étant fait la malle, et il obtient de bonnes critiques dans de nombreuses revues spécialisées. Son successeur, baptisé pour sa part « Kublai », voit le jour en 2011 et suscite l’intérêt des dirigeants de l’excellent label AltrOck Records.

C’est donc sous l’égide du Musea transalpin qu’un troisième album, sobrement nommé « AdC », voit le jour aujourd’hui, enregistré en l’espace de seulement trois jours pendant l’hiver 2014 ! Désormais formé de Marco Marzo Maracas (guitares électriques et acoustiques), Giovanni Permeggiani (préposé aux claviers analogiques : Fender Rhodes, orgue Hammond, minimoog et piano acoustique), du bassiste Daniele Piccini et du batteur Christian Franchi, le combo est rejoint, sur une poignée de morceaux, par un violoniste et deux violoncellistes. Riche de six compositions, « AdC » propose une musique ma foi assez jouissive. Entre leitmotivs frippiens calculés au millimètre sonore près (le furieux titre d’ouverture « Nadir », dont les entrelacs guitaristiques renvoient au roi cramoisi de « Lark’s Tongues In Aspic » et de « Starless And Bible Black »), envolées free-rock semi improvisées (« Dua »), dérapages jazzy soigneusement contrôlés (« Dandelion ») et pièces néo-classiques (le superbe « Seth Zeugma », digne des fastes d’Olivier Messiaen), la formation se fraie un chemin mélodique résolument original et personnel.

Mieux encore, elle nous offre avec l’épique « Tiglath » une fort belle pièce aux climats multiples et captivants. Voilà donc un CD qui séduira les auditeurs en mal de sensations complexes et défricheuses. Par ici la bonne soupe !

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.accordodeicontrari.com/
http://accordodeicontrari.bandcamp.com/album/adc-2014

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