Zanov – Open Worlds

Open Worlds
Zanov
2016
Zanov Music

Zanov Open Worlds

Open Worlds est le nouvel album de Zanov. Et comme toujours avec ce fabuleux musicien, c’est une merveille… différente de tout le reste dans son genre. Il y a pourtant tout le vocabulaire habituel de la musique électronique progressive, c’est à dire des séquences, des rythmes, des solos et plein de sons joliment bizarres… sauf que ce n’est pas pareil. Et c’est tant mieux ! Voici un album qui remet les pendules à l’heure dans son domaine, qui va étonner même les plus blasés et ouvrir de nouveaux horizons aux musiciens du style. C’est aussi une nouvelle preuve que Zanov reste au-dessus du lot, toujours en recherche de territoires sonores inconnus, à l’avant-garde, projeté dans le futur, passionné et passionnant. Alors oui, Open Worlds peut dérouter les habitués de la musique électronique formatée, balisée et catégorisée. Mais c’est tout à l’honneur de Zanov de réveiller notre goût trop souvent émoussé pour l’ailleurs absolu, de transcender les codes pour nous livrer un message nouveau, et de nous déstabiliser pour nous révéler d’autres équilibres cosmiques.

Open Worlds… Oui, chacun des neuf titres de l’album est un monde en lui-même, avec ses propres règles, sa propre architecture et ses harmonies particulières, toujours singulières. Des mondes… impalpables, célestes souvent, fluides et lumineux, ou alors chtoniens, plus denses et pétris de mystère. Difficile de dire, cet univers est si étrange et si mouvant. A peine on croit avoir une séquence dans l’oreille qu’une autre vient démentir la première, ou la relancer de plus belle, c’est selon, sans loi définie. Il faut juste apprendre à se laisser porter au gré des vagues sonores, à se familiariser avec la polyrythmie généralisée et la multimodalité galopante. Ça secoue un peu au début, ça dérange, ça démange, mais une fois bien installé dans le flot des séquences entremêlées, le voyage peut commencer, tourbillonnant, éperdu, inespéré. Encore une fois, Zanov n’a pas copié le passé, il l’a renouvelé pour mieux servir le but primordial et fondamental de la musique électronique, offrir toujours un nouvel au-delà à nos oreilles exigeantes.

Zanov

Plus techniquement, Zanov innove du point de vue du mixage. La nouveauté est qu’il n’est pas figé, qu’il est flottant, parfois même imprévisible. Aucune permanence dans le volume des séquences et des mélodies. Elles semblent être animées d’une vie intérieure à géométrie variable. Tout cela s’assemble en structures fluctuantes dont on suit avec plaisir et intérêt les évolutions sidérales ou magmatiques. Oui, Zanov sollicite nos tympans, nous désire intranquilles, toujours en alerte. Alors nous entrons en esprit dans son monde, au sein de l’univers de sa musique fractale. Et dès lors chaque écoute des neuf titres distille une alchimie énigmatique et nouvelle. Si on est connaisseur des synthés, on peut évidemment chercher à percer le secret des sons utilisés dans l’album, à déterminer la synthèse employée. Est-ce de la modulation de fréquence dans toute sa puissance créatrice ? Autre chose ? Un mélange ? Peu importe au fond, l’essentiel étant l’éblouissant résultat, visiblement le fruit d’un incroyable travail aux confins de l’expérimental.

Encore merci à Zanov pour son obstination à remettre toujours à jour les vieilles recettes pour nous montrer à quel point elles sont porteuses, pour sait les bousculer avec art, de saveurs inattendues et ô combien réjouissantes.

Frédéric Gerchambeau

http://www.zanov.net/

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