The Gathering – Disclosure

Disclosure
The Gathering
2013
Psychonaut Records

The Gathering – Disclosure

Après le depart d’Anneke Van Giersbergen il y a déjà 5 ans, The Gathering, qui avait jusque-là excellé dans la reconversion rock atmosphérique, pouvaient-ils digérer cette absence et continuer sur leur lancée, ou bien allaient-ils splitter, ou encore changer de style, comme ils l’avaient fait après leur deuxième album dans les années 90 ? En engageant la novergiénne Silje Wergeland sur « The West Pole » en 2009, les hollandais ne prenaient guère de risque tant son timbre de voix était similaire à Anneke. En résultait un album dans la continuité, avec de très beaux moments planants et un retour à une musique plus dynamique. Bref, on attendait qu’ils se cassent la figure, mais il faut bien l’avouer, « The West Pole », ça le fait ! « Disclosure » nous arrive donc en tant que 10eme album du combo, signé sur leur propre label, et avec une pochette, hum … différente. Bon, hideuse, n’ayons pas peur des mots. Et là, surprise, le premier morceau, « Paper Waves » est plutôt pop, moins aventureux et le timbre de Silje s’éloigne un peu d’Anneke, tout comme sur « Meltdown », avec une légère pointe électro, même si son développement sur 8 minutes l’éloignent des canons de la pop.

Alors, une bonne chose ? Je dirais non, car le résultat est vraiment passe partout, même si les mélodies sont agréables. « Paralysed » remonte le niveau, on retrouve une atmosphère planante avec de jolies cordes, et des changements de ton bienvenus. Sur « Heroes For Ghosts », une longue pièce de 10 minutes dans laquelle les anciennes effluves planantes refont surface, enluminées par les cordes, et avec la présence d’une trompette surprenante qui apporte une mélancolie supplémentaire, on a l’impression de revenir quelques années en arrière. Aventureux et plaisant, un titre phare de l’album.

« Gemini I » montre enfin une facette plus personnelle de Silje Wergeland au niveau chant, sans toutefois que le morceau réussisse à décoller malgré une jolie mélodie aérienne dans le refrain. « Missing Seasons » est mélancolique à souhait avec son piano triste qui se promène sur quelques notes, un moment en suspension plutôt réussi. « I Can See Four Miles » démarre doucement pour mieux développer une atmosphère envoûtante sur 9 minutes, qui innove dans l’univers The Gathering avec une recherche sonore intéressante, mélange d’influences psyché, blues et expérimental,  une batterie des plus percutantes et la présence du fameux theremine. Le groupe se lâche et explore enfin d’autres horizons, avec une identité bien à eux. L’album se conclut avec « Gemini II » qui reprend le thème du premier de façon plus dépouillé en gardant la mélodie aérienne, ce qui prouve que « less is more » comme dirait Marillion !

Au  final, The Gathering s’essaye à différentes options, mais par manque de vision globale, perd en cohérence. Il y a de superbes moments mais cela ne suffit pas à hisser cet effort au sommet de la discographie du combo. Il n’empêche, le groupe a toujours son aura magnétique et distille avec efficacité des rêveries splendides.

Fred Natuzzi (7/10)

 

http://gathering.nl/

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