The Eleven – Endless
Autoproduction
2023
Lucas Biela
The Eleven – Endless
The Eleven, dont le nom n’est pas en rapport avec le chiffre 11, mais avec la combinaison de 2 éléments opposés entrant dans tout processus de création, est une formation parisienne qui produit des sons rock/metal alternatif depuis près de sept ans. Un premier EP avait été édité l’année dernière, laissant découvrir des influences grunge (le titre nous mettait sur la piste, titre où l’on retrouve une de ces oppositions créatrices chères au groupe, grunge et élégance). On y retrouvait également du pop-punk (le morceau « SupeReason » pour ceux qui se demanderaient où je suis allé chercher cette référence).
Comme nos quatre admirateurs du Big Four du grunge aiment les oppositions, mettons-les donc en lumière. Endless s’ouvre sur une sorte de marche où un pas ferme alterne avec des pas de danse plus légers, tandis que l’allégresse du refrain contraste avec la douleur des couplets. Une très belle entrée en matière, avec de jolis clairs-obscurs (le clin d’œil à notre site est voulu). S’ensuit une autre pépite mélodique, où la tension créée par les guitares orageuses et une batterie sur le qui-vive est modérée par des harmonies vocales concoctées aux petits oignons : on se régale !
Au rythme soutenu des deux premiers morceaux va répondre la respiration des deux suivants, plus propices au rêve. Ce sera d’abord « Don’t Give it Up », avec des ambiances que ne renieraient pas Chino Moreno dans les moments les plus introspectifs de Deftones ou encore dans son projet Crosses. Mais rappelons-nous que les oppositions sont de mises avec notre quatuor : c’est ainsi que le rêve est brisé par le réveil dans la deuxième partie du morceau. Ensuite, avec « We Are The Wolves », on s’évade dans les grands espaces, des références telles que le Terria de Devin Townsend ou les morceaux les plus éthérés de Type O Negative et Pist.on se bousculant dans notre esprit. À nouveau entre rêve et réveil, c’est du grand art, tant sur le plan des ambiances que sur celui de la performance vocale.
« Refuse » sonne le glas du rêve. Nous voici revenus dans le monde réel, avec une pièce bien pêchue, un nouveau « stomp » où la batterie aime, comme sur le morceau d’entrée, faire bouger nos pieds. « Dark Rain » ne dérogera pas à la règle du stomp, mais surprendra par son ouverture électro/indus-blues. Comme le morceau précédent, il s’agit d’un de ces hymnes rock qui sera repris en chœur par les fans de The Eleven lors des concerts, et sur lequel ils pourront se trémousser.
Une élégie clôt l’album d’une manière dandy/élégante dans la beauté du chant tout en évoluant de manière grungy dans son assombrissement (le clin d’œil au titre du 1er EP est voulu).
En somme, un album qui montre un groupe en pleine maturité, un groupe qui a su digérer ses influences pour créer sa propre identité et où les opposés créateurs relèvent le goût, à la manière d’épices savamment dosées.
https://wearetheeleven.wixsite.com/theeleven