Symphony X – Underworld
Symphony X
Nuclear Blast
Les Américains énervés sont de retour. Le chanteur fait toujours partie des meilleurs du genre (avec le regretté Andrew « MAC » Mc Dermott et Damian Wilson, tous deux vocalistes, chacun en leur temps, de Threshold) et le guitariste a ressorti ses doigts du sceau d’eau froide dans lequel il les avait laissé reposer depuis le précédent album, « Iconoclast », sorti en 2011. On ne change pas une équipe qui gagne. Ainsi, les membres du groupe n’ont (pratiquement) pas bougé depuis leur premier disque au titre éponyme paru en (déjà) 1996. Il est vrai que « The Divine Wings Of Tragedy » (1997) et « Twilight In Olympus » (1998) avaient véritablement marqué les esprits, grâce, entre autres, à la maestria ébouriffante du prodige à la guitare, Michael Romeo (dont le travail doit beaucoup au Suédois Yngwie Malmsteen). A noter également un style musical encore unique, avec des influences progressives évidentes mais mêlées à un hard rock néo-classique, ce qui va de suite les distinguer de tous les clones de Dream Theater qui s’écoutèrent par centaines à l’aube des années quatre-vingt-dix, pour la plus grande souffrance des journalistes musicaux de l’époque.
Revenons aux deux pièces maîtresses citées, justement. Si celles-ci se réécoutent encore aujourd’hui avec tant de plaisir, c’est peut-être aussi parce que Symphony X n’a jamais refait aussi bien. Certes, de beaux albums ont continué de paraître, prenons-en pour preuves les très réussis « V » (2000) et « Paradise Lost » (2007), petits bijoux de metal racé, mélodique et surpuissant, produits « à l’américaine ». La direction, plus agressive et nettement moins progressive, adoptée par la formation depuis « Iconoclast », a dû en décevoir plus d’un. En effet, une partie de l’A.D.N. de Symphony X s’est évaporé dans les limbes. Comme si l’équipe du New Jersey (comme Bon Jovi ! C’est bien le seul point commun entre eux, rassurez-vous !) avait essayé de recadrer le propos afin de gagner encore en énergie et en musculature musicale.
On regrettera donc vivement les magnifiques passages au clavier du brillant Michael Pinnella qui magnifiaient les passages les plus « virils » de leur âge d’or. Tout n’est pas perdu, le bonhomme se permet toujours des échappées virtuoses mais qui rappelleront davantage les (mauvaises) envolées des claviéristes-esclaves de Malmsteen que les petites vignettes baroques de la grande époque.
Cela dit, des titres comme « Without You » (voir clip à la fin de cet article) prouvent que Symphony X sait encore se la jouer « féminine », pour le plus grand bonheur de tout le monde. N’est-ce pas ? Une musique d’homme tout de même. Avec tout ce que cela implique comme limitations mélodiques. Et sans compter le fait que ces phrases conclusives ne veulent absolument rien dire tout en donnant un surcroît de travail à mon pychothérapeute. Symphony X m’a tuer.
Christophe Gigon
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Effectivement, pas un album mémorable finalement. Dommage, car le groupe est composé de très fortes individualités.