The Secret Machines – Ten Silver Drops
The Secret Machines
Reprise
Les Secret Machines pourraient bien être les futurs rois du rock underground (pour l’instant !) mélodique. Inspirés du rock brut de Led Zepellin, du planant de Pink Floyd et de l’hypnotique des groupes allemands des années 70, Secret Machines nous embarque dans un voyage sonique ébouriffant et enthousiasmant. Deuxième album du combo américain après « Now Here Is Nowhere » déjà impressionnant, « Ten Silver Drops », à l’opposé du rock commercial, prend son temps et nous offre huit longs morceaux complexes et simples à la fois, tenant du rock et du prog, de la pop, et de l’atmosphérique. Splendide titre d’ouverture, « Alone, Jealous And Stoned » commence comme du Sigur Ros, sur une mélodie planante, et se transforme en rock dynamique, une spirale sonore direction les étoiles ! « Daddy’s In The Doldrums » hypnotise sur près de neuf minutes, et rappelle les débuts de Mercury Rev, en moins chaotique et plus structuré. « Lightning Blue Eyes » est un hit en puissance, tendance U2 rencontre Muse, « Faded Lines » témoigne de l’évidence mélodique du groupe alliée à une puissance et une énergie juvéniles, certes, mais toujours maîtrisées. Le batteur, Josh Garza, y est pour beaucoup : sa frappe puissante, impeccable de précision, s’inspire de John Bonham de Led Zepellin. « I Want To Know », ballade que n’aurait pas renié David Bowie dans les années 70, montre une autre facette du groupe, avec de l’accordéon ! Une mélodie de « All At Once » rappelle d’ailleurs la période « Heroes » de Bowie ! « 1,000 seconds » conclût l’album sur une note aérienne, assez Mercury Rev.
Si toutes ces références vous plaisent, il n’est pas inutile de jeter une oreille sur ce groupe, qui arrive quand même à posséder sa propre identité. Sur scène, Brandon Curtis, le chanteur, claviériste, bassiste, son frère guitariste Benjamin Curtis et Josh Garza, le batteur, sont quasiment plongés dans le noir, les projecteurs éclairant la plupart du temps le public. Un univers se crée, tout est là pour la musique, le groupe ne se met pas en avant, la communication est réduite à son strict minimum. The Secret Machines, c’est aussi une expérience scénique rare.
Fred Natuzzi (8,5/10)