Richard Barbieri – Things Buried

Things Buried
Richard Barbieri
2004
Intact

Richard Barbieri – Things Buried

Things Buried est le véritable premier album solo du claviériste Richard Barbieri. Le musicien est bien connu pour son actuelle participation à l’excellent groupe rock anglais Porcupine Tree, et par ailleurs au sein de Japan dans les années 70/80, aux côtés d’un certain David Sylvian. Il serait aussi trop long de citer ici les multiples projets et collaborations du musicien anglais, véritable sorcier des sons en recherche constante, dont la carrière musicale ne couvre pas moins de quatre décennies !

S’illustrant dans les domaines éthérés de l’ambient, des expérimentations de l’electro avant-gardiste ou de la pop-rock atmosphérique sophistiquée, Richard Barbieri a su générer (et conserver), comme tout grand musicien, un style et un son bien à lui quel que soit son domaine d’expression. L’artiste se remet constamment en question, en évoluant avec son temps, et en misant aussi sur les progrès technologiques pour faire avancer son art musical. Things Buried en est l’illustration parfaite, savant mélange de sonorités modernes et autres textures plus typiques de son univers, que l’on retrouve à la fois bien ancrées dans les albums de Porcupine Tree et dans ses multiples collaborations avec ses anciens comparses que sont Steve Jansen, Mick Karn et David Sylvian (ex : sur l’intemporel Rain Tree Crow, album magique, fruit d’une réunion inespérée des ex-Japan en 1991). Plus proche de nous, n’oublions pas non plus la patte Barbieri sur Indigo Falls, un disque de pop mélodique et planante fort sympathique paru en 1998, et sur lequel chantait Mme Suzanne Barbieri en personne. Malheureusement, l’album est passé inaperçu au moment de sa sortie, faute de couverture médiatique suffisante, y compris dans les colonnes des fanzines et webzines spécialisés.

Rattrapons l’écueil aujourd’hui avec Things Buried, œuvre complètement instrumentale et autrement plus intéressante, qui mixe allègrement les nappes ambient de Barbieri avec des séquences rythmiques empruntées au drum’n bass et au trip-hop actuel. Impossible en effet de ne pas penser aux deux derniers albums en date de Massive Attack à l’écoute de titres tels que Fear and Trembling ou Medication Time, tant on y retrouve ces climats de noirceur et de puissance conjuguées, servies par le groove si caractéristique d’Andy Gangadeen, qui n’est autre que le batteur du célèbre groupe de Bristol. A noter également la participation à la basse fretless de Percy Jones (Brand X, Brian Eno), qui « humanise » encore un peu plus cet excellent et hypnotique Things Buried, aux cinquante minutes largement dominées par les sons, les ambiances, les beats et autres crépitements électroniques. Assurément, nous tenons là un petit bijou (futur classique ?) de la musique des années 2000.

Philippe Vallin (7,5/10)

 

 

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