Navicon Torture Technologies – The Gospels Of The Gash

The Gospels Of The Gash
Navicon Torture Technologies
2009
Malignant Records

Navicon Torture Technologies – The Gospels Of The Gash

Navicon Torture Technologies, c’est une impasse, un cycle amené à se répéter, même après toute déprogrammation et arrêt des fonctions biologiques. Navicon Torture Technologies, c’est la musique électronique poussé à son extrémité cognitive. Celle qui isole l’individu, le place devant son affection universelle. Vociférations analogiques, bourdonnements mornes et âpres qui prennent corps tel un fluide se faufilant. Cette voix multi-réverbérée dont on ne comprend pas un mot mais dont on saisit le sens nihiliste. Navicon Torture Technologies, c’est un enchaînement passant d’une électronique boueuse et répétitive à des déflagrations bruitistes qui clouent littéralement, impassibles. Plus on écoute plus on en veut, plus on s’interroge plus on s’enserre dans les méandres compulsifs de Leech (Lee Bartow), chef d’orchestre de cette entité. « The Gospels Of The Gash », c’est Le testament auditif. C’est deux disques regroupant les dernières créations de Leech avant que celui-ci ne se consacre définitivement à Theologian. C’est la quintessence de NTT, le spasme ultime, la contraction terminale après plus de dix ans de service et une multitude de sorties. Ce n’est pas de l’agression gratuite mais, au contraire, des boucles contrôlées, une violence maîtrisée, une ambiance posée d’une efficacité redoutable. Ce sont des drones qui mettent à ras l’horizon, gonflant, se perçant de saturations magnétiques devenant plus imposants et terribles à chaque instant. Ce sont aussi ces percées quasi harshnoise qui giclent sur la figure. Ce sont ces samples et autres « tape voices » passés sous filtres mécaniques, métalliques, interdisant toute compassion. « The Gospels Of The Gash », c’est plus de deux heures de point sans retour, de névroses mises sur bande (rappelant la démarche d’un Maurizio Bianchi exprimée d’une manière toute personnelle), de rage haletante et contenue, de déchirures soniques se permettant le luxe de passages plus mélodiques, et par là… plus terrifiants. Navicon Torture Technologies, c’était unique. Une variation du power electronics qu’on ne retrouvera jamais ailleurs. C’était unique.

Jérémy Urbain (8/10)

http://www.leechnest.net/ntt/

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