Live Report Royal Republic, Alhambra, 29 juin 2023
2023
Bruno Barrier
Live Report – Royal Republic, Alhambra, 29 Juin 2023
Après avoir assisté à leur prestation très remarquée à l’Olympia en janvier dernier, j’avais hâte de les voir d’un peu plus près et l’occasion de ce concert privé à l’Alhambra était idéale. À en croire Adam Grahn (chant, guitare), Royal Republic est « le groupe le plus éclectique de Suède ». Je ne sais pas si tel est le cas mais on peut dire que leur Rock, pop, disco les place dans la catégorie « inclassable ». Des riffs et gimmicks terriblement efficaces et immédiatement mémorisables, une énergie débordante, un son précis et léché des refrains tubesques et un sens de l’humour et de l’auto-dérision très affûté assurent à l’auditeur de passer un excellent moment. Et si tout cela est vrai à l’écoute de leur production phonographique, en live, on prend la même recette et on monte tous les curseurs à fond. Avec leur look eighties, leurs influences allant de The Offspring (dont ils ont assuré plusieurs premières parties) au disco et leurs pitreries forts rafraîchissantes, on irait vite à les prendre pour un simple groupe festif, mais les quatre nordiques ont beaucoup de talent et derrière leurs facéties et cet air de juste être là pour faire la fête, on sent que rien n’est laissé au hasard et que sans que cela ne vienne brider leur spontanéité, les titres, les arrangements et le show ont été mûrement réfléchis et parfaitement réglés, avec une mention spéciale pour les voix. Tout le monde chante et chante très bien, les chœurs sont travaillés et apportent encore plus d’énergie aux lignes vocales.
Le set commence sur les chapeaux de roues et les trois premiers titres s’enchaînent sans transition. « Fireman & Dancer » (qui nous renvoie à Magnum mais pas le groupe, la série), « Getting Along » et pour finir d’enflammer le public, le tube « Rata-tata » dont le clip est un petit bijou d’humour et de simplicité. Quelle efficacité ! C’est rock et ça danse ! Après quelques bon mots d’Adam, le groupe relance la machine avec « Stop Movin’ », sa ligne de basse synthé très eighties (et oui, encore…) et son texte si profond que je prends la liberté de vous le livrer dans son entier : « I wouldn’t stop movin’ if I could stop movin' ». L’ambiance est bouillante, haute en couleurs, les sourires illuminent tous les visages et les titres s’enchaînent sans jamais baisser d’intensité.
Mais Adam et sa bande sont malins et pour nous laisser le temps de respirer ils nous gratifient de deux versions acoustiques de « Boomerang » et d’ « Addictive » (encore un texte incroyable). Une guitare, un harmonica, quatre voix et ça fonctionne toujours aussi bien. C’est à croire qu’ils savent tout faire et les deux covers de « Battle » (Metallica) et « Ace of Spades » (Motorhead) ne viendront pas démentir cette impression. Ce n’est pas une surprise si l’on écoute l’excellente reprise d’ « Are You Gonna Go My Way » avec le duo Nantais Ko ko mo (à découvrir de tout urgence si ce n’est déjà fait) inaugurée lors de l’émission Taratata pendant laquelle ils nous avaient aussi offerts un court passage délicieux vers « September » (EWF). Oui, ce sont les rois du grand écart musical, de la maîtrise et du laisser-aller, de la clownerie partagée et du texte spirituel. Pour preuve encore, le très punk et très court « The Royal » exécuté à la demande du public ou « Baby » qui viennent clôturer ce concert avec là encore un refrain dont les paroles sont plutôt faciles à retenir.
En résumé, Royal Republic est un groupe de joyeux lurons nordiques, d’amoureux des années 80 et du rock sous toutes ses formes ou presque, de très très bons musiciens très intelligents, de faiseurs de joie et de tubes survitaminés, et chacun de leurs concerts est une occasion de prendre une grosse dose de bonne musique et de sourires. Ils font du bien !
https://www.royalrepublic.net/