Iris – Crossing The Desert
Iris
Iris Music
Placé en réserve de la république rock depuis son départ d’Arrakeen à l’été 1991, Sylvain Gouvernaire, devenu entre-temps citoyen de la Perfide Albion, a effectué au début du printemps 1996 un superbe come-back discographique. Mettant un terme à une traversée du désert alors longue de cinq ans et jalonnée par une succession quasi ininterrompue de guest apparitions restées sans lendemain (Casino, Black Sabbath, etc…), le bien nommé « Crossing The Desert » nous prouvait que le petit prince de la guitare n’avait, au-delà des multiples aléas de l’existence, strictement rien perdu de sa verve technique ni de sa maestria lyrique. Épaulé par la section rythmique de Marillion en personne, l’ami Gouvernaire proposait en effet, sur ce premier opus solo enregistré entre avril 1995 et février 1996 dans le cadre chaleureux du Racket Club, une musique instrumentale véloce, éclectique et inspirée. Auteur, arrangeur et coproducteur de l’ensemble des compositions (au nombre de huit pour une durée totale de 50’17) et responsable de l’intégralité des parties de guitare et de claviers, le natif d’Aix En Provence jouait ici intelligemment avec les contrastes. C’est ainsi qu’il alternait les délires rock rageurs (l’apocalyptique « Train De Vie », sur lequel les petits pères Mosley et Trewavas pétaient littéralement les plombs), les séquences climatiques joliment troussées (le titre d’ouverture « Indian Dream » évoquant le Porcupine Tree le plus floydien) et les envolées épiques frissonnantes d’intensité et d’émotion (le final survolté de « Crossing the Desert » – sans conteste, LE titre phare de l’album -). Au final cette belle cuvée 2006, hélas restée à ce jour sans successeur, proposait un rock progressif grand teint susceptible de ratisser un large public. Chapeau bas !
Bertrand Pourcheron (8,5/10)
J’ai gagné mon pari grâce à nos amis québecois 🙂