In-Trust et Taxiphone au Pacific Rock de Cergy le 19 juin 2015

In Trust Taxi Phone

In-Trust et Taxiphone au Pacific Rock de Cergy le 19 juin 2015

Alerté par la douce Magali R du passage d’un cover band de Trust au Pacific Rock de Cergy (salle accueillant souvent des groupes de reprise), mes yeux se mirent à passer en revue les « années de service » d’un groupe-phare de la scène hard-rock française (néanmoins plus connu à l’étranger qu’en France, leurs batteurs consécutifs et la formation de thrash metal Anthrax n’étant pas… étrangers à l’intérêt qu’on y porte outre-Atlantique et outre-Manche). Le groupe de reprises s’appelle In-Trust, comme une contraction de « In God we trust », et pourtant loin d’adhérer à cette devise ! Les concerts étant gratuits, la condition sine qua non pour accéder à la salle est de prendre une consommation. Arrivés un quart d’heure après l’heure annoncée, le groupe a déjà commencé. Magali et moi-même attendons dans une file d’attente qui semble courte, mais qui avance à la vitesse d’un escargot éméché. C’est finalement seulement une demi-heure plus tard que nous pouvons rejoindre la piste, munis de notre bière-pass.

A l’intérieur, Magali croise un ami de longue date, Serge, bassiste à ses heures perdues, et Fred, guitariste d’un autre groupe de reprises, Paradoxe. La scène est assez grande, avec le batteur caché derrière sa verrière, tel un animal en cage. Quelques spots illuminent la scène, et nous voici à nous déhancher sur les riffs célèbres de Trust, repris avec brio et avec un mimétisme confondant, allant jusqu’à la ressemblance physique pour le chanteur. Quand les refrains sont assenés, c’est un public conquis qui les reprend en chœur. Serge et Fred suivent le concert ensemble, « déconnant » comme des grands enfants, tandis que moi et Magali nous immergeons dans le monde protestataire de Trust en faisant balancer frénétiquement nos corps, en sus de se lancer en plein visage des refrains sans équivoque.

Quand vient l’heure du rappel, la formation cherche à reprendre un groupe anglo-saxon. Iron Maiden, comme nous le leur suggérons ? Nirvana ? Non, ces propositions sont abandonnées au profit d’AC/DC. Ce sera le célèbre « Highway To Hell », dont le titre justifiera le signe des cornes du diable esquissé par mes doigts quand vient le moment de lever les bras. Comme mentionné plus haut, Serge est bassiste. De plus, c’est le jour de son anniversaire. Quoi donc de plus naturel que de l’inviter sur scène après lui avoir souhaité un joyeux anniversaire. Avec sa stature imposante, et sa basse d’un rouge vif, le voici briller de mille feux.

In Trust Band

Belle prestation de ce groupe de reprises, qui a su se mettre dans la peau de son groupe fétiche le temps d’une soirée. Celle-ci n’est d’ailleurs pas terminée puisque vont suivre Taxiphone. Pendant la pause, c’est l’occasion de discuter avec Fred, assis sur sa moto, bientôt rejoint par Serge. La discussion tournant autour de Kiss, j’apprends que Bruce Kulick en a été. J’essaye de me rappeler le nom du groupe dans lequel il a officié avec Michael Bolton (!) à la fin des annés 70, mais il ne me revient pas en tête. C’est seulement au moment où j’écris ce compte-rendu que j’arrive à mettre un nom dessus : Blackjack, que je recommande vivement. Cela me contrarie, car quand Serge et moi parlons Kiss, Magali s’étonne de voir que nous retenons aisément les noms des joueurs des groupes que nous suivons.

Par ailleurs, Fred jouant dans le groupe Paradoxe, et Magali rappelant que j’écris des chroniques, c’est tout naturellement qu’elle propose à Fred de m’en indiquer les références. Ces dernières enregistrées dans le répertoire de mon smartphone polyvalent, nous voici retourner à l’intérieur. Cette fois-ci, c’est sur des reprises de Téléphone que le cover band va faire vibrer la salle. Une deuxième bière s’impose, le retour vers Magali n’étant pas des plus aisés avec des verres remplis à ras bord à porter à travers un public compact et aux mouvements imprévisibles. Quelques contorsions plus tard, me voici donc revenu aux côtés de la pétillante amie, pour des moments de complicité et d’enthousiasme que « l’argent trop cher » ne saurait pas même acheter.

Les grands tubes de Téléphone passent en revue, mais ce qui nous marque le plus ce sont les passages disco-funk qui prendront au dépourvu tout non-initié à Téléphone. Le groupe semble très à l’aise dans les rythmiques dansantes et le public le lui rend bien. Magali et moi « dansons sur le même pied », tout en prenant notre pied. Comme avec In-Trust, le chanteur présente une ressemblance frappante avec son modèle, tant au niveau de la voix que de l’allure. Dans le public, Serge s’impatiente, la scène le démange. Il voudrait là encore empoigner sa basse et monter sur scène. La formation lui offre cette chance, il la saisit et à nouveau sa prestance crève la scène.

Une salle à échelle humaine, un son de qualité, des joueurs dans leur élément, une entrée limitée à une consommation. Voici donc une adresse à retenir pour passer une bonne soirée à égrener des souvenirs marquants de notre adolescence.

Lucas Biela

http://www.pacificrock.fr/

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