Dälek Vs Zu – Dälek Vs Zu
Dälek Vs Zu
Wallace Records
Affreux dilemme… J’aime Zu. J’aime Dälek. Et je ne vois par où je pourrais commencer à parler de ces deux mastodontes et de leur genre respectif. Car, il ne faut pas se leurrer, les deux entités présentes sont diamétralement opposées. D’un côté du ring, j’ai Dälek, artiste hip-hop de le scène New-Yorkaise, connu dans le milieu pour ses influences ouvertes où se mêlent Einsturzende Neubauten, Melvins ou encore les Young Gods. Un hip-hop donc, mais mâtiné d’ambiance industrielle et de bruitisme dosé. De l’autre côté, Zu, combo italien mélangeant free-jazz retors avec un math-rock à la maîtrise extra-terrestre. Deux styles paradoxaux, deux manières de voir, d’écouter et d’appréhender. Ben tiens… Mais voilà qu’un split vinyle est sorti regroupant les projets (accompagné d’une petite BD de Miguel Angel Martin).
Bon, première déception, les groupes ne jouent pas ensemble (chacun reprend un titre de l’autre à sa manière). C’est ballot. Deuxième déception : sept minutes à se mettre dans les oreilles. Ah ça, ça la coupe. Difficile de se faire vraiment une idée des combos en solo, et frustration de ne pas entendre les deux in vivo. Ce qui sauve l’affaire, c’est que les remix de chacun sont réussis, aussi courts soient-ils. Dälek pose ainsi son flow alors que Dj Oktopus étale samples et basses titillant le bas du ventre. Tout juste le saxophone baryton de Luca Tommaso Mai se fait entendre, arrondissant les angles avant de s’emballer sur la fin, strident.
Le remix de Zu, quant à lui, est plus déstructuré, la voix de Dälek est « cutée », sortant ici et là, un mot, une phrase, mais gardant toujours cette atmosphère urbaine gangrenée. On aura le plaisir d’entendre cette batterie désarticulée se perdant dans les méandres d’une impro. Voilà, c’est tout. L’objet a le mérite d’exister, c’est un demi rendez-vous. Mais la prochaine fois les gars, au lieu de prendre vos adresses, si vous passiez aux choses sérieuses ?
Jérémy Urbain (6/10)