City Of Exiles – City Of Exiles (+ interview)

City Of Exiles
City Of Exiles
Auto Production
2021
Fred Natuzzi

City Of Exiles – City Of Exiles

City Of Exiles City Of Exiles

En ces temps troublés, il est bon de trouver une échappatoire au-delà du réel, une envolée, même courte, vers un ailleurs qui permet de retrouver sa sérénité, son vrai soi, un exil en quelque sorte d’où on reviendrait requinqué, porté par le bonheur de se retrouver soi-même, d’avoir côtoyé ce qui fait notre ADN et de le reconstituer. La musique est un bon vaccin également… City Of Exiles en est purement et simplement un, après le formidable Animal Triste. Deux albums en forme d’abandon, authentique, sans fioriture, qui tapent au cœur et à l’âme. Parallèle étonnant puisque ces deux albums n’ont pas été enregistrés au même moment, City Of Exiles datant d’avant le premier confinement. Il n’empêche, des points communs il y en a et pas des moindres, puisque qu’on y retrouve les talentueux Fabien Senay à la guitare et Mathieu Pigné à la batterie qui officient tous deux dans Animal Triste. Le groupe est tenu de main de maître par leur ancien manager lorsqu’ils étaient dans Radiosofa, Guillaume Lebouis qui assure le chant avec une voix ténébreuse charismatique et fascinante.

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Puisque l’on est dans les points communs, David Fontaine joue des claviers et assure la programmation tout en ayant masterisé le disque, alors qu’il a produit celui des Animal Triste. Et ce n’est pas tout ! Matthieu Forest, ancien Radiosofa lui aussi, vient prêter main forte aux guitares et claviers mais a aussi joué dans Basquiat’s Black Kingdom aux côtés de Mathieu Pigné et d’Arman Méliès qui lui se fend d’une illustration abstraite dont il a le secret. C’est l’imbattable Antoine Gaillet qui prend les manettes du mixage, un habitué de tout ce beau monde. On peut encore pousser le bouchon plus loin puisque l’on retrouve la violoniste Pauline Denize au chant (partagé avec Guillaume) et… au violon bien sûr ! Elle jouait aussi sur le magnifique Oublier Wellington d’Akim Amara, enregistré et mixé par… David Fontaine ! On la retrouvera également sur le prochain Méliès. Rajoutez à ces musiciens Jean-Baptiste Mabille à la basse et aux claviers, le chanteur d’Aloha Orchestra dans lequel officie également Matthieu Forest, et la boucle est bouclée !

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City Of Exiles est donc une affaire d’amis, tout comme Animal Triste. Ils se sont réunis pour donner corps à leurs envies sous forme de huit morceaux (dont une reprise), allant du post rock à la pop en passant par le folk. Le violon de Pauline Denize n’y est pas étranger, dans « Someone » et surtout dans les envolées de « Amor For A Broken Heart » qui nous fait décoller et planer bien loin, à la croisée des meilleurs titres post rock à couleurs folk, rien que ça. Le titre est envoûtant, cinématique, d’une beauté folle et le mélange des voix fout le frisson. Bravo à Pauline pour ses arrangements de cordes, c’est magique. Au point de vouloir écouter le morceau en boucle, encore et encore. Ce serait pourtant dommage de passer à côté de la suite. « Someone », ballade folk aux cordes magnifiques, nous emmène dans les grands espaces à la recherche de l’élu de son coeur. Les voix mêlées de Guillaume et Pauline rajoutent au charme de l’ensemble. On vibre au son du violon dans cette virée mélancolique de haute volée. « Mirror (Now You Are Here) », sous ses aspects simples, déploie des strates musicales agencées savamment pour bâtir une mini-cathédrale de sons. Tout se complète parfaitement et harmonieusement. Pauline prend le lead avec « Before You Go (Sunset) », titre rock dynamique qui met bien en valeur ses talents de chanteuse.

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« Le Soleil » est un morceau inattendu. En effet, il est totalement instrumental et c’est du post rock de haute voltige. On s’envole gracieusement vers le soleil grâce à la parfaite osmose qui s’opère ici entre les musiciens. Une plage de liberté qui rappelle à quel point cette fulgurance créatrice est importante au sein du groupe. « Heart Away » brouille les pistes avec ses sonorités dance anglaise mêlées aux guitares en réverb très américaines. Un morceau surprenant et assez pop finalement. Direction les States avec « One Silver Dollar » chanté par Pauline, une reprise d’un morceau interprété à l’époque par Marilyn Monroe. Tout en émotion, le morceau s’envole dans la beauté dans ces chœurs folk et dans cette partie instrumentale qui montre que ces gars-là ont un bagage musical bien rempli. Très beau travail évocateur sur les guitares et la batterie / percussions. Enfin, « Dirty Lovers » distille une sensualité vénéneuse qui peut évoquer le Velvet Underground avant un chaos de sons ultra maîtrisé portant haut le rock de City Of Exiles. Une réussite.

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Les huit morceaux de cet album sont le fruit d’une liberté qui ne pouvait être obtenue que dans l’exil d’un studio, refuge où sont nés ces itinéraires intrigants et surprenants dessinant un rock bâti sur des racines diverses pour obtenir un album cohérent offrant de multiples pistes d’exploration. On a bien envie de continuer à explorer avec eux ces itinéraires variés et de partir sur les routes de cet exil dont on revient toujours avec l’espoir que cette musique finira bien par ressortir de l’ombre. Grâce à City Of Exiles et avant lui Animal Triste, on est déjà dans un clair-obscur.

https://www.facebook.com/cityofexilesband/

https://cityofexiles.bandcamp.com/album/city-of-exiles

 

Crédit Photos: Claire Bacher, Poley Luard, Mathieu Pigné.

 

Interview de Guillaume Lebouis

Guillaume Lebouis, chanteur et fondateur du collectif City Of Exiles, nous relate le parcours de l’album et pose un regard éclairant sur l’état de la musique rock en France actuellement.

Frédéric Natuzzi: City Of Exiles est un nom atypique pour un groupe. Est-ce que ce disque est un refuge pour tous les exilés de la musique actuelle ?

Guillaume Lebouis: A l’origine, le projet devait s’intituler « Winter Sessions » en hommage aux Desert Sessions de Josh Homme. Le nom City Of Exiles fait référence au livre de Stuart Braun, un auteur australien. Ce livre retrace les parcours de musiciens anglophones qui comme Iggy Pop, David Bowie, Nick Cave ou Gemma Ray, ont séjourné à Berlin. J’aimais cette idée de refuge, d’un endroit où l’on se retrouve entre amis pour faire de la musique. Notre cité à nous, notre refuge, ce n’est ni Berlin, ni Rouen, ni Le Havre, ni Meymac, mais notre studio d’enregistrement. Un endroit hors du temps et des obligations du quotidien, où l’on ne parle que de musique, d’amour, de tennis et de crocodiles géants. On doit entendre le mot exilé comme un choix et non une contrainte comme celles qui entraînent des gens à quitter leurs pays et qui risquent leurs vies en Mer Méditerranée. Nous n’avons absolument aucune prétention politique. Notre projet n’est que musique. L’exil fait plutôt référence à la grande liberté artistique que nous nous sommes tous accordés. Le nom du groupe est aussi un clin d’oeil au disque Exile In A Guyville de Liz Phair que je n’ai jamais écouté. C’est sans doute un album génial mais c’est le disque que j’ai le plus souvent tenté d’acheter sans jamais y parvenir. Je ne compte plus le nombre de fois où je l’ai reposé en rayon avant de passer en caisse.

FN: C’est un album fait entre amis. Comment ces morceaux ont ils été écrits ? Qui fait quoi dans City Of Exiles ?

GL: Nous partons de démos guitare-voix très rudimentaires que j’enregistre tranquillement chez moi sur mon zoom et que je fais écouter au groupe par la suite. Nous sélectionnons ensemble les titres que nous allons travailler et ensuite nous démarrons la session. Mais attention, le résultat de cette sélection finale est unanime et non le fruit d’un consensus. Selon moi, l’idée de vote majoritaire aboutissant sur un consensus mou n’a pas sa place dans un processus artistique. Je préfère abandonner une chanson qui me tient à cœur mais qui n’intéresse pas l’ensemble du groupe plutôt qu’essayer de forcer les choses. Cela n’aurait aucun sens.
Mais pour revenir à l’enregistrement, nous aboutissons à une chanson qui n’a souvent plus rien à voir avec la démo de base. Si les crédits des 8 morceaux de l’album sont partagés de façon équitable, c’est parce que ces chansons auraient une autre couleur ou n’existeraient tout simplement pas sous cette forme, sans l’apport de chacun. Cela peut paraître anodin, mais cela me semble primordial. D’ailleurs, en ce qui concerne la musique rock dans son ensemble, je ne crois pas vraiment au génie solitaire. La manière de sonner d’un groupe, la façon d’interpréter une chanson ou de l’arranger, proviennent d’une entité collective et non d’individus ou de producteurs omniscients. Dans le rock, c’est le collectif, le hasard, le travail et la chance qui font les chansons et la carrière d’un groupe. Les génies solitaires ne sont souvent que des usurpateurs ou des cinglés.

FN: T’entendre chanter a paraît-il été une grande surprise pour tes amis musiciens. As-tu toujours eu des désirs de chanteur ? Comment vis-tu cette mise en avant ?

GL: Devenir le chanteur de City Of Exiles est une bénédiction. Ce n’est pas mon métier, mais j’ai toutefois toujours chanté. L’enregistrement m’a permis de trouver ma voix. Quand on chante seul dans son coin, on cherche souvent à reproduire les artistes que l’on aime. Quand il s’agit de Little Richard, de Stevie Wonder, de Elvis Presley ou des Beatles, cela peut être très compliqué. J’ai mis des années à tuer mes idoles avant de pouvoir enregistrer et entendre ma propre voix.
Les autres musiciens de City Of Exiles m’ont d’abord connus comme celui qui facilitait leur métier. J’étais co-manager du groupe Radiosofa dans lequel jouaient Fabien Senay, Mathieu Pigné et Matthieu Forest. J’ai accompagné d’autres groupes dont Aña, duo dans lequel joue encore David Fontaine. Pauline Denize a participé à une session de l’unique EP d’Amara que nous avons arrangé et financé avec Mathieu Pigné et Fabien Senay. Tous m’ont accompagné et m’ont aidé à franchir la vitre qui, dans un studio, sépare le canapé plus ou moins confortable de la régie réservé à l’écoute et aux invités, du micro-chant, sorte de totem ou de spectre, situé dans la salle de prises.

FN: Le chant est assuré par toi et Pauline Denize. Pourquoi un chant partagé ?

GL: J’adore le mélange des voix masculines et féminines. Cela apporte un côté sensuel aux chansons. Quand elle chante seule, comme sur « One Silver Dollar » et « Before You Go (Sunset) », la voix de Pauline donne une autre respiration à l’album. J’aime beaucoup de chanteuses comme Fiona Apple, Sharon Van Eten, Chelsea Wolfe, Adrianne Lenker ou Annie Clark, mais c’est surtout les voix d’hommes et de femmes mélangées qui me plaisent : Jean-Louis Murat-Morgane Imbaud, Mark Lanegan-Isobel Campbell, Nick Cave-Kylie Minogue. Je ne sais pas ce qu’aurait pu donner un duo Nick Cave-Nina Simone, mais rien que l’idée me ravit.

FN: Pauline Denize assure également les arrangements de cordes. Comment a évolué un morceau comme « Amor For A Broken Heart » qui est réellement une splendeur ?

GL: C’est gentil. C’est un titre qui a été enregistré peu de temps après avoir été esquissé. Comme souvent, tout est parti de la batterie. On ne parle pas suffisamment du rôle primordial du batteur dans un groupe. Mathieu Pigné, le batteur de City Of Exiles est un merveilleux musicien. C’est lui qui nous ouvre le chemin, le défriche et nous guide sur la bonne voie. Sous sa conduite, nous avons progressivement agencé « Amor For A Broken Heart » en ajoutant des claviers, des voix, des choeurs et des guitares électriques qui carillonnent. L’arrangement de cordes de Pauline apporte un côté majestueux à l’ensemble. Le disquaire Bernard Delgoulet de la Démothèque de Périgueux classe « Amor For A Broken Heart » dans son rayon swamp folk. Je ne connais pas les noms des autres artistes qui figurent dans son rayon swamp folk, mais je trouve que cela définit bien notre musique.

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FN: Autre beauté, « Le Soleil » est un sacré morceau post rock. Comment est né ce morceau ?

GL: Par accident. La composition de départ comportait un texte en français mais l’ensemble ne fonctionnait pas. David Fontaine et Pauline Denize ont réarrangé le titre et Antoine Gaillet a fait le reste grâce à la magie du mixage. C’est devenu un instrumental qui ouvre bien la face B du vinyle.

FN: Pourquoi cette reprise « One Silver Dollar » chantée par Marilyn Monroe en son temps ? Que représente cette chanson ?

GL: Un espoir empli de désillusion. Les paroles sont d’une parfaite cruauté. Un résumé de la condition humaine. La version originale chantée par Maryline, est extraite du film « La Rivière Sans Retour » d’Otto Preminger. J’ai toujours trouvé que Marilyn était une actrice sublime, mais complètement sous-estimée. C’est un peu le syndrome Brad Pitt. Ces acteurs sont trop beaux pour être pris au sérieux. Et puis la scène où elle chante cette chanson seule à la guitare dans ce saloon bondé d’hommes est tellement bouleversante. C’est un moment de vérité. J’ai pensé que sa réappropriation par Pauline pouvait être un possible moment de vérité pour elle. C’est une musicienne fantastique mais elle manquait d’assurance à l’époque et n’osait pas se lancer dans son projet solo (Denize). C’était une manière de l’accompagner, de l’épauler, de lui dire qu’elle pouvait le faire. Son interprétation est superbe. Fabien Senay a fait un travail d’accompagnement fabuleux.

FN: « Dirty Lovers » est impressionnant par son déluge sonore. Représente-t-il une somme de toutes vos influences ?

GL: Peut-être. C’est une belle façon de percevoir ce titre en tout cas. C’est en tout cas le morceau qui a le plus plu à mes amis musiciens anglais. Gemma Ray m’a avoué qu’elle adorait le chaos final. Nous avons enregistré « Amor For A Broken Heart » et « Dirty Lovers » durant la même session. Ce sont les Docteur Jekyll et Mister Hyde du disque. La face claire et la face obscure de l’album. Pour ma part, je vois surtout « Dirty Lovers » comme la face sombre du groupe. C’est sans doute le morceau de l’album qui me satisfait le plus musicalement. Cela peut paraître complètement idiot et totalement déplacé, mais l’écoute de « Dirty Lovers » me rend très heureux. Je suis fier d’avoir participé à la conception de ce titre. Mais je suis surtout fier de nous. J’adore la puissance que dégage la chanson. Tout me plaît. L’alchimie des musiciens est à son sommet. Je suis scotché par le travail de Fabien et de Matthieu, les deux guitaristes du groupe. Comme toujours, le jeu de batterie de Mathieu est subtil; ici à la fois délicat et oppressant. La voix de Pauline est sensuelle et elle parvient à faire vriller son violon bien comme il faut. A la manière de rats sortant des égouts, les claviers de Jean Baptiste et de David sont sales et repoussants. Et puis ces choeurs fantomatiques qui viennent ponctuer tout ce bazar… Non vraiment, j’adore « Dirty Lovers ».

FN: Cet album a eu une longue gestation. Comment as tu organisé la naissance de ce bébé ?

GL: Il nous a fallu quatre sessions de deux ou trois jours réparties sur une dizaine de mois pour enregistrer l’album. Nous avons dû jongler avec les emplois du temps de chacun. L’intégralité des prises de l’album a été effectuée au studio Piggy In The Mirror de David Fontaine. C’est notre magicien, notre Steve Albini à nous. Une fois les prises faites, nous avons confié les 8 morceaux à Antoine Gaillet qui au bout de quelques semaines a réussi à trouver un peu de temps pour mixer l’album. En parallèle, nous avons préparé la pochette avec Stéphane Roussel et Arman Méliès, qui nous a offert une illustration originale. Aujourd’hui, l’album est là et c’est le principal. Nous le défendrons seuls avec l’aide de Nicolas Miliani notre attaché de presse et avec le soutien d’amateurs de musique comme toi.

FN: Toi qui a été manager de Radiosofa, est ce encore plus difficile maintenant de faire un album ?

GL: Cela a toujours été difficile. Du temps du premier album de Radiosofa, quand le groupe a enfin été signé chez Pias après des années de galères, ils sont apparus à contre-courant. La faute à Vilnius, Tôt ou Tard ou encore Tricatel qui ont fait du mal à la musique chantée en français. Pendant toute la période de promotion du premier album de Radiosofa, il était devenu ringard de chanter du rock en français. Les Radiosofa étaient programmés en première partie de Aston Villa et de Blankass alors que dans le même temps Tahiti 80 était comparé à Beck. Les médias branchouilles préféraient l’indolence des Tahiti 80 ou de sous Radiohead français, à la puissance scénique des Radiosofa. La musique du groupe était pestiférée. J’ai toujours adoré un groupe comme les Elektrocution. Leurs shows étaient dangereux et Maxime, leur chanteur, était tout simplement immense. Mais les Radiosofa étaient les vrais punks de Rouen. Chanter en français était juste devenu ringard. Et c’est vrai que leur premier album ne rend pas grâce à la machine de guerre qu’était le groupe sur scène. Il a fallu attendre la sortie du Souffle Court, leur deuxième disque et une double page de Bayon dans Libé, pour que la bien-pensance rock se réveille et revoit son jugement.
Mais de nos jours, je pense qu’il est impossible et illusoire de penser que la musique rock produite par des musiciens inconnus intéresse encore en France les maisons de disques traditionnelles. Le rock est redevenu une musique de niche. Cette race music qui certes n’est plus uniquement réservée à la population noire américaine mais qui n’intéresse plus que quelques passionnés éparses. Tels les héros de la guerre du feu, ces passionnés conservent chacun dans leurs coins les cendres du brasier sacré.

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FN: Quel est ton regard sur la scène rock actuelle en France ?

GL: Celui de quelqu’un qui ne se reconnaît pas dans les magazines nationaux dédiés au rock, qui déteste les concerts dans les Zénith et les stades, mais qui continue à traquer les disquaires dans chacune des villes qu’il traverse. Tout est devenu beaucoup plus compliqué. Je trouve parfois plus d’intention rock dans la rubrique musicale des magazines Causette ou Marie Claire que chez un groupe indé qui exclut tout ce qui est différent de son idée du rock et qui brandit comme un étendard le caractère inébranlable de son parcours et de sa pseudo légitimité. Quand j’ai quitté le Havre, je doutais de la musique et du rock en particulier. Ce sont des associations comme Some Produkt à Périgueux ou Allez Les Filles à Bordeaux qui m’ont permis de retrouver la foi. Idem pour certaines initiatives venants de gens de radio, comme Matthieu Lechevalier avec Ouest Track Radio ou encore Rodolphe Joly avec Radio Vassivière en Corrèze. On est loin de la décapitation permanente qui a court dans les salles de musiques actuelles et les locaux de répétition du Havre. Finalement, il se passe encore beaucoup de choses si on cherche bien, si on prend du recul. Grâce à des gens comme Marc Roumagne de l’association Some Produkt à Périgueux, Stéphane Maunier du Kalif à Rouen ou Guillaume Planche à Limoges, je me suis remis à faire tourner des groupes anglais ou américains comme Miraculous Mule, Gemma Ray ou Lonesome Shack. C’est un peu l’histoire du colibri. Regarde ton propre travail avec le site Clair Et Obscur. Ce site est admirable. Cela fait avancer le truc. C’est ce genre de choses qui servent la cause du rock.

FN: Comment as-tu vécu ces périodes de confinement ?

GL: Comme tout le monde, j’ai pris soin de mes enfants tout en continuant à travailler et tout en surfant mentalement entre injonctions contradictoires, désinformations et bêtises ambiantes. Une sale période pour nous tous.

FN: Des concerts sont-ils envisagés pour City Of Exiles lorsqu’ils seront possible ?

GL: Oui. Dès que cela sera possible, nous défendrons notre album dans les cafés concerts de toutes les villes où nous serons accueillis.

FN: City Of Exiles est-il un one shot ou bien d’autres albums pourraient voir le jour ?

GL: Le deuxième album est déjà en route. Nous avons encore beaucoup de territoires à explorer.

Propos recueillis par Fred Natuzzi (Janvier 2021)

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