Camelias Garden – You Have A Chance
Camelias Garden
Fading Records/Altrock Records
Signé sur la filiale folk de l’insatiable label Altrock Records (Not A Good Sign, La Conscienza Di Zeno, etc….), ce trio romain a, sur le papier, tout pour nous séduire, exception faite d’une pochette hideuse. Fortement influencés par Genesis, l’Anthony Phillips le plus bucolique et l’early-PFM, les dix mets mélodiques confectionnés par cette fine équipe de maître-queue s’avèrent en effet fort agréables. Loin d’œuvrer dans un plagiat éhonté, les membres de Camelias Garden nous proposent un menu digital varié et consistant dont les saveurs renvoient, à bien des égards, aux petits plats délectables mitonnés avec amour par ces grands noms des seventies. Anti-commercial à souhait, ce premier opus (qui, espérons-le, en appellera d’autres), gambade ainsi avec insouciance au cœur de paysages mélodiques raffinés où claviers analogiques, guitares 12 cordes et instruments acoustiques en tout genre (violon, basson, flûte, violoncelle) fleurissent en abondance pour notre plus grand plaisir.
Survolé par un chant anglais remarquable, « You Have A Chance » nous propose quelques pièces absolument remarquables. On saluera en priorité le triptyque « Dance Of The Sun/The Remark/Dance Of The Sun (Birth Of Light) » sur lequel plane l’ombre du Premiata Forniera Marconi de « Per Un Amico » avec, en sus, de joyeuses digressions folkloriques et des parties vocales très ancrées dans notre époque (leur dialogue avec le mellotron évoque les fastes du Moongarden de « Round Midnight »). La formation n’hésite pas par ailleurs, dès que l’occasion lui en est offerte, à s’aventurer sur des terres plus électriques, notamment sur le sublime « We All Stand In Our Broken Jars » dont les soli entrelacés de guitare électrique et de mini moog rappellent les grandes heures du tandem Franco Mussida/Flavio Premoli.
Malgré quelques temps plus faibles (les poussifs « Knight’s Vow » et « Mellow Days »), Camelias Garden tire fort honorablement son épingle du jeu et, loin de toute obsession mercantile, verse dans l’hommage sincère et désintéressé et cherche avant tout à se faire plaisir. Belle démarche, assurément, mise au service d’un album qui s’avère bougrement attachant…
Bertrand Pourcheron (7,5/10)
http://www.cameliasgarden.com/