Silv – Dernière Lumière Avant La Nuit

Dernière Lumière avant la nuit
Silv
Autoproduction
2021
Christophe Gigon

Silv – Dernière Lumière Avant La Nuit

Silv derniere-lumiere-avant-la-nuit

Silvain Goillot (alias Silv), auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste (et accessoirement batteur d’Apairys et Maldoror) vous présente son album solo  Dernière Lumière Avant La Nuit. Marillion s’est (presque) fait piquer le titre de son prochain disque, à paraître au printemps 2022 (An Hour Before It’s Dark). Il s’agit de rock progressif mâtiné d’électro, chanté en français et proposant des textes philosophico-poétiques. En totale autonomie, l’artiste s’est permis d’emprunter les mots d’Arthur Rimbaud ou du scientifique Paul Langevin.

Les onze titres composant cette épopée proposent une musique éclectique, aux multiples influences. Le mélomane averti reconnaîtra du Dream Theater, du Ange, du Manset, du Nemo ou même du Bashung de la période L’Imprudence. Silvain assure toutes les parties vocales et instrumentales du projet et s’en sort avec les honneurs. Il a même encore eu le temps de s’occuper du mixage, du mastering et de l’infographie. Tout en travaillant comme professeur de mathématiques ! Un homme pour le moins complet et efficace.

Silv, Dernière Lumière avant la nuit, band1

On entendra assez vite que la batterie reste le véhicule de prédilection du musicien : les polyrythmies y sont légion et le travail sur les tempi apparaît comme abouti. La voix, quant à elle, si elle sait toujours veiller à respecter une certaine justesse, assure le job, sans plus. Ce n’est en effet pas dans les lignes vocales que se trouveront les idées les plus remarquables de cette aventure sonore. Le traitement des voix permet de maquiller le peu d’envergure de celle-ci, avec un certain brio, il faut bien l’admettre. Même si on reste bien loin des travaux d’autres multi-instrumentistes comme Mike Oldfield ou Robert Reed, sachons reconnaître au Français une volonté sans failles, qui lui a permis de faire aboutir son projet, en quasi-autarcie et avec une certaine noblesse dans la posture : le produit ne souffre jamais d’une certaine forme ridicule gênante, malheureusement trop souvent fréquente dans de tels projets. On sent, entend, comprend que le projet est maîtrisé et que son auteur a su réfléchir posément à toutes les étapes nécessaires à sa création. De plus, la multiplicité des genres et des formes appliquées concourt à transformer une simple écoute en voyage sonore et littéraire pour le moins original. Là où le bât blesse, c’est que l’ensemble ne fait que rarement vibrer, la virée, si riche qu’elle soit (on y croise de la poésie, de la philosophie, de la physique quantique, de l’histoire, etc.) ne donne pas la chair de poule. Ça sent le travail bien fait, mais ça ne procure jamais le grand frisson. Ce qui semble pour le moins regrettable pour une musique qui se veut si défricheuse. La création apparaît ainsi comme davantage laborieuse que voluptueuse.

Silv, Dernière Lumière avant la nuit, band 2

Un disque remarquable, mais qui aura de la peine à se faire remarquer parmi l’offre pléthorique de productions se réclamant de semblables ambitions. Et, dans le genre, l’auditeur affamé trouvera probablement mieux chez des génies comme les Britanniques Pete Jones ou John Mitchell (Lonely Robot, Frost* etc.). Mais admettons qu’ils ne jouent pas dans la même cour. Parlons donc de courage et d’ambition assumée. Ce qui n’est déjà pas si mal.

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https://silv.bandcamp.com/releases

 

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