Nemo – Coma
Nemo
Autoproduction
Le Dream Theater français, s’il ne jouit hélas pas d’une reconnaissance médiatique pourtant méritée – la presse française préfère la carte de la facilité confortable comme la reformation partielle de Téléphone ou les groupes hypes qui formeront l’essentiel des colonnes des Inrocks – poursuit sa carrière, entamée au début de ce millénaire, sans se soucier, ni des modes, ni des dogmes. Son trip : un rock progressif musclé et frais, sorte de croisement improbable entre la musique des ténors américains du genre (Spock’s Beard, Enchant) et un chant français décomplexé. Comme si le regretté Balavoine était devenu le nouveau chanteur de Threshold ! « C’est incroyable mais vrai », comme aurait pu dire Jacques Martin. D’ailleurs, la voix du leader Jean Pierre Louveton ressemble fortement à celle du vocaliste d’un autre groupe-fer-de-lance de la cause mélodique : Lazuli.
Une dizaine d’albums jalonnent la carrière du groupe. Coma contient ainsi tous les ingrédients habituels d’un disque de Nemo : une dextérité guitaristique de chaque instant qui sait toujours rester au service de la composition (les inconditionnels de Steve Vai ou Joe Satriani en auront pour leur argent), un chant clair et puissant, une production efficace et des textes revendicateurs et réfléchis. Une double galette. La première propose six titres de premier choix. Les influences, naturellement, restent manifestes mais ne gâchent pourtant pas le plaisir de pouvoir offrir aux esgourdes engourdies une bonne dose de fortifiant, bien utile en ce début d’année froid et triste.
La seconde salve attaque avec des reprises de Deep Purple (« Rat Bat Blue ») et Led Zeppelin (« Ten Years Gone ») avant de donner l’estocade à l’auditeur avec la superbe trilogie inspirée de La Divine Comédie du poète médiéval italien Dante Alighieri. Quand le rock a des lettres, c’est encore mieux. Même si notre poisson-clown nage dans les mêmes eaux depuis sa naissance, les balades qu’il propose sauront plaire aux amateurs de rock mélodique exigeant et maîtrisé.
Christophe Gigon
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Dire que Nemo poursuit sa carrière avec « Coma » est un peu erroné ; « termine sa carrière » eut été préférable non ?
Quant à indiquer que la voix de JPL ressemble fortement à celle de Dominique Léonetti ??? J’avoue être plus que dubitatif.
A part ça, Nemo nous produit une nouvelle fois un excellent album