Souvarof – Souvarof
Auto production
2019
Christophe Gigon
Souvarof – Souvarof
Ce E.P. des Helvètes de Souvarof plaira aux amateurs des Wilson : Steve ou Ray. Il s’agit de rock alternatif mélodique mais énergique qui fait penser à Porcupine Tree, Stiltskin ou Pineapple Thief : de bonnes influences me direz-vous. Les six titres qui forment ce mini-album sont parus en 2019 et la galette, échouée sur le bureau de votre serviteur depuis belle lurette, a fini par gagner le lecteur de C.D. un peu par hasard, beaucoup par devoir. Las, il semblerait, vu l’état de mort cérébrale de la page Facebook dédiée au quartette romand, que l’escouade ait déposé les armes et que Souvarof s’est mis en mode OFF. Leur site Internet, quant à lui, a clairement disparu dans les limbes de la toile. Dommage car la musique proposée est de très bonne qualité, à défaut d’être originale.
Le premier titre, « Coma », dont la vidéo vous est proposée en bas d’article, impose son style : une production aux petits oignons et un son costaud qui fait honneur au travail d’Yvan Bing, le maître des manettes. Ambiance Biffy Clyro garantie ! « Empty Front Sea » commence comme du King Crimson énervé pour rejoindre bien vite les voies plus mainstream d’un rock U.S. de qualité (Creed, Tremonti ou Alter Bridge). Toujours avec agilité, classe et limpidité. « Go On Your Way » calme momentanément le jeu en début de piste avant de dévaler la suite sous des lignes de basse rageuses. Les chœurs masculins « à la Galaad) achèvent de donner un ton épique à cette cavalcade au final plutôt pop. A propos de lignes de basses, celles qui ouvrent « Set Sail » raviront les amateurs. Décidément, Souvarof sait très bien jouer avec les limites d’une musique qui pourrait bien vite sombrer dans le commercial. Mais elle garde le cap et on imagine bien qu’en concert, le rendu doit sembler de suite plus hard. Et toujours ces petits moments de polyrythmie qui empêchent les compositions de suivre une plate évolution.
« Hyde » sonne plus indie même si les arrangements veillent à toujours garder le cap d’une production lisible « à l’américaine ». Le disque se conclut avec « Two Lives » aux sonorités Radiohead de bonne mémoire. Excellent titre, progressif mais agressif, populaire sans en avoir l’air. Décidément, ce groupe est très fort quand il s’agit de jouer avec le genre qu’il s’est défini.
En espérant que cette chronique ne fasse pas figure d’épitaphe tant l’avenir de cette équipe semblait prometteur. Hats off !
https://www.facebook.com/souvarof/