Solstice – Prophecy

Prophecy
Solstice
2013
Esoteric Antenna

Solstice – Prophecy

« Prophecy » est le huitième album mis au monde par ce co-leader du revival néo progressif qui a fourbi ses premières armes avec l’excellent « Silent Dance », publié en 1984 (et réédité, comme toute la discographie passée du combo, qui a bénéficié, au passage, des services de Steven Wilson au remastering). Considérée à l’époque comme l’égale des XII Night, Pendragon et IQ, la formation a hélas rapidement jeté l’éponge avant de revenir sur le devant de la scène en 1992 avec le très bon « New Life ». Auteur, depuis lors, d’une petite poignée d’opus gigognes plutôt sympathiques (citons en priorité l’incontournable « Spirit », publié en l’an de grâce 2010), le gang du leader et guitariste Andy Glass (seul membre inamovible du groupe depuis ses débuts) frappe aujourd’hui un grand coup avec « Prophecy ». Bâti autour de huit compositions diaphanes (l’introduction ethnique du splendide morceau d’ouverture « Eyes Of Fire »), ce disque de toute beauté célèbre un panthéisme frémissant perceptible, entre autres, dans les vocaux divins de la belle Emma Brown et dans les soli de guitare exceptionnels de maître Glass.

Dans ce climat extatique, les mélopées mijotées avec soin par Solstice baignent dans un véritable Eden musical tout en s’aventurant, à l’occasion, dans une fusion free jazz de bon aloi (la partie centrale du décidément incontournable « Eyes Of Fire »). Pour le reste, la musique de la formation s’écoule comme un long fleuve tranquille, serpentant lentement au sein d’un paradis chatoyant. La communauté d’esprit avec la musique classique et le meilleur du rock progressif s’avère ici évidente, présente aussi bien dans le raffinement éolien de certains passages (le magnifique dialogue guitare sèche/violon sur lequel démarre « Keepers Of The Truth ») que dans la pureté de bon nombre de lignes mélodiques (le fantastique epic « Warriors », sur lequel le piano frémissant de Steve McDaniels et la six-cordes ensorcelée et ensorcelante d’Andy Glass atteignent des sommets).

Dans ce contexte, la cohérence du propos musical est sans faille et doit beaucoup à la richesse d’inspiration de la violoniste Jenny Newman qui illumine l’ensemble de l’œuvre des interventions tour à tour virevoltantes et plaintives de son instrument. Voilà, en  définitive, un album d’une très grande richesse mélodique empreinte de romantisme et de chaleur. Magistral !

Bertrand Pourcheron (8,5/10)

http://www.solsticewebsite.com/

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