Six Organs Of Admittance + Kikiilimikilii + Water Sark + Jey Code à Paris, La Cantine, le vendredi 2 novembre 2012

 Voilà une date qui ressemble à un exploit. Je l’ai su la veille par notre rédac-chef qui me prévenait tout en me lançant une excuse minable comme quoi il était dans l’impossibilité de venir. No Comment… Comment en effet imaginer Six Organs Of Admittance se produire dans un lieu tel que la Cantine ? Les connaisseurs et habitués en savent plus sur les plats et les bières servis dans cet espace branché du 20ème arrondissement que des concerts organisés par le bon Eric Cooney, instigateur de l’association En veux-tu? en v’là!.  C’est vrai que je n’avais pas pensé une seule seconde à ce que Ben Chasny nous gratifie d’un petit show dans une salle pouvant à peine contenir 50 pecnots (pour 5 malheureux euros !). Mais avant toute chose, je présente mes excuses les plus sincères et forcément les plus plates à Jey Code et Water Sark pour avoir tout simplement zappé leur set, tout ça parce que sortie tardive du boulot, transport, rencontre, une bonne bière et plusieurs clopes. D’autant plus dommage que les extraits que j’avais glanés la veille m’avait mis en appétit.

Bref, c’est l’esprit un peu embrumé que j’arrive pour la prestation de Kikiilimikilii. Ah ! La Cantine ! Pour bouffer un steak, il y de la place, mais pour voir un concert dans de bonnes conditions, il ne faut être ni trop petit, ni trop sujet à la chaleur, dans cette sorte de grosse cave servant de salle de spectacle. Bon, si vous êtes un peu juste niveau temps, comme moi, vous verrez tout juste une mèche de cheveux. Alors pour les photos, on repassera. Kikiilimikilii, donc, c’est une musique électronique dronisante sur les bords, au vague parfum psychédélique. Un son qui prend le temps de s’installer pour un résultat bien correct même si un peu engourdissant. En même temps, dans une cave, la réverbération est au rendez-vous. Une pointe d’intensité se fera sentir sur la fin du set, bien qu’un petit sentiment de trop peu soit présent. Deux titres bonus seront joués, la demoiselle de Water Sark prenant le micro pour l’occasion. On passera sur les problèmes de son (micro qui ne marche pas, sample décalé, balancé à l’improviste provoquant un fou rire parmi le public), la touche délicieusement cold-wave des deux comparses mettra l’assistance dans la poche. A revoir, mais dans de meilleures conditions.

À peine le temps de prendre l’air, passer au coin pipi et zou, c’est reparti pour Six Organs Of Admittance. Accompagné par deux musiciens, c’est ici un trio rock qui fera le bonheur des personnes présentes. Ressortant les grandes lignes de son dernier album studio, « Ascent », Ben Chasny fera revivre les grandes heures du rock psychédélique seventies. Un son un peu rétro mais qui colle bien au lieu sous terre/secret, des titres énergiques et une atmosphère chaude (un courant d’air ? Quelque part ?) feront le reste. Rien à dire, les titres d’ »Ascent » sur lesquels la set-list est calée fonctionnent et font dodeliner la tête au milieu de cette moiteur insistante et particulièrement collante. Et comme on ne voit rien tant la « salle » est bondée (reste quelques cheveux aperçus sur un spot rouge), on se concentre uniquement sur le son, clair et précis. Les solos sont impeccables, tout comme la voix de Chasny. Pur plaisir ! C’est sous les vivats que ce dernier terminera son set avec un titre qu’on imagine facilement sur une gratte sèche, mais qui aurait perdu de sa superbe, compte-tenu du caractère du lieu. Une guitare, une voix, la messe est dite. Merci, et au revoir. J’en profite pour me prendre l’album « Maria Kapel » en vinyle, qui me tendait ses petites menottes. Souvenir de soirée. Un Six Organs Of Admittance continuant manifestement sur sa lancée rock issue d’un autre siècle, et d’une autre dimension, bonne soirée, bonnes bières,  bon concert. Merci encore à l’ami Eric pour l’organisation.

Jérémy Urbain

http://www.en-vla.org/

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