Peter Gee – Paris
Peter Gee
Autoproduction
Trois mois après l’analyse sous toutes ses coutures, dans notre série « oldies but goldies », du très sympathique album studio « East Of Eden » de Peter Gee, publié à l’origine en 2011, nous nous attaquons aujourd’hui le cœur vaillant à la chronique de son tout nouvel opus, sobrement intitulé « Paris ». Le bassiste de Pendragon s’y est entouré d’une brochette de sacrées pointures : Steve Thorne, Damian Wilson (Threshold) et Paul Wilson au chant, Hayley Olliver aux backing vocals et Steve Christey (Jadis) à la batterie. Tous les autres instruments sont assurés, avec talent et efficacité, par ses soins. « Paris » est composé de quinze pièces éclectiques à souhait, dont les paroles sont extraites de psaumes du nouveau testament. Après une intro instrumentale très typée « années trente à Montmartre » (« La Ville des Amoureux »), Peter développe la problématique existentielle de la fuite du temps au travers de lyrics parfois proches de la confession autobiographique. Musicalement, le camarade Gee alterne avec brio morceaux électriques en diable (le bien nommé « Rock’N’Roll », au chant de braise), titres langoureux parfaitement dans l’air du temps (« The Flame », « Dancer », « The Fight », etc…), pièces à la guitare acoustique évoquant les fastes du Anthony Philipps de la série « Private Parts And Pieces » (« Narnia », « Summer Love ») et plages symphoniques de toute beauté (les splendides « A Divided Heart », « Paris » et « Into Light », au piano majestueux et au chant des plus émouvants). Loin du matraquage explosif bourré jusqu’à la gueule d’effets spéciaux qui constitue actuellement le fond de commerce de trop nombreux artistes, Peter joue la carte de l’abnégation et de l’émotion et présente une musique authentique et souvent sciemment dépouillée. Qu’ajouter ? Il est difficile, au regard de la pléthore actuelle de productions de qualité, de porter aux nues un disque plutôt qu’un autre. Sachez toutefois que si vous veniez à rater ce « Paris », vous risqueriez fort de passer à côté d’une œuvre à la fois profonde et variée. Je vous aurai prévenus !
Bertrand Pourcheron (7,5/10)