PAST – Never Fall Down

Never Fall Down
PAST
2013
Autoproduction

PAST – Never Fall Down

Plus ça avance et plus il est clair que la scène hardcore française n’est pas avare en qualité. Au contraire même, elle en déborde. Ça suinte de ses pores  avant que la cloque ne pète et ça s’extirpe tel un vilain comédon récalcitrant et rageur. Il est temps de grandir. Les p’tits gars de PAST ont manifestement la bonne aubaine. Après les trois titres de leur première démo, en mode Isis/Neurosis, les bordelais ont changé leur fusil d’épaule. Ils ont renforcé la cartouchière et changé la crosse pour une bien belle offrande aux reflets nacrés et pointent désormais un viseur affuté vers l’horizon. « Never Fall Down » ? Un passage, l’enjambement de la rampe, le saut par-dessus les rails. On ose, on franchit mais on ne tombe pas. Maintenant que c’est parti on ne lâche surtout pas prise. On s’entoure bien, aussi, avec Amaury Sauvé au son (Birds In Row, The Rodeo Idiot Engine, As We Draw), du costaud, du solide. Bref, on remplit le réservoir. Le tempo gicle, soutenu, vif, osant l’accélération foudroyante et radicale. Voix beuglées en chœur sur une basse qui claque. C’est une part de chaos qui t’arrive en pleine face. Les charmants visages mutent en des grimaces grinçantes, maxillaires bloquées. Et j’ai ce petit quelque chose en plus. Forcément, le son poutre au balcon, effets de reverbs compris. Mais ce n’est pas que ça, on laisse le temps aux morceaux de poser l’ambiance. Un train qui arrive au loin, le sol qui tremble, les rails qui vibrent, l’envie d’aller plus vite, de sentir sa respiration sur le torse. Courir, stopper, aspirer, jeter un regard circulaire, suivre l’envol des accords mélodiques sur un relent post-rock avant de se rappeler où on est. Crier et se rétablir. Ça ne coule pas comme du Reblochon au soleil de midi, non, ça reste acéré et on y revient.  Et là, on demande plus, j’en demande plus. Il y a ce je-ne-sais-quoi, cet accent, cette tension hérisse poil, ce truc en plus dont on peine à trouver de nom…  je ne sais pas quoi, merde ! Les gars, j’ai le radar infrarouge sur vous. Putain, ça peut exploser ! Les cartes sont en main et la pioche est bonne.

Jérémy Urbain (7,5/10)

http://pastbdx.bandcamp.com/

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