Nobody Jones – Missing Person

Missing Person
Nobody Jones
Food Chain Records / Deathbomb Arc
2025
Lucas Biela

Nobody Jones – Missing Person

Nobody Jones Missing Person

La country aux accents folk n’a jamais mieux sonné que quand elle s’accommode d’une instrumentation la plus discrète possible. C’était vrai de Townes Van Zandt, et c’est également le cas avec Nobody Jones. Aussi dépouillée que la pochette de l’album Missing Person, la musique en est cependant tout autant chargée de couleurs.

Ainsi, en milieu intimiste, celui qui a choisi pour nom de scène Nobody Jones en a gros sur le cœur. Entre réflexions et appels, la douleur qui marque le morceau-titre finit par nous envahir. Avançant prudemment, l’accompagnement musical appuie alors la mélancolie que le thème abordé suscite. Plus loin, sur « Resisting Arrest » et « The List », les mots s’étirent avec langueur, comme pour mieux appuyer la peine et faire ressortir la difficulté à y faire face. « Same River » quant à lui fait la part belle aux soupirs. Mais à l’affection des plus tendres répondent des emportements éplorés, mettant davantage en exergue toute la désolation qui habite notre homme. A nouveau, l’épure musicale avec les échos plaintifs de la steel et la résignation de la basse soulignent l’affliction ambiante. Avec « Timekeeper », on retrouve dans la voix ce miroir entre tendresse et dureté, mais dans un contexte légèrement plus enjoué, porté par une steel guillerette et une six-cordes radieuse. Autour de « Magic Is Real », c’est toujours le chagrin qui mène la danse, mais on sent nos amis à nouveau en quête d’un espoir, tant à travers les notes lumineuses de la guitare que dans ces falsettos poignants ponctués d’allongements de syllabes ornementaux (« belie-ie-ie-ieve », « ai-i-i-r »).

Nobody Jones Missing Person Band 2

En revanche, quand claviers et batterie rejoignent nos âmes perdues, l’ambiance change. Ainsi « Nobody Knows », au rythme frétillant et agrémenté d’un piano amusé, fait écho à l’adage « plus on est de fous, plus on rit ». C’est à nouveau ces gais-lurons qui marquent de leur sceau « High Fidelity » en faisant balancer cette pièce telle une valse. Mais notre mystérieux Philadelphien peut également redonner le sourire en l’absence de ces deux acolytes. Pour partager l’enthousiasme des chœurs confiants de « Live Free Or Try », la steel enchantée et la guitare étincelante semblent en effet suffire. Il en va de même avec « Facing Away » où le rythme plus alerte porté par une guitare allègre nous ferait presque rejoindre une piste de danse country.

Bien peu d’informations sont disponibles en ligne à propos de Nobody Jones. Cependant, c’est « Everybody Else » qui devrait découvrir son univers, tellement celui-ci prend aux tripes. Partageant le plus souvent ses peines, parfois ses joies, notre homme-mystère le fait avec tant d’attachement qu’il est difficile d’y être indifférent.

https://nobodyjones.bandcamp.com/album/missing-person

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