Neal Morse – Never Been Down This Road
Radiant Records
2025
Fred Natuzzi
Neal Morse – Never Been Down This Road

Vous vous en doutez, j’aime beaucoup Neal Morse. Je chronique ses albums de la manière la plus objective possible, mais il m’arrive de ne pas adhérer à certains morceaux. Cependant, sa démarche est attachante et je ne peux m’empêcher de continuer à essayer de trouver des choses à écrire sur ses sorties. Mais maintenant, il existe une autre raison pour laquelle je vais continuer à chroniquer ce brave Neal dans nos colonnes. Laquelle ? Eh bien, cela embête fortement mon ami Palabras qui n’aime plus du tout l’artiste en question et qui est obligé de lire mon papier, car… il est mon relecteur ! Et donc, comme j’aime bien le titiller, je vais continuer en ce sens en rigolant bien à l’avance. Là, je sais de quoi il me traite dans sa tête en lisant ces lignes (hahaha !). Note du relecteur : « Attends toi à une prochaine chronique de The Flower Kings hahaha ! » Trêve de plaisanterie, il est temps d’aborder la question de ce nouvel effort solo, sorti via son label Radiant. Il s’inscrit dans la continuité du précédent solo, Late Bloomer, qu’étonnamment je n’ai pas chroniqué ! Pourtant, cet opus était plutôt plaisant, avec quelques titres réussis. Pour Never Been Down This Road, c’est la même chose. Une orientation pop rock avec quelques chansons bien troussées, des gimmicks Neal Morse pour le meilleur et… pour le pire, et quelques surprises intéressantes. Ces chansons ont été composées au petit matin sur le piano de son studio. Elles ont un son un peu brut car Neal joue de tous les instruments, sauf le saxophone (aux interventions malheureusement un peu cheap) et certains chœurs. Les thèmes lui sont très personnels, ce qui ajoute certainement un supplément d’âme à cette pierre à l’autel d’une carrière déjà bien remplie !
Neal adore parler de lui. Il récidive donc en racontant ce qui l’a amené à quitter la Californie dans la bien-nommée « Leavin ‘ California ». Sur un peu moins de neuf minutes, il nous prend la main via son piano et sa voix chaleureuse pour nous promener le long de son chemin personnel. Musicalement, le refrain est efficace et apporte du dynamisme à un morceau un peu répétitif qui semble toujours en attente de celui-ci. Interminable, « Leavin ‘ California » est à réserver aux fans les plus intégristes qui pardonneront le bavardage de Neal. Heureusement, la suite est bien meilleure… mais pas tout de suite ! L’intro de « New Man » est ultra classique, et… les paroles aussi. L’histoire d’un homme qui a une enfance malheureuse, vit une mauvaise vie et qui renaît grâce… grâce à qui ? Ben dis donc, vous ne suivez pas, vous. Sirupeux au possible. Avec la traduction du titre « Reach Deep And Grab It All », j’avais l’image d’un type qui plonge la main dans son slip et qui… euh, je m’égare… En plus, c’est une bonne chanson cette fois-ci qui rappelle à quel point Neal est fan des Beatles. Un très bon moment, efficace et qui fait taper du pied. « Open Up Again » est une ballade qui commence au piano et qui est tournée vers l’émotion. Très bien interprétée, elle montre que Neal Morse, malgré quelques tics variétoches un peu moches, peut réussir une chanson sensible. Un feeling 80 ‘s perdure sur tout le morceau, et on nage entre deux eaux.

Avec ses huit minutes au compteur, « Never Been Down This Road » prend des allures épiques faisant penser à Sola Scriptura ou le diptyque sur Joseph par exemple. On ne s’ennuie pas même si la structure est un peu répétitive. « The Most Important Person » démarre lentement au piano et s’envole avec les cordes habituelles du disque. Joli mais peu marquant. Plus dynamique, « The Heart Always Knows » possède une ligne de basse qui se détache, sur un tempo bien marqué. Ce titre change des habitudes de Neal, avec un saxophone plutôt bien utilisé cette fois-ci. Fun. « Breathe The Air » est une nouvelle ballade au chant émotionnel, bien habité par Neal. Une chanson qui aurait pu correspondre à Transatlantic dans ses moments les plus calmes. Le saxo est ici beaucoup moins utile.

Neal Morse propose un nouvel effort personnel qui ne dénote pas férocement des autres. Ce Never Been Down This Road est à réserver aux fans les plus fans qui retrouveront tout l’art du maître dans ses chansons les plus accessibles. Un artiste prolifique, qui n’a de cesse de rester dans une démarche sincère. On le suit ou non, mais force est de constater que son talent semble inépuisable. J’espère que mon relecteur, Palabras, aura tenu jusque là. Si vous repérez des fautes, ce sera la sienne (de faute !)