Nathan Mahl – Exodus

Exodus
Nathan Mahl
2008
Unicorn Digital

Nathan Mahl - Exodus

Nathan Mahl est un combo canadien de Jazz/fusion progressif qui accusait 28 ans d’existence au moment de la sortie d’Exodus. Son line-up a bien évidemment considérablement évolué depuis tout ce temps, avec cependant des allers et retours de certains zikos (comme Alain Bergeron de retour aux fûts pour l’occasion) autour d’un capitaine toujours solide dans la tempête à savoir l’unique membre fondateur, le regretté claviériste Guy Leblanc. Exodus met ainsi également en scène un nouveau guitariste, Tristan Vaillancourt, qui malheureusement a ensuite mis les voiles après cet unique CD. Nathan Mahl a accouché d’albums plutôt jazzy par le passé mais ici, le ton change probablement sous l’influence des deux guitaristes, En effet, le groove se fait nettement plus heavy, même si l’esprit progressif demeure toujours de mise.

Nous avons droit à un concept-album inspiré de l’Ancien Testament, et je vous ferai grâce des connotations religieuses des textes qui ne sont pas ma tasse de thé. Par contre, musicalement parlant, et c’est bien ce qui nous intéresse, c’est assez impressionnant, « Burning Bush » met immédiatement dans le mille avec son intro à la IQ sur fond sonore de vagues et piano pour 2 couplets très sensibles, Pourtant, la suite présente une rupture très franche avec 5 minutes instrumentales d’un groove épatant, impulsé par l’orgue Hammond et bardé de soli de guitare qui donnent la banane. Après cette entrée en matière étonnante et qui met l’eau à la bouche, l’intérêt pour cet album ne se démentira jamais.

Le groove permanent éclabousse encore « Let My People Go » et « The Plagues » avec pour le 1er un remarquable pont chant/batterie vers la fin du titre et pour le second une démonstration de claviers sur un schéma à la Vanden Plas et ornée de parties de violon judicieusement dispensées par le guest David Peterson. Par la suite, c’est Jethro Tull qui s’invite à la table de « The Parting » avec des parties de flûte affolantes. D’autres influences comme Pendragon sont également perceptibles sur les parties de guitare, mais également Pallas pour le clavier religieux d’intro de « Down From The Mountain ». Ce titre propose des joutes de clavier/guitare symbiotiques avec un chant qui se fait diabolique sur la fin.

Nathan Mahl

Guy LeBlanc n’a officié que 3 ans dans Camel, mais en a été probablement très marqué car il dédit à Andy Latimer « Forty Years », un morceau à la gratte orientale sur des nappes de clavier pulsées et une basse ondoyante, un schéma bien dans la ligne de l’illustre groupe britannique que le court instrumental planant « Zipporah’s Farewell » rappellera également. La fin de l’opus marque la prise de pouvoir des claviers de Guy qui deviennent omniprésents et se font très Genesis des débuts. On remarquera le gros travail d’ Alain Bergeron aux percussions sur l’ultime « The Price Of Freedom », précis et infaillible tout au long de cette galette.

Vous aurez noté que si sa première partie était essentiellement groovy, la seconde est beaucoup plus progressive, « Down From The Mountain » assurant remarquablement la transition entre les deux. Aussi, on peut dire qu’Exodus est réellement très complet et ne recèle que peu de fautes de goûts, si ce n’est quelques parties de chant rocailleux moins réussies. En tout cas, d’un point de vue instrumental, cet album tutoie la perfection et son écoute est un vrai bonheur.

Rudy Zotche

Coup de Coeur C&Osmall

http://www.guyleblanc.com/

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