Maybeshewill – Fair Youth
Maybeshewill
Superball Music
4eme album des post-rockers anglais de Maybeshewill, « Fair Youth » nous embarque dans des musiques très cinématiques où l’on se transpose, voyage, rêve, retourne dans le temps, se projette dans un onirisme dynamique, sans prise de tête où d’expérimentations trop présentes. Sur cet opus, ce sont les claviers qui prennent le dessus, avec des cordes très bien employées, ajoutant un côté folk éthéré de belle facture. Les guitares sont quand même présentes, sans violences abruptes, et enveloppent le tout dans un tourbillon musical d’une grande beauté. « In Amber » est un modèle, avec son piano majestueux paradoxalement calme dans un climat Anathema, où le splendide rivalise avec le grandiose. Les accents plus électro complètent harmonieusement le tout, créant une atmosphère sophistiquée, couplée aux cordes, tout simplement magiques. On retrouve ce grand piano dans le plus heavy « You And Me And Everything In Between », où la texture musicale des claviers se mêle à la hargne de la batterie, véritable meneuse de jeu, impeccable et virtuose. Les cordes, à nouveau, harmonisent avec brio, et donne à cette beauté une élégance rare, avant des soli de guitare admirables. « Fair Youth » est un peu plus pop de facture, avec encore une fois une batterie éclatante, un piano suspendu et un soupçon d’électro.
« All Things Transient » voyage dans les années 80 et rappelle étonnement Arman Méliès sur les claviers, avant un final typiquement post, dans la lumière. « Sanctuary » reste ancrée dans cette époque, riffs new wave façon The Cure, sur claviers vintage, et toujours cette batterie fascinante. « Asiatic » calme le jeu, mais peine à convaincre, sans doute le morceau le plus faible. « Walking Life » s’envole quasi immédiatement, et ses rebondissements nous emmènent très loin, un mini film en 6 minutes. « Permanence » retrouve des recettes éprouvées du post, avec une touche d’électro et un savoir-faire indéniable. « In The Blind » suit le même chemin avec un final magnifique. Quant à « Volga », sa beauté atmosphérique et cinématique touche au grandiose et son développement sur plus de 6 minutes est un voyage admirablement mis en scène.
Totalement positif, le post-rock de Maybeshewill est un antidote au stress, une invitation à partir ailleurs, se laisser aller dans des textures cinématiques d’une incroyable force, inspirantes et vibrantes. Certains trouveront ce trip peut-être trop gentillet, trop « lumineux », mais les arrangements de cordes, la virtuosité de la batterie, les diversités des climats, et l’efficacité immédiate des morceaux ne pourront que convaincre les adeptes de ce genre de musique.
Fred Natuzzi (9/10)
http://www.maybeshewill.net/
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C’est un morceau qui me fait penser aux allemands de Frames.
Encore un album excellent ! Comme Laurent, j’ai aussi pensé au premier album de Frames. (18/20)
Excellente surprise de l’année, en effet !