Marco Glühmann – A Fragile Present

A Fragile Present
Marco Glühmann
Gentle Art Of Music / Soulfood
2024
Palabras De Oro

Marco Glühmann – A Fragile Present

Marco Glühmann - A Fragile Present

On ne présente plus… OK, je vais quand même vous le présenter. Le sympathique Germain Marco Glühmann est le chanteur emblématique de Sylvan, le groupe de neo prog qui a déjà fait l’honneur d’être chroniqué dans nos colonnes. Ça fait court comme présentation, non ? Mais vous le connaissez déjà, non ? OK, alors pour ceux qui ont acheté « Le rock progressif pour les nuls » (je ne sais même pas si ça existe), le beau Marco (eh oui, je sais reconnaître un beau gosse quand je le croise) emmène avec succès Sylvan depuis une trentaine d’années, tout d’abord sur les traces de Marillion puis avec nettement plus de personnalité par la suite.
Profitant d’une pause de son groupe fétiche, principalement du fait que ses collègues Volker Söhl et Johnny Beck ont créé le projet Violent Jasper l’année dernière, il s’est lancé dans l’aventure de l’album solo dont A Fragile Present est la concrétisation. Pour ce faire, il s’est entouré de « frères de sang » comme le guitariste de RPWL Kalle Wallner (également coproducteur et arrangeur), celui de Sylvan, Johnny Beck, le batteur Tommy Eberhardt et le bassiste Markus Grützner (RPWL). Le mixage et la production ont été réalisés aux Farm Studios par Yogi Lang (frontman de RPWL également), auteur aussi de quelques claviers.

Marco Glühmann - A Fragile Present band1
Euh ! Des membres de Sylvan et de RPWL dans le line-up ; est-ce que cet opus est aussi personnel que l’annonce sa maison de disque ou bien s’agit-il en fait d’un simili album de Sylvan, RPWL évoluant également dans ce style de neo prog ? Il est évident que la voix si charismatique et immédiatement reconnaissable de Marco ne lui permet pas de donner une personnalité unique à un album solo, on ne se refait pas. Pourtant, certains schémas, certains rythmes et surtout les textes sont nettement plus personnels. La production est plus brute et rock, laissant de côté le symphonique parfois un peu pompeux de son groupe originel. Il faut dire que Marco a composé l’ensemble en seulement quelques mois. Il y a mis toutes ses émotions liées à la fragilité et à la peur de la perte, en particulier celles dues à une prise de conscience dans sa responsabilité à assumer pour l’éducation de son fils. Il y a donc plus de spontanéité musicale et textuelle ainsi qu’une sorte de fil rouge émotionnel dans A Fragile Present que dans Sylvan. Pour autant, il ne s’agit pas d’un concept album. En l’occurrence, cet exercice me rappelle un peu celui de Bruce Soord (The Pinneaple Thief) sur son album All This Will Be Yours, dans des circonstances toutefois beaucoup plus dramatiques. Seuls les titres « Reach Out » et « Black The Shades Out » datent des sessions de Sylvan. C’est surtout flagrant pour le second qui possède la lourdeur, le shuffle rythmique et le phrasé vocal des mid tempi qu’affectionne le groupe. À côté de ça, une alternance apparaît entre des titres légers sur lesquels, la voix cristalline de Marco fait merveille (« Hear Our Voice » (avec le concours de Billy Sherwood de Yes), « At Home », « Life is Much Too Short ») et d’autres plus empreints de lourdeur (« Never Say Goodbye », « One Last Hope »). Les sentiments de Marco semblent s’exprimer sous forme d’inquiétude sur « Faceless » et ses nappes de clavier angoissantes, ou d’une colère sourde dans « Look At Me ». La ballade « For a While », très typée Marillion, aurait pu aisément être interprétée par Steve Hogarth, à qui, vocalement, Marco n’a rien à envier. Des touches de rock progressif sont plus évidentes sur « Never Say Goodbye » et « Look At Me » ainsi que pour « Running Out Of Time » dont le solo de guitare est excellent. Et justement, en matière de guitare, Marco a gardé le meilleur pour la fin (moi aussi !). Pour « My Eyes Are Wide Open », il a fait appel au maître du toucher, j’ai nommé Mister Steve Rothery (Marillion) dont le solo, toujours aussi magique, ferait pleurer un alligator tombé nez à nez avec notre rédac. chef Fred Natuzzi lors de ses vacances en Louisiane. Un dernier titre, mais pourtant, l’un des premiers à avoir germé dans la tête de Marco et sorti sous forme de single. Il confie que « Les paroles ‘Pose ta tête sur moi, oh mon petit garçon’ me donnent encore la chair de poule, car je m’imagine ici avec mon fils et je ressens l’amour, la brièveté du moment, mais aussi la responsabilité de l’envoyer dans ce monde ». Ce ne sont pas les évènements politiques actuels français, une langue qu’il maîtrise parfaitement, et même européens qui vont lui remonter le moral à ce sujet, mais ceci est une autre histoire.

Marco Glühmann - A Fragile Present band2
Marco Glühmann avait donc bien des choses à dire, que ça soit musicalement ou vocalement. Même si son album ne marque pas une rupture avec son groupe d’origine, il en ressort une approche toute personnelle indéniable dont le credo est la beauté de son chant si unique auquel j’ai immédiatement et irrémédiablement accroché dès que je l’ai entendu pour la première fois. C’était sur l’inoubliable Artificial Paradise dont A Fragile Present, moins ambitieux, mais plus spontané, n’a pas à rougir.

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