Magenta – The Twenty Seven Club
Magenta
Autoproduction
Grande révélation progressive de l’année 2001, à l’occasion de la publication d’un premier opus impressionnant d’émotion et de maturité (l’enthousiasmant « Revolutions »), le groupe du leader/compositeur/claviériste Rob Reed était hélas, depuis lors, quelque peu rentré dans le rang. Il faut dire que ses cinq disques studio suivants, à l’exception notable du très réussi concept album « Seven » (2004), révélaient une formation en sérieuse crise d’identité, tiraillée entre ses idéaux symphoniques et les sirènes d’une variété exagérément sucrée. Nullement abattu par ces (relatifs) échecs artistiques, le gang gallois démontre aujourd’hui, avec le très réussi « The Twenty Seven Club », qu’il possède de sacrées facultés de remise en question et de régénérescence.
Remarquablement produit, ce cru 2013 opère un virage stylistique fort réussi. Tout en conservant les caractéristiques premières faisant le charme et l’attrait de sa musique (mélodies évanescentes, lyrisme exacerbé avec une guitare électrique tutoyant les étoiles, développements instrumentaux chatoyants), le combo a su intégrer à ses compositions des sonorités plus pêchues que par le passé (l’introduction de « Ladyland Blues ») et quelques savoureuses touches intimistes évoquant le Tori Amos des débuts (« Pearl »).
Survolés par le chant angélique de la belle Christina Booth, les six titres épiques gravés sur ce CD voient donc se succéder avec brio des ballades romantiques à souhait (« Pearl », on y revient), des envolées oniriques dignes du meilleur Camel (la six-cordes stratosphérique de Chris Fry sur la plupart des morceaux) ainsi que quelques séquences ethniques du meilleur cru (l’introduction du titre d’ouverture « The Lizard King »).
A l’arrivée des courses, Magenta signe donc, avec « The Twenty Seven Club », son grand retour. Well played…
Bertrand Pourcheron (7,5/10)