Live report Elida Almeida, au New Morning, Paris, le 4 octobre 2025

Live report Elida Almeida, au New Morning, Paris, le 4 octobre 2025
2025
Lucas Biela

Live report Elida Almeida, au New Morning, Paris, le 4 octobre 2025

Live report Elida Almeida

Originaire du Cap-Vert, Elida Almeida s’inspire des musiques traditionnelles de son île et des sonorités populaires de l’Afrique de l’Ouest. De sa voix vigoureuse mais avec un ton suppliant, la jeune femme se voit le plus souvent baignée dans un maelstrom de rythmes à se trémousser dans tous les sens. Quelques néophytes comme moi sont présents, mais il est aussi un public qui lui est dévoué et qui reprend les refrains avec ferveur. Ce dernier point est d’autant moins étonnant que l’enthousiasme qui se dégage de la voix de la Capverdienne est contagieux. La chanteuse sort véritablement ses tripes, les difficultés de la vie ayant très certainement contribué à lui forger un caractère fort.

Sur le versant rythmé de la soirée, on notera à deux reprises des synthétiseurs fanfaronnants. Peut-être miment-ils les trompettes si chères à la coladeira. Toujours est-il qu’ils font déplacer le coin des lèvres vers le haut, là où les polyrythmies entraînantes se chargent de faire bouger le reste du corps. La foule est en liesse et la communion avec la meneuse de revue et son groupe est entière. Dans ces moments favorisant le déhanchement, la guitare n’est pas avare en soli. Ceux-ci ont de quoi surprendre avec leurs accents acérés quasi metal sur le morceau d’ouverture. C’est néanmoins un vrai régal pour les oreilles du mélomane que je suis. Ailleurs, les harmonies débordantes de vitalité de l’instrument ont également de quoi faire dresser les pavillons auriculaires. Plus loin encore, un dialogue intrigant se noue entre les boucles de la guitare et les roulements de batterie, suscitant à nouveau ma curiosité. Et que dire de ce jeu sensible aux magnifiques reflets chromatiques, qui, conjugué à une voix plaintive d’une beauté à tomber, fait ressortir toutes la puissance de la musique de notre lusophone. Mais que la batterie reste sur le qui-vive, et les notes de guitare tourbillonnent comme les couleurs à travers un kaléidoscope. A l’étourdissement succède le foudroiement une fois que les galops accompagnent un chant explosif. Signalons que des influences venues d’autres continents peuvent émailler la musique déjà fort chamarrée de nos Capverdiens. Ainsi, des airs de zydeco nous interpellent quand un accordéon sort du bois. On croit aussi reconnaître une bossa nova quand les notes de claviers marchent de manière irrégulière.

Live report Elida Almeida Band 1

Aux côtés des plages rythmées, des instants plus mélancoliques font vibrer la corde sensible. Ainsi, quand l’atmosphère s’attendrit, note-t-on un chant qui prend davantage son temps et qui chercherait à enlacer la beauté du monde qui l’entoure. Sur un rythme langoureux, quand Elida évoque une rupture de cœur, la peine se ressent dans une voix certes toujours aussi intense mais plaintive. Le refrain présente d’ailleurs des trémolos sublimes. Dans ces instants d’intimité, la guitare prend une teinte blues éplorée qui nous touche. Il ne faut cependant pas oublier ce tire-larmes au contraste frappant entre chagrin et énergie. On y retrouve alors une belle complémentarité entre les cymbales caressantes et les claviers chatoyants.

Live report Elida Almeida Band 2

Avec son caractère truculent et une bonhomie attachante, Elida Ameida aime aller au contact du public. Ce dernier le lui rend bien à travers ses danses endiablées et l’accompagnement vocal. Chant puissant mais larmoyant et musique rythmée ont paré le New Morning de couleurs vives le soir du 4 octobre 2025.

http://www.elidaalmeida.com

 

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