Live report Abdoulaye Kouyaté au Studio de l’Ermitage de Paris le 20 juin 2024

Live report au Studio de l’Ermitage de Paris le 20 juin 2024
Abdoulaye Kouyaté
2024
Lucas Biela

Live report Abdoulaye Kouyaté au Studio de l’Ermitage de Paris le 20 juin 2024

Live report Abdoulaye Kouyaté au Studio de l’Ermitage de Paris
Bien que le chanteur, guitariste et joueur de kora Abdoulaye Kayouté ne sorte son premier album que cette année, on a pu le voir auparavant aux côtés de nombreux artistes de premier plan.

En effet, outre sa participation à moult formations d’Afrique de l’Ouest, il a accompagné des personnalités aussi diverses que Vincent Zanetti, Jain ou Gabi Hartmann.

ye Kouyaté au Studio de l’Ermitage de Paris band1
Le 20 juin au Studio de l’Ermitage, c’est à une soirée haute en couleurs que notre Guinéen nous convie. Mais avant que la salle ne se transforme en piste de danse, enrobé du miel de formations jazz-rock telles que Sixun ou Sakésho (remplacez le steel drum de ces derniers par la kora et vous y êtes), c’est un mille-feuilles aux couches chaloupées qui nous est servi. Chignon bombé pour l’une, tressé pour l’autre, les choristes font ensuite leur apparition. Flattant nos pupilles par leurs silhouettes sculpturales et leur élégance, ce sont également nos fibres musculaires qui sont stimulées à travers le mimétisme de leurs mouvements. Avec ses airs de Curtis Mayfield, le frontman révèle une voix parfois confidentielle, souvent affirmée, mais finalement traitant les textes avec la même passion que le chanteur soul dont il porte les traits. Sa guitare va certes poser ses valises dans un village animé de Jamaïque ou de Guinée, mais elle saura prendre la poudre d’escampette vers les rivages plus paisibles de ces contrées quand rendez-vous est pris avec Wes Montgomery ou George Benson. Marchant le long de ces côtes propices à la langueur, c’est aussi la kora qui nous accompagnera. Elle constellera de ses notes brillantes le ciel chargé d’onirisme. Quand la douceur de ses sonorités s’associe à l’optimisme du saxophone, nous voici enfermés dans une bulle de plénitude. Quand elle compose avec les échos de la flûte traversière, c’est alors un moment de zénitude que l’on savoure. Autant Robbie en emporte ses vents hors de la scène, c’est alors le rythme qui revient : « Back in the village » comme dirait le leader d’Iron Maiden. Sur le versant caribéen, quand notre guitariste s’apprête à interpréter une pièce dont le titre se traduirait aussi bien par « joie » que « boisson » (toutes sortes de boissons), je ne peux m’empêcher d’avoir à l’esprit cette réflexion : « l’une est forcément associée à l’autre… ». Autour des rythmes mandingues cette fois-ci, sur un morceau signifiant « les bienfaiteurs » (« C’est vous, les bienfaiteurs », dira Abdoulaye à son public), Popimane fait son entrée. Introduisant le titre avec un solo de flûte peule complètement halluciné où se mêlent chant éberlué, jeu décalé et vocodérisation humaine, on comprend mieux le sobriquet dont il est affublé (popi, de poppy, coquelicot en anglais, fleur dont on extrait… l’opium !). Quand vient le temps de traiter de l’insouciance de l’enfance, les deux petites filles, qui se tortillent dans tous les sens devant la scène, offrent une belle illustration au thème de la chanson. On hume même l’air des grands événements festifs locaux à travers les notes colorées de la guitare. Autre invitée, Gabi, dont vous avez pu lire le nom en préambule de l’article, apporte un peu de légèreté à la musique enlevée de notre Guinéen. Au son de sa voix, c’est une suavité teintée de cette insouciance si chère à Abdoulaye qui s’empare de l’univers bigarré dans lequel on baigne tout au long de la soirée. Plus tard, dans le rappel, les efforts ne reposeront pas que sur nos musiciens, puisque l’invité Guy va faire bouger l’assistance à la manière d’un animateur sportif du Club Med.

ye Kouyaté au Studio de l’Ermitage de Paris band2

Ainsi, Abdoulaye Kouyaté, avec son groupe et ses invités en pagaille, nous a donné l’occasion de nous fondre dans des musiques propices aussi bien à l’évasion qu’à la communion. Ce fut un moment de partage dans un monde toujours plus en proie aux divisions. Et le partage ne s’est d’ailleurs pas arrêté à la musique lors de cette soirée. En effet, par mon intermédiaire, l’ami photographe Rémi Hostekind (vous avez vu les beaux clairs-obscurs qui émaillent mon compte-rendu du Festival Sacré Sound) a pu faire un échange de coordonnées avec l’ami attaché de presse Xavier Chezleprêtre. Eh oui, c’est ça aussi les concerts : mettre en relation les personnes les unes avec les autres pour des aventures toujours plus excitantes à l’avenir.

https://www.facebook.com/abdoulayekouyateofficiel

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