Iona – Edge Of The World Live In Europe

Edge Of The World Live In Europe
Iona
2013
Open Sky Records

Iona-EdgeOfTheWorld

Iona fait figure de vétéran de la scène progressive (au sens étymologique du terme) puisque le groupe existe depuis 1988. Son premier album éponyme n’a pourtant été publié que deux années plus tard et, à ce jour, le combo est à la tête de pas moins de treize CDs (compilations et opus live inclus) et d’un fabuleux DVD (l’anthologique « Live In London », publié en 2006). Deux ans après l’excellent double album « Another Realm », le combo (dont un des piliers, le talentueux Troy Donockley préposé aux instruments celtiques, s’en est allé en 2009 pour rejoindre la célèbre formation scandinave de metal symphonique Nightwish) nous régale aujourd’hui avec ce double live qui propose un large panorama synoptique de sa longue et prolifique carrière. Dès les premières mesures de l’hymne épique « Irish Day » (extrait de « Journey Into The Morn »), la pureté diaphane de la voix de la grande Joanne Hogg est bouleversante. L’inspiration des lignes mélodiques de titres tels que « Edge Of The World » (ex « Another Realm »), « Wave After Wave » (ex « Open Sky »), « Chi-Rho » (ex « The Book Of Kells ») ou encore « Divine Presence » (ex « Journey Into The Morn ») est somptueuse – et la liste est très loin d’être exhaustive.

Les soli de guitare de Dave Baindbridge sont magnifiques et la touche celtique apportée par les pipes, whistles et flûtes du nouveau venu Martin Nolan fait merveille. Quant aux arrangements de claviers, qui vont du symphonisme grandiose à des ambiances plus intimistes et méditatives, ils sont d’une beauté confondante. Last but not least, la section rythmique formée de Phil Barker à la basse et du génial Frank Van Essen à la batterie (dont la frappe, sèche et précise, évoque Ian Mosley ou Alan White) apporte une touche de modernité qui inscrit cette œuvre dans l’intemporalité. Cette musique résonne donc telle une vaste célébration mystique et exsude une spiritualité éthérée en parfaite adéquation avec les convictions religieuses des membres du groupe, même si on est loin d’un prêchi prêcha à la Neal Morse (je vais encore me faire des amis sur ce coup là – lol -).

Au demeurant, le nom Iona ne provient-il pas de celui d’un ilot situé à l’ouest des côtes écossaises et à partir duquel le christianisme s’est répandu dans le nord de l’Angleterre au VI° siècle ? A l’écoute d’un monument tel que le sublime instrumental « Columcille » (ex « Iona ») qui clôt les hostilités de manière bouleversante, on ressent combien les vingt mélodies gravées sur cet enregistrement magique élèvent notre âme et nous transportent dans un monde de quiétude et de pureté qui nous donne un avant-goût d’éternité. Splendide !

Bertrand Pourcheron (9/10)

http://www.iona.uk.com/

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