Indigo Dying – Indigo Dying
Frontiers Records
2007
Rudzik
Indigo Dying – Indigo Dying
La récente chronique de New Birds de Blackbirds m’a rappellé furieusement Indigo Dying un éphémère projet de l’éclectique chanteuse chilienne Gisa Vatcky (Meat Loaf, Andrea Bocelli, Enrique Iglesias, Placido Domingo, Melissa Etheridge, Oliva, Perry Farrell.) dont l’album éponyme resté confidentiel méritait que je ressorte des oubliettes la chronique que j’avais rédigée à l’époque.
L’éclairé président de Frontiers Records, Serafino Perugiro, avait frappé d’un coup de maître avec Gisa Vatcky pour construire autour d’elle une « Dream Team » de talents donnant naissance au projet Indigo Dying dont l’album éponyme est malheureusement resté sans lendemain.
Voici donc ci-après cette chronique rafraîchie.
Tout d’abord, associer à ce projet le guitariste/producteur Fabrizio Grossi à la réputation bien affirmée à Los Angeles, c’est avoir une certaine garantie de qualité et d’efficacité même si ce dernier se contente de la basse et de l’acoustique. Le line-up est complété du batteur John Macaluso, du guitariste Mordechai « Mordy » Hauser (avec cependant quelques piges de la part de Tommy Denander et Joshua Berkowitz) ainsi que du claviériste Jamie Teramo.
Gisa a un tel potentiel vocal que, tout au long de cet album, on se dit qu’elle pourrait chanter n’importe quel style de zike avec toujours autant de talent (ce qu’elle fait un peu d’ailleurs). Il faut dire que si la tendance général de ce CD est très heavy, certains passages permettent à la chilienne de montrer son éclectisme vocal et son savoir-faire en matière de sensibilité et de maîtrise des émotions qu’elle s’ingénie à faire passer. J’en veux pour preuve la remarquable ballade « Breathe In The Water » sur laquelle elle réalise une performance étonnante rehaussée par la participation de Michael Kiske (revenu dans Helloween). D’une simple ballade apparemment commune, elle l’habille en lui donnant du corps ce qui lui permet de se raffermir progressivement pour amener comme dans un fauteuil le remarquable solo de guitare final. Et oui, vous ne rêvez pas, je viens de faire l’apologie d’une ballade ce qui est presque exceptionnel chez moi !
Sinon, beaucoup de titres sont taillés pour les ondes comme le percutant et très heavy « Better » qui renvoie Evanescence à ses chères études et « All I Never Wanted » ou « Island » aux refrains sublimes. Dans un style plus pop-rock et amadoué « Real Life Fairytale » fait également son petit effet en montrant la belle Gisa apprivoisée alors que le rocky « Shattered Life » est bourré de conviction. Le côté heavy est également affirmé sur le mid-tempo « Remember (I.O.U.) » et le breaké « Far Enough » avec un riff de gratte très old school. Mark Boals (Malmsteen, Ring Of Fire, Codex) apporte son concours sur ce titre ainsi que sur « Superman ».
Indigo Dying est une galette frisant la perfection en matière de hard rock mélodique et celle-ci est remarquablement produite (le son de batterie est d’une clarté exceptionnelle malgré la puissance des riffs). Je l’ai usée jusqu’à la corde sur mon lecteur CD. Elle est restée confidentielle car même plus présente au catalogue de son label d’alors Frontiers Records allez savoir pourquoi ? Il m’est apparu nécessaire de la dépoussiérer et de lui redonner un petit coup de projecteur.