Blackbirds – New Birds
Autoproduction
2018
Rudzik
Blackbirds – New Birds
C’est fou ce que ça fait du bien de se coller sur les esgourdes de temps en temps du hard rock mélodique pour se sortir un peu de la complexité du prog. Je dois dire que New Birds m’est arrivé à point nommé en provenance de Gap (F) et pourtant, il n’est point tombé dans l’insondable espace (« gap » in english) des albums non chroniqués sur Clair & Obscur. Pourquoi ?
Tout d’abord, j’ai été frappé par l’alliance entre les vocaux de la blonde Melline avec les riffs très puissants délivrés par ses compères Sébastien Slive et Cyril Vidal (« All Is Not Lost », « Our Last Godbye »). Un sacré challenge car ces mecs ne donnent pas du tout dans la mièvrerie d’un hard FM lissé. Seul « Color Of Delight » montre un côté plus pop rock et léger que le restant de l’album.
Ensuite, le groove est parfaitement présent au tournant de chaque titre y compris sur les ballades auxquelles Melline apporte son lot de sensibilité et d’originalité ce qui les empêchent d’être sirupeuses. Enfin, Blackbirds me rappelle furieusement Indigo Dying un éphémère projet de l’éclectique chanteuse chilienne Gisa Vatcky (Meat Loaf, Andrea Bocelli, Enrique Iglesias, Placido Domingo, Melissa Etheridge, Oliva, Perry Farrell) dont l’album éponyme resté confidentiel a été pour moi la perfection personnifiée du genre. Je l’ai écouté en boucle. Tiens, en voilà une chronique qu’il serait sympa de ressortir des oubliettes de feu mon ex webzine. Une idée à creuser ça !
Blackbirds aurait pu citer Indigo Dying dans ses influences (encore eut-il fallut qu’il le connaisse.) mais il nous branche plutôt sur Foo Fighters, Black Stone Cherry, Paramore, The Pretty Reckless et… Alter Bridge dont l’un de ses morceaux les plus connus est… Blackbird (au singulier cependant), comme par hasard. Pourtant, je n’ai pas trouvé dans ce New Birds une plage ressemblant à ce titre plutôt sombre.
La production est de qualité même si j’aurais aimé qu’un peu plus de pèche soit donnée à la section rythmique afin que les riffs en soient moins orphelins mais je chipote là. En tout cas, Maxime Mangeant à la batterie et Sébastien Arrais Mendonça à la basse assurent avec, pour ce dernier, un sacré boulot sur « Never Enough ».
Il y a quand même quatre ballades sur cette galette mais leur originalité ne les fait pas tomber dans la facilité. Je retiendrais surtout « Facing A New Dawn » avec ces deux passages improbables accélérés au chant rappé qui lui donnent un caractère bien trempé. New Birds fait suite à l’EP Hero et l’on sent qu’après cinq ans d’existence, le quintet français a peaufiné son style et ses compos afin de produire douze titres bien matures et joliment exécutés. Outre ceux cités précédemment, on ressortira « New Birds In Town » et surtout le très groovy « Too Bad » qui balancent grave et provoquent le Parkinson du popotin.
Pas de doute, ce New Birds n’est pas un drôle d’oiseau mais plutôt un bel exercice de hard rock mélodique à la française qui a tout compris de ses maîtres US.
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